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Culture - Portrait

Movsès Herguelian, voyageur sur l’Arche de Noé...

Un fin érudit en langue arménienne, mais aussi un galeriste avisé, doublé d’un critique d’art international : tel est le profil de Movsès Herguelian, connu dans les milieux médiatiques sous le nom de Movsès Zirani et propriétaire de la galerie Noah’s Ark, sise à Zalka. Lumière sur un parcours à succès et un dénicheur de talents qui vient d’exposer ses « poulains » au Carrousel du Louvre... Une remarquable première pour une galerie libanaise.

Movsès Herguelian, un galeriste qui n’en a pas moins mis sa plume au service d’une critique aux embranchements multiples.

Né à Anjar en 1949, Movsès Herguelian a toujours eu des affinités avec le monde de l’art et de l’écriture. Conciliation heureuse qui le conduit naturellement à devenir un impénitent collectionneur de toiles et d’objets d’art. Ce qui n’exclut guère un goût accentué pour les rondeurs ou le tranchant des sculptures, tout aussi bien les toniques couleurs et les beaux dessins géométriques des chaleureux tapis caucasiens.
Diplômé en art, philosophie et philologie de l’Arménie, Movsès Herguelian, s’il écrit, dessine et peint, n’en a pas moins mis sa plume au service d’une critique aux embranchements multiples. Sa signature (en langue arménienne ou en traduction anglaise) a pris racine aussi bien dans les quotidiens et revues beyrouthins (Pakin, Aztag, Zartonk, Arziv et Monday Morning) que dans la presse étrangère: Fine Art (magazine new-yorkais), Luxe-Immo (Monaco) et Horizon (Montréal). Mais c’est sa galerie, Noah’s Ark (L’Arche de Noé), aux cimaises qui ont toujours piqué la curiosité et l’intérêt du public et de la presse, qui triomphe aujourd’hui sur le marché de l’art, aussi bien local qu’international.
Plus de seize ans de labeur et plus de soixante expositions pour faire découvrir le monde de la peinture contemporaine. Une peinture au triple horizon (libanais, arménien et russe) où se rangent, entre autres, les noms d’Helen el-Khal, Halim Jurdak, Juliana Seraphim, Guiragossian, Daderian, Carzou, Pertian, Roumelian, Vahram, Davtian, Chemiakine, André Kostin, Maltsco, Isvetaeiv...
À partir de l’an 2000, Noah’s Ark, sous la houlette de son dynamique propriétaire, affronte Genève et décroche le prix de l’art fantastique avec une toile de Davtian, sacré par Étienne Chaton comme le meilleur peintre du postmodernisme. Noah’s Ark, tel un tapis volant, navigue entre différents ports et aéroports : on la croise aussi bien à Pékin qu’à Londres, en passant par multitudes de villes et mégalopoles, telles Barcelone, New York, Venise, Montréal, Monaco, Philadelphie, Las Vegas et, récemment, à Paris au Carrousel du Louvre.
Pour ce dernier événement, Movsès Herguelian précise: «La politique de l’exposition sous la pyramide du Louvre est une absence de classification. Pas de tapage ni de badge autour du peintre, du pays ou de la galerie, des exposants ou même des journalistes qui papillonnent autour.Tout en réduisant notablement les prix, on laisse le client face à l’art, sans l’influencer.» Pour les prochaines étapes, il y a déjà Cannes, Erevan et Moscou.
Et dans cette cacophonique situation du Proche-Orient, que pense Movsès Herguelian du marché de l’art, de ses possibilités et potentialités?
«Le Liban, dit-il, a la qualité et la quantité en matière de peinture. Mais cette production, vu l’environnement et la démographie, souffre d’un manque de public. Même en s’ouvrant aux pays arabes avoisinants, le problème n’en est pas moins résolu ou résorbé. On devrait plutôt s’ouvrir au monde entier et exporter l’art libanais à l’étranger. Et non ramener des peintres libanais installés à l’étranger exposer ici à Beyrouth...»
Après un voyage à Moscou pour préparer le terrain à de nouvelles perspectives, Movsès Herguelian, infatigable voyageur sur l’Arche de Noé (clair rappel à l’arménité pour cette embarcation qui s’est échouée, dit-on, au faîte du mont Ararat), peaufine une exposition pour décembre dans ses locaux à Zalka, consacrée à Vahan Roumelian.
Monde aux éclaboussures intenses, avec en filigrane des lignes japonisantes qui rappellent les fureurs et les déchaînements du pinceau de Mathieu. Rendez-vous donc avec un peintre épris d’une palette ivre d’abstractions et rebelle aux frontières, qui distribue à profusion phosphorescences, couleurs, énergie, vitalité et passion. Comme la galerie qui l’expose, qui sans rompre avec traditions et racines, emboîte le pas à la modernité, à un rythme vif et va toujours de l’avant.
Né à Anjar en 1949, Movsès Herguelian a toujours eu des affinités avec le monde de l’art et de l’écriture. Conciliation heureuse qui le conduit naturellement à devenir un impénitent collectionneur de toiles et d’objets d’art. Ce qui n’exclut guère un goût accentué pour les rondeurs ou le tranchant des sculptures, tout aussi bien les toniques couleurs et les beaux dessins...

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