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Économie - Changes

Le taux de change du yuan au centre de négociations sino-américaines

Les responsables américains accusent depuis longtemps la Chine de maintenir sa monnaie à un niveau artificiellement bas et de déséquilibrer ainsi les échanges entre les deux pays.
La Chine et les États-Unis vont entamer demain deux jours de négociations commerciales bilatérales qui risquent fort d’être dominés par la question du taux de change de la monnaie chinoise, le yuan, que les États-Unis continuent de juger sous-évalué, selon les analystes.
Le secrétaire au Commerce John Bryson et le représentant au Commerce Ron Kirk rencontreront le vice-Premier ministre Wang Qishan à Chengdu, dans le sud-ouest du pays, dans le cadre de la Commission conjointe sur le commerce (JCCT). Le président américain Barack Obama avait jugé le week-end dernier que Pékin n’avait pas fait assez pour que le yuan s’apprécie et a appelé une Chine qui a désormais « grandi » à adopter une attitude plus responsable.
Les responsables américains accusent depuis longtemps la Chine de maintenir le yuan à un niveau artificiellement bas et de déséquilibrer ainsi les échanges entre les deux pays. En 2010, le déficit commercial des États-Unis avec la Chine a dépassé les 270 milliards de dollars.
La question de la réévaluation de yuan est revenue sur le devant de la scène politique américaine avec l’approche de l’élection présidentielle en novembre prochain, et malgré une appréciation de la monnaie chinoise de plus de 7 % depuis juin 2010. « Ce sera difficile pour les Américains de ne pas parler du renminbi (nom officiel du yuan) », a déclaré Alistair Thornton, analyste chez IHS Global Insight à Pékin. « Lors des récentes rencontres du G20 et de l’APEC, la Chine s’est engagée à de rapides progrès vers un système de taux de change déterminé par le marché », a rappelé hier l’ambassadeur américain en Chine, Gary Locke, lors d’un forum d’économistes à Pékin, ajoutant que « les États-Unis soutiennent pleinement cet objectif ». Les médias chinois ont mal pris les récentes remarques de M. Obama sur le yuan, l’accusant de faire de leur pays un « bouc émissaire » pour les problèmes économiques américains pour des raisons électoralistes.
Les États-Unis vont également demander à Pékin d’ouvrir davantage de secteurs de son économie à la concurrence étrangère. « Les entreprises étrangères font face à d’importantes restrictions pour participer à plusieurs secteurs en Chine, dont l’énergie, les services financiers et les télécommunications », a déclaré M. Locke. Il a également mentionné la propriété intellectuelle comme « l’un des principaux domaines auxquels la Chine doit consacrer son attention », alors que les entreprises étrangères « perdent encore chaque année des milliards de dollars » à cause de la contrefaçon et du piratage.
L’ambiance de la Commission conjointe pourrait être « plus froide » que d’habitude alors que les Américains devraient adopter une « attitude plus combative contre la politique commerciale et monétaire chinoise », selon Mark Williams, économiste en charge de l’Asie chez Capital Economics à Londres. La Chine de son côté devrait demander un meilleur accès au marché américain et appelé une nouvelle fois Washington à lever ses restrictions sur les exportations de technologies sensibles vers la Chine, explique Patrick Chovanec, professeur américain d’économie à l’Université de Pékin. « Il y a en Chine le sentiment que les États-Unis sont hostiles vis-à-vis des investissements chinois », observe cet universitaire.
Jeudi, la Commission du renseignement de la Chambre des représentants avait annoncé de son côté l’ouverture d’une enquête sur la menace pour la sécurité nationale que représenteraient les entreprises chinoises du secteur des télécommunications implantées aux États-Unis. Depuis trois ans, l’équipementier Huawei, soupçonné d’avoir des liens avec l’armée chinoise, a déjà vu par deux fois contrecarrés ses projets de rachats de sociétés américaines et s’est vu interdire la vente de matériel à l’opérateur américain de téléphonie mobile Sprint Nextel.
(Source : AFP)
La Chine et les États-Unis vont entamer demain deux jours de négociations commerciales bilatérales qui risquent fort d’être dominés par la question du taux de change de la monnaie chinoise, le yuan, que les États-Unis continuent de juger sous-évalué, selon les analystes.Le secrétaire au Commerce John Bryson et le représentant au Commerce Ron Kirk rencontreront le...

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