Ainsi, Yukiya Amano a annoncé sa proposition lors d’une réunion du conseil des gouverneurs de l’AIEA, où les six grandes puissances en première ligne dans le dossier iranien (États-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne) ont ainsi uni leurs voix pour exprimer « la vive inquiétude » que leur inspirent les activités de l’Iran et l’engager à ouvrir ses portes sans restriction à des inspecteurs de l’ONU. Selon des diplomates, ces pays sont arrivés à un compromis sur la formulation d’une résolution qui doit être soumise aujourd’hui à l’approbation des gouverneurs, les États occidentaux et la Russie ayant surmonté leurs différends suscités par le rapport de l’AIEA. La résolution n’est cependant pas de nature à satisfaire ceux qui, en Occident et en Israël, espéraient que le document d’Amano susciterait une action internationale concertée pour ramener l’Iran au pas.
M. Amano a également dit avoir écrit ce mois-ci au chef de l’Organisation de l’énergie atomique iranienne, Fereydoun Abbasi-Davani, pour lui proposer la visite d’une délégation qui soulèverait les points mentionnés dans le rapport de l’AIEA. « Prévenir la prolifération d’armes nucléaires est l’une des responsabilités centrales de l’AIEA », a déclaré le diplomate japonais à la réunion à huis clos des gouverneurs, selon une copie de son discours. « Tout au long des trois dernières années, nous avons obtenu des informations supplémentaires qui nous donnent une image plus complète du programme nucléaire de l’Iran et renforce nos inquiétudes quant à ses dimensions militaires éventuelles ». « Ces informations indiquent que l’Iran a mené des activités en rapport avec la mise au point d’un engin explosif nucléaire », a ajouté Amano dans sa déclaration publique la plus ferme à ce jour sur le programme nucléaire contesté de Téhéran, qui nie quant à lui chercher à se doter d’armes atomiques et accuse l’AIEA de préjugés prooccidentaux.
De fait, l’idée que les six grandes puissances mettent en forme une résolution de l’AIEA constituera un soulagement en Occident, la Russie ayant critiqué dans un premier temps le rapport d’Amano en le jugeant « politique » et défavorable aux perspectives de règlement négocié de la question nucléaire iranienne. La position de Moscou a fait apparaître des divisions entre grandes puissances sur un éventuel durcissement des sanctions, auquel s’opposent à la fois la Russie et la Chine. « (La résolution de l’AIEA) maintiendra la pression sur l’Iran », juge un diplomate occidental. On attend désormais, ajoute-t-il, l’approbation officielle du texte par Pékin pour le présenter à la réunion du conseil des gouverneurs, qui continuera toute la journée d’aujourd’hui. Le dernier projet de résolution – qui devrait recevoir l’aval des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France, de l’Allemagne, de la Russie et de la Chine – ne va pas jusqu’à l’adoption de mesures concrètes telles qu’un nouveau renvoi de la question iranienne devant le Conseil de sécurité de l’ONU.
De plus, certains craignent qu’en l’absence de règlement des différends entre puissances, Israël n’attaque l’Iran. L’État hébreu passe pour détenir le seul arsenal nucléaire du Proche-Orient pour faire face à des adversaires possédant l’avantage du nombre, ce qu’il n’a jamais confirmé ni démenti.
(Source : Reuters)
commentaires (2)
Effectivement, Kamel, c'est plus clair ainsi :)
Tina Chamoun
15 h 16, le 18 novembre 2011