Deux comédiens syriens, connus pour leurs pièces satiriques à l'égard du régime de Bachar al Assad, ont quitté Beyrouth, craignant d'être arrêtés ou enlevés au Liban. Ils ont déclaré à l’AFP vouloir s'installer en Egypte d'où ils comptent poursuivre leur lutte pour la démocratie.
Mohamed et Ahmed Malas, des jumeaux de 29 ans, ont quitté hier soir le Liban où ils ont vécu cachés ces derniers mois. Pour des raisons de sécurité, ils ont demandé à l'AFP de retenir la diffusion de leurs commentaires jusqu'à leur arrivée au Caire.
Les jumeaux avaient quitté Damas après que des agents des services secrets syriens soient venus à leur domicile pour les interroger. "Mais nous avons vécu avec la même peur à Beyrouth qu’à Damas, surtout après toutes les histoires de dissidents enlevés", a indiqué Ahmed Malas. Dans ce contexte, "je pense que l'Egypte est devenue maintenant plus sure que le Liban ou la Syrie", a-t-il ajouté.
Mardi, le Conseil national syrien (CNS), regroupant la majorité des courants de l'opposition, avait exprimé son "inquiétude" après "l'enlèvement d'au moins 13 opposants syriens au Liban". Il a appelé le Liban à "empêcher d'autres enlèvements".
"Nous avons été informés de dizaines de cas supplémentaires de Syriens enlevés au Liban, frappés ou menacés, simplement parce qu'ils sont opposés au régime syrien", a indiqué à l'AFP Omar Idlibi, un porte-parole des Comités locaux de coordination (LCC), autre formation de l'opposition syrienne. Parmi ces cas d'enlèvements, M. Idlibi cite l'exemple de cinq militants syriens ayant traversé la frontière avec le Liban pour être aussitôt arrêtés par les forces de sécurité libanaises et remis aux Syriens.
"Beaucoup d'entre eux nous ont demandé de ne pas révéler leur nom ou quoi que ce soit sur ce qui leur est arrivé, car ils ont le sentiment qu'ils ne seront absolument pas protégés par l'Etat libanais", ajoute M. Idlibi, basé à Beyrouth.
Autres cas concrets : celui de Chebli al-Ayssami, 86 ans, un opposant disparu au Liban depuis mai. Aujourd'hui, Rajaa Charafeddine, la fille de Chebli al-Ayssami, a appelé le Hezbollah à intervenir auprès du régime syrien pour la libération de son père. Arrivé le 19 mai des États-Unis pour rendre visite à sa fille comme chaque été à Aley, à l'est de Beyrouth, Chebli al-Ayssami a disparu cinq jours plus tard. M. al-Ayssami est le cofondateur du parti Baas en Syrie, mais a fuit son pays en 1966 en raison de divergences politiques avec le parti au pouvoir.
Par ailleurs, Le quotidien libanais an-Nahar rapporte dans son édition d'aujourd'hui jeudi que le président Michel Sleiman a demandé aux responsables sécuritaires de lui fournir un "rapport détaillé" sur le dossier des ressortissants syriens disparus au Liban.
Il y a quelques jours, le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, avait reconnu que des enlèvements avaient eu lieu au Liban mais a affirmé qu'il s'agissait de cas isolés.
Selon les autorités, près de 5.000 Syriens, dont des opposants et des soldats insoumis, se sont réfugiés au Liban depuis la mi-mars, date du début de la contestation contre le régime syrien qui a fait, selon l'ONU, plus de 3.500 morts.
Un bilan auquel il faut ajouter les 19 personnes tuées jeudi, selon les sources militantes.
11 civils dont une fillette ont péri à Homs sous les balles des forces de sécurité, alors que cinq corps de personnes disparues ont été retrouvés dans cette région, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Les forces de sécurité ont arrêté trois blessés dans un hôpital privé" de Homs, surnommée par les militants "capitale de la Révolution", en raison du grand nombre des "martyrs" qui y sont tombés depuis le début du mouvement de contestation le 15 mars. Dans le gouvernorat d'Idleb (nord-ouest), deux civils ont été tué lors de perquisitions, a ajouté l'OSDH.
Dans la même région, "au moins quatre soldats ont été tués dans une attaque menée par des hommes armés, probablement des déserteurs, contre un barrage militaire près de la ville de Maaret al-Noomane", toujours selon l'OSDH. Dans l'est du pays, deux militaires, dont un officier, ont été tués et cinq soldats blessés lorsque des déserteurs présumés ont attaqué un barrage militaire près de Deir Ezzor. Et à Harasta, près de Damas, des affrontements ont eu lieu entre l'armée et des déserteurs présumés, selon la même source.
Dans le même temps, une grève générale a été observée dans plusieurs villes du pays à l'appel de la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS), un des groupes qui chapeautent la contestation, "pour soutenir Homs", selon des vidéos diffusées sur YouTube. A Jabal al-Zaouiya, dans la région d'Idleb, les forces de l'ordre ont tenté d'ouvrir les magasins par la force, selon l'OSDH.
A Damas, des agents de sécurité déployés en force dans le quartier de Barzé ont arrêté plusieurs personnes. "Des tireurs embusqués sont postés sur les hauts immeubles à Barzé, où une importante manifestation" a eu lieu, a ajouté l'organisation basée au Royaume-Uni.
Les militants pro-démocratie ont, en outre, appelé à de nouvelles manifestations massives vendredi à travers la Syrie pour crier leur hostilité au régime de Bachar al-Assad.
Sous le slogan "nous demandons le gel de l'adhésion de la Syrie à la Ligue arabe", les manifestations coïncideront avec une réunion au Caire du Comité ministériel arabe chargé du dossier syrien, qui accuse le régime Assad de ne pas respecter le plan arabe appelant à cesser les violences.
Cette réunion sera suivie samedi d'une autre élargie à l'ensemble des ministres arabes des Affaires étrangères. Le gouvernement syrien avait accepté le 2 novembre ce plan prévoyant aussi la libération des détenus, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation des médias.
Mais depuis cette date, les forces du régime chargées de réprimer la révolte ont renforcé leurs opérations, faisant des dizaines de morts en particulier à Homs (centre), un haut lieu de la contestation assiégé et bombardé par l'armée, selon les organisations syriennes de défense des droits de l'Homme.
Mohamed et Ahmed Malas, des jumeaux de 29 ans, ont quitté hier soir le Liban où ils...
commentaires (5)
Marie José a raison...le danger est de voir des libanais sans foi ni loi comme d'habitude en profiter pour faire du business en vendant des armes et autres services...comme c'est déjà le cas...les libanis ont fait çà avec tout le monde...l'argent,l'argent,l'argent...à tout prix et quelles que soient les compromissions...les libanais ne pensent qu'à çà.....massaré,massaré,massaré....ftasso ma3 hal massaré!
GEDEON Christian
09 h 42, le 11 novembre 2011