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CD, DVD - Un peu plus de...

Poster boys

Faut pas se le cacher ni chercher à comprendre, on a tous au fond de nous un petit côté midinette. Une espèce d’ado hystérique de 13 ans, fourguée quelque part entre les souvenirs et les désirs prépubères. Une mini Hanna Montana en chaleur, quoi, fan de Twilight et de mèches rebelles, aficionado devant l’Éternel, d’acteurs et de chanteurs imberbes.
Un rien, mais alors un tout petit rien réussit à émoustiller cette jeune fille sentimentale et un peu mièvre qui sommeille en chacun de nous. Femmes et hommes confondus. Il suffit donc d’un micro-événement, d’une légère manifestation pour qu’explose la/le Britney/Bieber en nous... Il suffit que Rob Lowe débarque à Beyrouth pour que les adolescent(e)s de 40 ans se déchaînent. Ce n’est sûrement pas le sénateur Robert McCallister (mari penaud de Calista Flockhart dans Brothers and Sisters) qui a excité les foules. Du tout. C’est plutôt le jeune homme d’Outsiders, de Class, de Youngblood qui a fait frémir les cœurs de ces ex-demoiselles. Premier grand interprète d’une sex tape où on le voyait dans un threesome avec une mineure. Poster boy dans les années 80 avec ses compagnons de l’époque, Tom Cruise, Patrick Swayze, Matt Dillon, Emilio Estevez, qu’on appelait les Brat Pack, le jeune homme était un fantasme absolu, un véritable sex symbol. Déjà qu’il était beau, fallait pas essayer de pénétrer l’imaginaire des jeunes filles de l’époque quand elles ont su qu’il filmait ses ébats avec plusieurs femmes. Heureusement pour lui et malheureusement pour elles, Internet n’existait pas à l’époque. Sinon, on aurait Paris Hiltonisé le beau Rob Lowe. Scruté le moindre de ses mouvements. Et cherché à comprendre ce qui se passait, là dans la suite de cet hôtel parisien. Et bien, le beau Rob Lowe a passé 24 heures dans la capitale. De quoi raviver les premiers émois de jeunesse de toute une génération...
Mais la question n’était pas ce jour-là: who the f... is Rob Lowe? La vraie question était et est toujours: grandira-t-on véritablement un jour? Pourra-t-on sortir de cette période à la fois fondatrice et cruelle qu’est l’adolescence? Probablement non. Parce que 15 ans, 25 et/ou 35 ans après cette éprouvante période d’acné, d’embûches et de voix qui n’a pas encore mué, il suffit d’une petite étincelle de rien du tout pour faire (re)jaillir. Et hop, d’un tour de main, on remet (virtuellement ou pas) ses bracelets brésiliens, ses goonies en plastique fluo, ses crucifix aux oreilles. «Wake me up before you gogo» à fond dans les oreilles et, telle une minette de 15 ans, on se retrouve face à son miroir, l’Obao en guise de micro, tentant avec difficulté de se rappeler le pas de danse de rumba de la grande Dali. Cœur d’artichaut et larmes de crocodile quand le mari se fait la malle ou que l’amant prend la tangente. Hystérie vocale quand Mika arrive sur scène, alors qu’on est là pour les enfants il paraît. Euh... pareil pour Shakira. Deux, trois, quatre verres dans le nez et vous voilà propulsé au firmament de la crétinerie post Candy/Goldorak. Rien d’étonnant que les retours de flamme n’arrêtent pas de se déclarer. On ne sort jamais vraiment indemne de son adolescence. Souvenirs mouillés dans le petit chalet d’un complexe balnéaire de la baie de Jounieh, sensation de vitesse au volant de la Range Rover de papa, volée à quatre heures du matin après une knefé chez Sea Sweat. Jehlén? Retour en jouvence simplement. Comme quand on se coltine une série jusqu’à pas d’heure, en se marrant, un pétard dans une main, un verre de whiskey/coke dans l’autre. Les résidus et autres déchets de cette époque collent à la peau comme un pansement qu’on n’arrive pas à déscotcher de son index. Et on aime ça. On aime parce qu’on n’a pas envie de prendre de la bouteille. La bouteille, on veut la boire. Comme lors d’une première cuite. Et toutes ces premières fois dont on est sempiternellement en quête. Pas besoin, donc, d’avoir 15 ans pour vibrer. D’ailleurs, est-ce que les jeunes de 15 vibrent-ils encore aujourd’hui? Est-ce qu’ils s’éclatent? Est-ce qu’ils tripent sur La Boum? Sur West Side Story? Pas étonnant qu’on leur refourgue Footloose cuvée 2011, moins de 30 ans après la version originale.
Si jeunesse savait que vieillesse peut.
Faut pas se le cacher ni chercher à comprendre, on a tous au fond de nous un petit côté midinette. Une espèce d’ado hystérique de 13 ans, fourguée quelque part entre les souvenirs et les désirs prépubères. Une mini Hanna Montana en chaleur, quoi, fan de Twilight et de mèches rebelles, aficionado devant l’Éternel, d’acteurs et de chanteurs imberbes. Un rien, mais alors un tout...
commentaires (2)

Tres sympathique....Mais je ne le trouve pas si sexy moi a Rob Lowe! Un Daniel Day-Lewis ou un Jeremy Irons par exemple, oui, je comprendrais:)

Michele Aoun

03 h 16, le 29 octobre 2011

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Commentaires (2)

  • Tres sympathique....Mais je ne le trouve pas si sexy moi a Rob Lowe! Un Daniel Day-Lewis ou un Jeremy Irons par exemple, oui, je comprendrais:)

    Michele Aoun

    03 h 16, le 29 octobre 2011

  • Parcourant les manchettes A LA UNE, j'ai opté pour lire d'abord votre article, en fuite du plat quotidien de la pourriture politique et en quête de courage pour lire l'article sur l'humeur du jour du général des généraux et de tout l'Orient, dont dépend celle de tout le pauvre peuple libanais qui doit s'y soumettre. Bon ! Je dois avouer que tout ce que vous dîtes avec élan dans votre article ne dissipe pas la question "who the f... is Robe Low" ?

    Halim Abou Chacra

    02 h 37, le 29 octobre 2011

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