La mission de l’OTAN doit en principe s’achever le 31 octobre, sept mois après que l’Alliance atlantique eut pris le commandement des opérations militaires internationales lancées le 19 mars, dans le cadre d’une résolution de l’ONU visant à protéger les civils. À Bruxelles, l’OTAN a repoussé à demain sa prise de décision formelle sur cette question, afin de mener de nouvelles consultations avec les Nations unies et le CNT, selon des sources diplomatiques. À Paris, le chef de la diplomatie, Alain Juppé, a déclaré que l’engagement militaire de l’OTAN est « maintenant terminé », ajoutant que la France et ses partenaires de l’Alliance atlantique examinaient « une autre façon d’accompagner la transition » en Libye.
Une nouvelle coalition dirigée par le Qatar
En marge de la réunion de Doha, le chef d’état-major du Qatar, le général Hamad ben Ali al-Attiya, a déclaré qu’après la fin de la mission de l’OTAN, une autre coalition dirigée par son pays superviserait « l’entraînement des forces armées, la collecte des armes et l’intégration des rebelles au sein des institutions militaires ». « Cette coalition regroupera au moins 13 pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et la France », a-t-il ajouté. M. Abdeljalil a rendu un hommage appuyé au Qatar dans son discours, le qualifiant de « partenaire essentiel dans toutes les batailles que nous avons menées ».
Le chef du CNT n’a en revanche pas évoqué la polémique entourant les circonstances de la mort de Mouammar Kadhafi, tué après avoir été capturé vivant puis enterré dans un lieu secret. La famille de l’ancien « Guide de la révolution » envisage de porter plainte contre l’OTAN pour « crime de guerre » auprès de la Cour pénale internationale, a annoncé son avocat français. « Aucun révolutionnaire n’a tiré sur Mouammar Kadhafi après son arrestation », a toutefois assuré hier devant le Conseil de sécurité de l’ONU Ibrahim Dabbashi, ambassadeur adjoint de la Libye auprès de l’organisation. M. Abdeljalil avait annoncé lundi la formation d’une commission d’enquête sur les circonstances controversées de la mort de Kadhafi. D’une manière générale, la pression internationale en faveur d’un meilleur respect des droits de l’homme de la part des nouvelles autorités libyennes s’est accentuée, après la découverte de dizaines de pro-Kadhafi apparemment victimes d’exécutions sommaires et les déclarations de M. Abdeljalil sur la place centrale de la charia (loi islamique) dans la nouvelle Libye.
Parallèlement, Seif el-Islam Kadhafi et l’ancien chef des services de renseignements du régime déchu, Abdallah al-Senoussi, proposent de se rendre à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, a annoncé un haut responsable militaire du CNT, Abdel Majid Mlegta.
Des stocks de munitions sans surveillance
Par ailleurs, des stocks de centaines d’armes et de munitions subsistent encore en Libye et des lance-missiles pourraient avoir été dérobés, a indiqué le représentant spécial de l’ONU pour la Libye, Ian Martin, devant le Conseil de sécurité à New York. Des sites destinés à stocker des armes chimiques – et inconnus jusqu’alors – ont été découverts depuis la chute du régime de Kadhafi, a déclaré M. Martin. Des responsables des Nations unies ont récemment fait part de leur crainte que certaines de ces armes et munitions ne soient déjà parvenues aux rebelles du Darfour ou aux insurgés d’al-Qaëda au Maghreb islamique. En outre, de larges étendues ont été minées autour de nombreuses villes et un nombre élevé de bombes et missiles qui n’ont pas explosé se trouvent encore à Syrte et Bani Walid. Un journaliste étranger a également assuré qu’un arsenal de dizaines de milliers de tonnes de munitions de l’ex-armée de Kadhafi reste sans aucune surveillance en plein désert, à 120 km au sud de Syrte.
Enfin, le président soudanais Omar al-Bachir a affirmé avoir soutenu les troupes du CNT, assurant avoir fourni des armes aux combattants libyens.
(Source : AFP)
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