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Moyen Orient et Monde - Révolte

Robert Ford quitte Damas pour « raisons de sécurité »

La Syrie rappelle son ambassadeur aux États-Unis « pour consultation » ; au moins 15 morts hier.

Sur cette photo d’archives, l’ambassadeur américain à Damas, Robert Ford, se trouvait à Jisr al-Choughour, lors d’une « visite guidée » du régime syrien. Louai Beshara/AFP

L’ambassadeur des États-Unis à Damas, Robert Ford, critique sévère du régime du président Bachar el-Assad, a quitté hier la Syrie « pour une durée indéterminée », en raison de « menaces crédibles pour sa sécurité personnelle », a indiqué le département d’État américain. « À ce stade, nous ne pouvons pas dire quand il retournera en Syrie », a précisé le porte-parole adjoint du département d’État, Mark Toner. « Cela dépendra de notre évaluation des incitations » à des violences contre l’ambassadeur « émanant du régime, ainsi que de la situation sur le terrain ».
Rappelons que depuis le début du mouvement de contestation sans précédent contre le régime du président Assad, l’ambassadeur des États-Unis a défié à plusieurs reprises les autorités de Damas, en se rendant notamment sur les lieux de manifestations qui ont été réprimées. La secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, avait exigé fin septembre que le pouvoir syrien protège les diplomates américains, après que M. Ford eut été chahuté par des manifestants qui avaient tenté de le prendre à partie à son arrivée au bureau de l’opposant Hassan Abdel-Azim à Damas.
M. Toner a ainsi souligné hier que les États-Unis espéraient que le gouvernement syrien mette un terme à sa « campagne de provocations » contre M. Ford. « La présence de l’ambassadeur Ford est un atout pour notre mission en Syrie parce qu’il a travaillé assidûment afin de transmettre notre message et parce qu’il est nos yeux sur le terrain », a-t-il ajouté.
Damas a réagi en rappelant son ambassadeur à Washington. « L’ambassadeur de Syrie aux États-Unis, Imad Moustapha, va quitter Washington pour Damas pour des consultations avec les dirigeants syriens », a annoncé la télévision officielle syrienne sur un bandeau, sans donner plus de détails.
Dans ce contexte, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a indiqué que la France n’envisageait pas de retirer ses diplomates de Syrie : « Nous avons pris des précautions pour assurer la meilleure sécurité de nos diplomates. »
Sur le terrain, la répression de la contestation a fait au moins 15 morts hier, selon al-Jazira. Ainsi huit personnes ont été tuées à Homs, où les forces armées ont pilonné certains quartiers à la mitrailleuse lourde, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Dans le gouvernorat d’Idleb, un civil à bord d’une voiture a péri par un tir de roquette en provenance d’un barrage militaire tandis que deux militaires qui ont fait défection ont été tués dans le village de Rami par des hommes armés, selon l’ONG. Dans le village de Hbeit, cinq soldats de l’armée régulière ont été tués dans des affrontements avec des insoumis présumés, ajoute l’OSDH.
D’autre part, les corps de deux civils sur lesquels des traces de torture étaient visibles ont été retrouvés dans la même région alors que le corps d’un civil, arrêté depuis quelques jours par les services de sécurité, a été remis à sa famille à Homs.
À Douma, à 15 km de la capitale, les funérailles d’un jeune homme décédé la veille se sont transformées en manifestation appelant à la chute du régime. Des défilés d’étudiants ont aussi eu lieu dans la province d’Idleb et la ville côtière de Banias.
Des médias officiels syriens ont annoncé la prochaine tenue d’une conférence de dialogue national présidée par M. Assad, « afin de mettre fin à la crise ». La Syrie a donné son accord pour une visite mercredi à Damas d’une délégation ministérielle de la Ligue arabe dirigée par le Qatar, qui cherche à trouver un règlement politique à la crise. La Ligue propose une conférence entre le pouvoir et l’opposition afin de mettre fin à l’effusion de sang.
(Sources : agences et rédaction)
L’ambassadeur des États-Unis à Damas, Robert Ford, critique sévère du régime du président Bachar el-Assad, a quitté hier la Syrie « pour une durée indéterminée », en raison de « menaces crédibles pour sa sécurité personnelle », a indiqué le département d’État américain. « À ce stade, nous ne pouvons pas dire quand il retournera en Syrie », a précisé le...

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