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Économie - Analyse

Cristina Kirchner va être confrontée à une économie en surchauffe

En Argentine, le boom de la consommation est financé par l’État.

Le modèle économique de l’Argentine des Kirchner (2003-2011), basé sur des subventions de l’État, a notamment permis d’augmenter la consommation des ménages de 4 % par an. Enrique Marcarian/Reuters

La présidente argentine Cristina Kirchner, réélue dimanche à l’issue d’un raz de marée électoral, va immédiatement se trouver confrontée à un important défi : la gestion d’une économie en surchauffe.
« De nombreux voyants de l’économie sont au rouge en Argentine », explique Alberto Fernandez, ex-chef de gouvernement (2003-2008) de l’ancien président Nestor Kirchner, puis de sa veuve Cristina Kirchner. Le modèle économique de l’Argentine des Kirchner (2003-2011), basé sur des subventions de l’État, a permis d’augmenter la consommation des ménages de 4 % par an, d’obtenir une croissance de 8 % en moyenne depuis 2003 – à l’exception de 2009 – et de contenir le chômage à peine au-dessus d’un taux de 7 %. Deux mesures ont été également décisives : l’octroi d’une retraite à 3 millions de personnes, doublant le nombre de retraités dans le pays, et une subvention accordée à quelque 4 millions d’enfants pauvres.
Mais tout cela s’est dans le même temps traduit par une augmentation de 35 % par an des dépenses publiques et par une inflation annuelle supérieure à 25 %, ce qui ne peut être viable très longtemps. « L’inflation est un problème, la dépense publique aussi », souligne M. Fernandez.
Le soja, dont l’Argentine est le troisième exportateur au monde, a permis au pays de bénéficier d’un flux permanent de devises, le prix de la tonne passant en dix ans de moins de 200 dollars à près de 500 USD, soit un apport de 30 milliards de dollars par an pour les caisses de l’État. Mais une bonne partie de ces devises quittent immédiatement le pays. « Le gouvernement de Cristina s’est caractérisé par une fuite de capitaux de 70 milliards de dollars en quatre ans », relève encore M. Fernandez. « Il y a un effet boule de neige : les subventions atteindront cette année 75 milliards de pesos (12,7 milliards d’euros), soit 4 % du PIB », prévient de son côté Martin Lousteau, ancien ministre de l’Économie de Cristina Kirchner. Pour Soledad Perez Duhalde, économiste chez abeceb.com, « les comptes du fisc montrent que des mesures d’austérité s’imposent (...) notamment en ce qui concerne les tarifs subventionnés dans le secteur de l’énergie (gaz, électricité), mais l’ajustement devra se faire en douceur en raison de son impact ».
Pour compliquer les choses, la crise internationale risque de se faire sentir au cours des prochains mois en Argentine, modifiant un contexte jusqu’à présent favorable et réduisant d’autant les marges de manœuvre. « Le monde a des chances d’entrer en récession : dans ce contexte, on peut difficilement imaginer que le prix de la tonne de soja puisse augmenter encore de 100 USD », fait valoir Martin Lousteau.
En outre, « les réserves de la Banque centrale (47,8 milliards de dollars) ne suffiront plus pour payer la dette », estime pour sa part Alberto Fernandez, alors que les échéances de la dette totaliseront 4 milliards de dollars en 2012. « Il va falloir faire appel au crédit international. »
Pour accéder au crédit, l’Argentine doit d’abord payer sa dette contractée auprès du Club de Paris (8 milliards de dollars avec les intérêts), mais cette opération est conditionnée par un audit du FMI auquel le pays refuse de se soumettre.
(Source : AFP)
La présidente argentine Cristina Kirchner, réélue dimanche à l’issue d’un raz de marée électoral, va immédiatement se trouver confrontée à un important défi : la gestion d’une économie en surchauffe.« De nombreux voyants de l’économie sont au rouge en Argentine », explique Alberto Fernandez, ex-chef de gouvernement (2003-2008) de l’ancien président Nestor Kirchner,...

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