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Nasrallah défend la position du Hezbollah sur la Syrie

Il assure que son parti s'opposera au financement du TSL par le gouvernement libanais.

Dans une entrevue sur la télévision al-Manar lundi soir, le secrétaire général du Hezbollah a parlé de la situation libanaise et régionale et de la position de son parti quant aux différentes questions importantes aujourd'hui. Ali Hashisho/

Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a affirmé lundi soir dans une interview sur la télévision pro-Hezbollah al-Manar que les révoltes arabes ont émané de la volonté populaire et nationale et ne sont pas le fruit d’un projet américain. D’ailleurs, les régimes déchus étaient pro-américains, a-t-il ajouté.

Cela n’a pas empêché les États-Unis d’essayer profiter des révoltes et de modifier leur but, a affirmé Sayed Nasrallah. Les États-Unis cherchent à limiter leurs pertes dans ces pays, mais aussi à arranger leur image auprès des peuples arabes opposés aux politiques américaines. Ils cherchent également à participer à la mise en place de nouveaux régimes et si possible à les contrôler, a-t-il précisé. Il faut que les peuples qui ont réussi leur révolution soient conscients de cela. Il faut également qu’ils participent aux élections et à la mise en place de gouvernements représentatifs en sauvegardant l’unité et en évitant les divisions et les conflits internes, a-t-il ajouté.

 

En ce qui concerne la question des minorités et les menaces auxquelles font face les peuples arabes, Sayed Nasrallah a affirmé que tous les arabes, faisant partie de la majorité ou des minorités, font face à trois menaces. D’abord, la présence d’Israël et le projet sioniste. Ensuite, la menace venant du plan américain visant à créer des États basés sur la religion, l’ethnie, etc. Enfin, la menace venant des courants salafistes extrémistes qui usent de la violence contre tous. Par exemple, en Irak toutes les communautés et groupes ont été visés par des attentats suicides, des explosions, des attaques. Les arabes n’ont pas besoin d’alliance de minorités contre la majorité sunnite dans le monde arabe, au contraire ils ont besoin d’une alliance musulmane et chrétienne contre l’extrémisme, a-t-il affirmé.

 

A coté des pays qui ont connu des révoltes, l’Irak a réussi à vaincre l’occupation, a déclaré Sayed Nasrallah. Le peuple irakien et la résistance irakienne ont gagné, a-t-il ajouté. La résistance est un facteur très important mais le refus de coopérer l’est également, a-t-il expliqué. L’entrée dans la vie politique de forces opposées à la présence américaine et pas soumise aux États-Unis était un facteur important aussi, a-t-il ajouté.

La position difficile dans laquelle se trouvent les américains en Irak et en Afghanistan est le facteur principal dans la création d’un soi-disant complot iranien visant à assassiner l’ambassadeur saoudien à Washington, a-t-il déclaré par ailleurs. Ainsi, les États-Unis ont demandé l’installation d’un téléphone rouge avec l’Iran pour pouvoir négocier directement mais les iraniens ont refusé. Or, les américains veulent que l’Iran fasse des concessions en Irak et en Afghanistan. Les Américains ne sont pas prêts à lancer une nouvelle guerre, a assuré Sayed Nasrallah à ce sujet. Ils ont été vaincus en Irak et en Afghanistan et font face à une grave crise économique et financière, a-t-il ajouté.

 

En ce qui concerne la Syrie, Sayed Nasrallah a rappelé que la position de son parti par rapport aux révoltes arabes est basée sur deux critères clairs : la position du régime en place par rapport aux États-Unis et au projet israélien et la volonté ou pas du régime de faire des reformes. Le cas de la Syrie est différent des autres pays en se basant sur les deux critères précités, a-t-il indiqué. Le régime syrien fait face au projet américano-sioniste et soutient les résistances. De plus, il a affirmé dès le début de la contestation qu’il allait adopter des réformes, a-t-il précisé. Il faut se demander ce que veut la majorité du peuple, a-t-il ajouté. La majorité du peuple veut des réformes, donc là aussi le Hezbollah est aux cotés du peuple, a-t-il souligné.

Sur la question de violation des frontières libano-syriennes par l’armée syrienne, d’abord il faut se rappeler que les frontières ne sont pas toutes délimitées et qu’officiellement il n’a pas eu de violation, a affirmé Sayed Nasrallah. Et si violation il y a eu, les pays amis règlent cela diplomatiquement et entre les deux gouvernements, a-t-il ajouté en précisant que la solution n’est pas de lancer une campagne médiatique contre la Syrie, en référence au 14 Mars. Il faut également que les violations s’arrêtent des deux cotés, a-t-il souligné en faisant référence au trafic d’armes en provenance du Liban.

 

Par ailleurs, en ce qui concerne la situation en Palestine, le secrétaire général du Hezbollah a affirmé que l’échange de prisonniers palestiniens contre Gilad Shalit était un grand succès, car le Hamas et le peuple de Gaza ont réussi à résister et à imposer l’échange. Les changements régionaux actuels sont à l’avantage de la Palestine et le seront dans l’avenir, a-t-il ajouté.

 

Sur le pan libanais, le secrétaire général du Hezbollah a souligné qu’avant d’évaluer le travail du gouvernement, il faut se rappeler qu’il a hérité d’une mauvaise situation politique, économique et sociale. En quelques mois, le gouvernement a accompli plusieurs projets : le projet de l’électricité, une loi électorale, le budget, etc. ainsi que des nominations et des réformes administratives, des projets sociaux et la stabilité de la situation sécuritaire, a-t-il ajouté. En peu de temps, ce gouvernement a donc accompli beaucoup de choses, a-t-il indiqué.

 

Sur un autre plan, alors que l’ambassadrice américaine au Liban Maura Connelly a mis en garde aujourd’hui des conséquences sérieuses auxquelles ferait face le Liban s’il ne respecte pas ses engagements internationaux, notamment le financement du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), le secrétaire général du Hezbollah a affirmé que son parti ne soutient pas ce financement. Il a indiqué que son parti n’a pas voulu prendre de position publique a ce sujet pour que la question soit discutée au sein du gouvernement. Chaque partie présentera ses arguments lors des réunions ministérielles qui porteront sur cette question a-t-il ajouté, en précisant que si un consensus n’est pas atteint, alors il y aura un vote.

La majorité actuelle ne constitue pas un même parti mais il existe une entente et une coordination entre les différentes parties au sein du gouvernement, a-t-il ajouté. Il a également affirmé que le TSL a été mis en place pour arriver aux conclusions auxquelles il est arrivé, mais qu’il ne pourra pas arriver à ses buts.

 

Il a enfin affirmé que son parti soutient le projet de loi électorale qui adopte le système proportionnel. Il a également critiqué les attaques auxquelles font face le Hezbollah et Amal pour leur alliance politique au sein de la communauté chiite, en soulignant que l’opposition parle de pluralisme mais en réalité n’accepte même pas un dualisme comme celui de Amal-Hezbollah et veut imposer son monopole.

Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a affirmé lundi soir dans une interview sur la télévision pro-Hezbollah al-Manar que les révoltes arabes ont émané de la volonté populaire et nationale et ne sont pas le fruit d’un projet américain. D’ailleurs, les régimes déchus étaient pro-américains, a-t-il ajouté.
Cela n’a pas empêché les États-Unis d’essayer...

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