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À La Une - Biographie

L'émir Sultan, un homme clé du royaume wahhabite

Une photo d'archives, datée de novembre 2009, du prince Sultan quittant l'Elysée à l'issue d'une rencontre avec l'ancien président français Jacques Chirac. Georges GOBET /

Le prince héritier saoudien Sultan ben Abdel Aziz, décédé samedi aux États-Unis, a joué un rôle clé dans le royaume wahhabite depuis plus de quatre décennies où il était notamment à la tête du ministère de la Défense.
Demi-frère du roi Abdallah, il était cependant absent de la scène politique ces dernières années en raison de son état de santé chancelant qui avait nécessité de fréquents et longs séjours à l'étranger.
Né en 1928, selon sa biographie officielle, l'émir Sultan était à la tête du ministère de la Défense et de l'Aviation depuis 1963.  A l'âge de 19 ans, en 1947, il a été nommé gouverneur de Riyad, mais ce n'est qu'en 1982 qu'il allait devenir deuxième vice-président du Conseil des ministres, soit le numéro trois dans l'ordre de succession.

Après le décès du roi Fahd, son frère, en août 2005, et l'intronisation de son demi-frère Abdallah, Sultan était devenu prince héritier et vice-président du Conseil des ministres, conformément au droit d'aînesse régissant alors la succession des al-Saoud. 

 

Le prince Sultan a modernisé les forces saoudiennes, concluant d'importants contrats d'armements avec les États-Unis et la Grande-Bretagne. En 1985, son pays a notamment signé avec la Grande-Bretagne un méga-contrat de ventes d'armes à Riyad d'un montant de plus de 40 milliards de dollars. Ce contrat a suscité une vive polémique à Londres après le blocage au nom de "l'intérêt général", fin 2006, par le Premier ministre Tony Blair d'une enquête sur des pots-de-vin présumés à des membres de la famille royale saoudienne par le groupe BAE Systems.
Le prince Sultan avait refusé aux États-Unis l'utilisation des installations militaires saoudiennes lors de la guerre lancée après les attentats du 11-Septembre 2001 contre les talibans alors au pouvoir à Kaboul. "Nous n'accepterons pas la présence sur notre sol d'un seul soldat pour combattre les musulmans et les Arabes", aurait-il dit à l'époque.

En mars 2003, Riyad avait également refusé d'autoriser les forces américaines à utiliser le territoire saoudien pour attaquer l'Irak.

Le prince Sultan avait été poursuivi en justice en 2002 par des familles de victimes des attentats du 11-Septembre pour des contributions financières présumées à des associations caritatives liées au réseau el-Qaëda. Mais un juge fédéral américain avait rejeté les plaintes déposées contre plusieurs dirigeants saoudiens et certaines institutions financières du royaume pour manque de preuves.


Le prince Sultan ne s'était jamais confiné à la Défense, n'hésitant pas à se prononcer publiquement sur la politique du royaume, notamment le processus de réforme politique, ou sur des questions relevant de la diplomatie.

Dans le royaume, le prince Sultan était connu pour sa générosité, distribuant ses largesses aux tribus, aux militaires et aux groupes religieux.

 

Depuis novembre 2008, il a passé plusieurs mois au Maroc et aux États-Unis, entre traitements et convalescence. Il s'était à nouveau rendu aux USA en juin dernier et avait été opéré le mois suivant. Le prince Sultan était atteint d'un cancer, selon des diplomates, même si la nature de sa maladie n'a jamais été officiellement révélée.
L'une des ses épouses, Mounira Bint Abdel Aziz Ben Jiloui, était décédée en août dans dans un hôpital parisien. Elle était notamment la mère de l'adjoint du ministre de la Défense, le prince Khaled ben Sultan.

 

Marié à plusieurs reprises, le prince Sultan laisse selon les biographes 37 enfants, dont le prince Khaled, adjoint du ministre de la Défense, qui a commandé les troupes de la coalition alliée pendant la guerre du Golfe (1990-1991) et le prince Bandar, ancien ambassadeur à Washington et Londres. Il fait partie du "clan des Soudairi", les fils de l'une des épouses favorites du roi Abdel Aziz, fondateur du royaume, Hassa al-Soudairi. Parmi ses autres frères figurent le roi Fahd, décédé en 2005, le ministre de l'Intérieur, le prince Nayef, considéré favori pour lui succéder comme prince héritier, et le prince Salman, gouverneur de Ryad.

Le prince héritier saoudien Sultan ben Abdel Aziz, décédé samedi aux États-Unis, a joué un rôle clé dans le royaume wahhabite depuis plus de quatre décennies où il était notamment à la tête du ministère de la Défense.Demi-frère du roi Abdallah, il était cependant absent de la scène politique ces dernières années en raison de son état de santé chancelant qui avait nécessité...

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