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À La Une - Frontière

Au Liban, le trafic d'armes vers la Syrie a le vent en poupe

La livraison se fait dans des régions reculées, à travers des sentiers impraticables, parfois à pied.

Ces dernières semaines, plusieurs Libanais et Syriens soupçonnés de trafic d'armes ont été arrêtés du Liban. Photo archives Sana/

La contrebande d'armes vers la Syrie en provenance des pays voisins et surtout du Liban prospère à mesure que la révolte populaire se prolonge, même si les trafiquants semblent motivés par l'appât du gain, estiment les experts.
"Les réseaux de trafiquants qui opèrent de longue date le long de la frontière se seraient reconvertis dans les armes depuis plusieurs mois", affirme Peter Harling, expert du International Crisis Group (ICG) basé à Damas. "Un marché s'est rapidement créé dans un pays où, contrairement au Liban, à l'Irak, au Yémen ou à la Libye, il existait peu d'armes en circulation", dit-il.
Mais, M. Harling estime que l'on ne "peut pas parler à ce stade, comme le fait le régime, d'un rôle significatif de sponsors étrangers". Si c'était le cas, "la résistance à l'appareil sécuritaire serait beaucoup plus répandue et efficace".
"Il y a des gens qui achètent des armes pour l'autodéfense, des deux côtés", selon lui. "Les villages alaouites se sont beaucoup armés par peur de représailles. Et du côté de la contestation (à majorité sunnite), la tentation de se défendre grandit, vu que le régime fait payer un prix toujours plus lourd à la population".
"A mesure que la crise s'approfondit, une certaine économie de la violence se met en place", résume M. Harling.


Ces dernières semaines, plusieurs Libanais et Syriens soupçonnés de trafic d'armes ont été arrêtés au Liban.
D'après un diplomate occidental à Beyrouth, le trafic d'armes du Liban vers la Syrie relève d'"initiatives individuelles. Certains trafiquants pourraient être des sympathisants de partis politiques, mais cela ne veut pas dire que ces partis sponsorisent la contrebande". "La Syrie a envoyé des armes pendant des années au Liban. Aujourd'hui, c'est l'arroseur arrosé", relève le diplomate, sous couvert de l'anonymat, en notant parallèlement un trafic en provenance d'Irak et de Turquie.
Les autorités syriennes accusent le mouvement pro-occidental de Saad Hariri d'armer et de financer les "bandes terroristes", ce que dément l'ex-Premier ministre libanais.


Entre-temps, le marché est florissant. "Les Syriens prennent toutes les armes, faisant gonfler les prix", confie un marchand d'armes sous licence qui a requis l'anonymat. La plupart des armes remontent à la guerre civile du Liban (1975-1990), d'autres sont entrées illégalement depuis l'Irak, explique-t-il.
Selon un vendeur travaillant au noir dans le nord, "le prix d'une kalachnikov d'occasion est passé de 700/800 dollars à 1.300/1.500 dollars", et c'est l'arme la plus demandée. Les clients syriens, dit-il, préfèrent la kalachnikov russe ou chinoise aux armes automatiques irakiennes ou iraniennes.
Le prix de la grenade est passé de 5 à plus de 10 dollars, la roquette de 70 à 200 dollars. Les fusils de chasse semi-automatiques sont de plus en plus sollicités. Importés de Turquie pour 170 à 200 dollars, ils sont vendus entre 400 et 500 dollars, ajoute-t-il.
La livraison se fait dans des régions reculées, à travers des sentiers impraticables, parfois à pied. Et si depuis juillet l'armée syrienne a renforcé ses mesures de sécurité, le trafic, lui, n'a pas cessé.
"Il y a plus de 50 passages illégaux entre le Syrie et le Liban. Il est impossible de déployer un soldat à chaque mètre" de la frontière (environ 330 km), souligne l'expert militaire Élias Hanna. Mais "les armes légères entrant en Syrie ne peuvent inverser l'équilibre de forces", sauf si les pays voisins, notamment la Turquie, décident de laisser tomber le régime, selon M. Hanna. "Les armes pèseront alors dans la balance. Mais je ne pense pas que cela arrivera de sitôt".

Selon le diplomate occidental, le Hezbollah, un allié de Damas, a renforcé sa présence côté libanais à la frontière-est pour contrôler le trafic.

La contrebande d'armes vers la Syrie en provenance des pays voisins et surtout du Liban prospère à mesure que la révolte populaire se prolonge, même si les trafiquants semblent motivés par l'appât du gain, estiment les experts."Les réseaux de trafiquants qui opèrent de longue date le long de la frontière se seraient reconvertis dans les armes depuis plusieurs mois", affirme...

commentaires (2)

André Jabbour, s.v.p. vous pourriez dire : pour renverser le régimle syrien. Votre idée serait complète. Sans les encensements qui n'apportent rien. Et, sans vouloir vous donner des leçons, vous attirez, vous-même, les réactions amères des autres. Cordialement. Anastase Tsiris

Anastase Tsiris

07 h 41, le 16 octobre 2011

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Commentaires (2)

  • André Jabbour, s.v.p. vous pourriez dire : pour renverser le régimle syrien. Votre idée serait complète. Sans les encensements qui n'apportent rien. Et, sans vouloir vous donner des leçons, vous attirez, vous-même, les réactions amères des autres. Cordialement. Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    07 h 41, le 16 octobre 2011

  • - - Cela confirme les implications flagrantes des Sunnites d'Al Moustakbal dans la contrebande des armes du Liban en Syrie , financés et équipés par les Saoudiens , pour renverser le régime Laïc et démocratique Alaouite en Syrie , pour le remplacer par un régime Salafo-Wahhabite , qui ne reconnaît que la Charia comme constitution . Ils peuvent rêver et espérer , ils ne savent pas ce qui les attend au tournant avec leurs maîtres .

    JABBOUR André

    07 h 13, le 16 octobre 2011

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