Les Omanais ont élu samedi au suffrage universel direct les 84 membres du Majlis el-Choura, un conseil consultatif, mettant en lice 1.133 candidats dont 77 femmes. Les bureaux de vote ont fermé à 19H (15H GMT), après 12 heures d'ouverture marquées par une "forte participation", selon un responsable de la commission électorale, cheikh Ali ben Nasser el-Mahrouqi.
Aucun chiffre officiel sur le taux de participation n'a pour le moment été publié. Certains électeurs étaient présents avant même l'ouverture des bureaux de vote, selon un correspondant de l'AFP.
Quelque 518.000 Omanais sont en âge de voter, sur une population autochtone de près de deux millions d'âmes.
Mariam Balhaf, candidate à Salalah, à un millier de kilomètres au sud de Mascate, a dit avoir été agréablement "surprise par la grande affluence des électeurs", se félicitant de "la bonne organisation" du scrutin. Les électeurs avaient pourtant montré peu d'empressement à confirmer leur inscription sur les listes électorales, selon le président de la Commission, Mohamed el-Boussaïdi.
Pour Choukour el-Ghoumari, membre du Conseil d’État, une sorte de Sénat composé de 57 membres désignés et qui forme avec le Majlis el-Choura le Conseil d'Oman, ce manque d'engouement s'expliquait en partie par "le retard pris dans l'annonce des (nouvelles) prérogatives" promises à cette instance.
En mars, le sultan Qabous avait ordonné une modification de la loi fondamentale pour donner au Conseil d'Oman "un pouvoir législatif et de contrôle" sur l'action du gouvernement. Il avait alors chargé une commission de présenter dans les 30 jours le projet d'amendement, mais aucune suite n'a été annoncée depuis.
L'initiative du sultan était intervenue après des semaines de manifestations pour des réformes politiques sur fond de grogne sociale, un mouvement sans précédent à Oman, dans la foulée du Printemps arabe.
"Le gouvernement aurait dû annoncer les prérogatives (du Choura) avant le scrutin de samedi pour renforcer la confiance dans cette instance", avait déclaré Mme Ghoumari, ajoutant toutefois s'attendre à "l'octroi prochain de larges prérogatives au Majlis el-Choura". Elle avait en outre espéré que les femmes retrouvent leur place au sein du Majlis, où aucune candidate n'a été élue lors du dernier scrutin. Les femmes étaient deux dans l'avant-dernier conseil.
En 1994, Oman, où les partis politiques restent interdits, avait été la première monarchie du Golfe à accorder le droit de vote et d'éligibilité aux femmes.
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