Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Révolte

Le grand mufti de Syrie menace l’Europe, les États-Unis et Israël d’attentats-suicide

La Russie prête à proposer avec la Chine un projet de résolution plus « équilibré » que celui sur lequel ces deux pays ont mis leur veto la semaine dernière.

Alain Juppé, Basma Kodmani et Burhan Ghalioun (de g. à d.) se sont retrouvés à Paris, hier, lors d’une soirée de soutien à l’opposition syrienne. Mehdi Fedouach/AFP

Le grand mufti de Syrie, cheikh Ahmad Badreddine Hassoun, la plus haute autorité religieuse du pays, a menacé hier l’Europe, les États-Unis et Israël d’attentats-suicide si la Syrie était attaquée, dans un discours dont un enregistrement vidéo est disponible sur YouTube. « Je dis à l’Europe et aux États-Unis que nous allons préparer des fedayine (combattants) si vous pilonnez la Syrie, car désormais c’est œil pour œil et dent pour dent », a prévenu le dignitaire religieux, ajoutant : « Dès le premier obus tiré, les fils de la Syrie et du Liban deviendront des combattants qui mèneront des attentats-suicide sur la terre d’Europe et de Palestine. »
Le 2 octobre, le fils du grand mufti, Saria Hassoune, avait été tué « par les tirs d’un groupe terroriste armé » sur la voiture dans laquelle il circulait, selon l’agence officielle SANA. Un professeur d’histoire qui se trouvait à bord avait également trouvé la mort. Toutefois, selon des militants des droits de l’homme, Saria Hassoune a succombé après avoir été blessé lors d’une tentative d’assassinat menée par des inconnus au nord de la ville de Saraqeb, dans le nord-ouest de la Syrie.
Dans ce même contexte, le Conseil national syrien (CNS) a déclaré hier espérer être reconnu par la communauté internationale en tant que représentant de l’opposition au président Bachar el-Assad, mais ne pas avoir l’intention d’être un gouvernement bis, d’après Abdoulbasset Sieda, membre du comité exécutif du CNS, lors d’une conférence de presse. « Notre rôle se termine avec la chute de ce régime », a-t-il cependant ajouté, précisant que des discussions se tiendraient alors pour lancer un processus électoral et élargir la démocratie. Abdoulbasset Sieda a estimé aussi que le Conseil représentait environ 60 % de l’opposition syrienne.
De plus, les représentants du CNS se sont réunis à Stockholm au cours du week-end pour des discussions sous l’égide du centre Olof Palme, qui promeut la démocratie. Les participants ont insisté sur la nécessité de respecter les droits humains, la démocratie et les droits des minorités, souhaitant l’envoi d’observateurs internationaux en Syrie et des sanctions ciblées visant des responsables du gouvernement plutôt que le pays en général.
Toujours concernant les opposants, des membres de l’opposition intérieure au régime syrien, dont l’écrivain Michel Kilo, se retrouvent aujourd’hui mardi à Paris où ils tiendront une conférence de presse sur l’état de leur lutte pour le renversement du régime de Bachar el-Assad, ont annoncé hier les organisateurs. Le CCND, qui a tenu son congrès le 17 septembre à Damas, n’a pas rejoint pour l’instant le CNS.
Par ailleurs, d’autres membres de l’opposition ont lancé hier à Paris une « semaine de soutien et de solidarité avec le peuple syrien » qui s’achèvera samedi par une manifestation dans la capitale française. « Nous demandons à la France, dont nous saluons les efforts déjà déployés, de renforcer la pression sur le régime », a déclaré Aytham el-Maleh, défenseur historique des droits de l’homme. Interrogé sur ses relations avec le CNS auquel il n’a pas adhéré, il a indiqué que celui-ci « ne regroupe pas pour l’instant toutes les sensibilités », mais que « cela se fait progressivement ».
Toujours à Paris, le gouvernement français a exprimé hier son soutien à l’opposition syrienne, avec une première rencontre publique à Paris entre le chef de la diplomatie Alain Juppé et des responsables du CNS, dont son dirigeant provisoire Burhan Ghalioun, professeur de sociologie dans une université parisienne. Devant des journalistes, le ministre a serré la main à Burhan Ghalioun ainsi qu’à Basma Kodmani, la porte-parole du CNS, au début d’une soirée de soutien organisée par les milieux culturels français. Alain Juppé a précisé que la question d’une reconnaissance par la France du CNS « n’est pas à l’ordre du jour parce que le CNS ne le demande pas ».
Quant à la Russie, elle s’est dit prête à proposer au Conseil de sécurité de l’ONU, avec la Chine, un projet de résolution plus « équilibré » que celui sur lequel Moscou et Pékin ont mis leur veto la semaine dernière, a déclaré hier le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. « À côté de cela, nous devons encourager l’opposition syrienne à se mettre à la table des négociations et à trouver un accord. Nous sommes prêts à proposer une telle résolution avec nos partenaires chinois », a souligné M. Lavrov. Alliée de longue date de la Syrie, à laquelle elle fournit des armements, la Russie s’est défendue d’être l’avocate du régime de Damas et a fait valoir qu’elle accueillerait en octobre deux délégations de l’opposition syrienne, comme elle l’a déjà fait par le passé. Hier d’ailleurs, le représentant du Kremlin pour les crises dans le monde arabe, Mikhaïl Marguelov, a reçu à Moscou une délégation présentée comme étant une branche « modérée » de l’opposition syrienne, et conduite par l’un des chefs du Parti communiste syrien, Qadri Jamil, dont les membres sont accusés par d’autres opposants syriens d’être des proches du régime. Cité par les agences russes, il a déclaré que « la Russie fait tout son possible pour que le dialogue s’engage. Nous sommes prêts à mettre tout notre poids politique dans la balance », a-t-il ajouté à l’issue de la réunion avec la délégation.
Dans le même contexte, et dans une interview publiée hier dans un quotidien turc, un colonel déserteur de l’armée syrienne, qui s’est réfugié en Turquie, a demandé une « aide militaire » pour renverser le régime de Damas, tout en se déclarant opposé à une intervention étrangère dans son pays. Le colonel Riad el-Assad a annoncé récemment avoir formé une force d’opposition armée baptisée « Armée libre de Syrie ».
Sur le terrain, les violences, qui avaient fait 31 morts dimanche, se sont poursuivies avec quatre civils tués hier, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). En effet, un civil est mort à Homs dans le pilonnage de son quartier et un membre du parti Baas au pouvoir en Syrie a été tué par des inconnus dans la région d’Idleb. En outre, un homme a péri en tentant de passer en Turquie et un autre a été abattu à Saqba, une banlieue de Damas, par les forces de sécurité qui ont tiré pour empêcher la formation d’une manifestation d’étudiants, toujours selon l’OSDH.

(Source : agences)
Le grand mufti de Syrie, cheikh Ahmad Badreddine Hassoun, la plus haute autorité religieuse du pays, a menacé hier l’Europe, les États-Unis et Israël d’attentats-suicide si la Syrie était attaquée, dans un discours dont un enregistrement vidéo est disponible sur YouTube. « Je dis à l’Europe et aux États-Unis que nous allons préparer des fedayine (combattants) si vous pilonnez la...

commentaires (5)

C'est très bien de réagir comme nous le faisons, mais c'est surtout le gouvernement libanais qui devrait donner sa position puisqu'il est le premier concerné. Allô ?

Robert Malek

05 h 23, le 11 octobre 2011

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • C'est très bien de réagir comme nous le faisons, mais c'est surtout le gouvernement libanais qui devrait donner sa position puisqu'il est le premier concerné. Allô ?

    Robert Malek

    05 h 23, le 11 octobre 2011

  • Etant donné que le dossier syrien a été confié à la Russie, et que la Russie est l"allié de la Syrie, de l'Iran et donc de l'Irak, la solution ne pourra venir que de ce côté là. Ce mufti peut dire ce qu'il veut, mais au Liban, je ne pense pas que les forces de la résistance pratiquent ce genre de rhétorique.

    Jaber Kamel

    03 h 36, le 11 octobre 2011

  • Que chacun parle en son nom propre. Personne n'a le droit de parler en notre nom. Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    03 h 20, le 11 octobre 2011

  • Blablabla, blablabla, blablabla ! Le mufti du régime syrien sait bien que son régime ne sera bombardé par aucun pays, parce qu'Israel ne le veut pas, parce qu'Israel préfère encore ce régime, qui lui donne tranquillité, à n'importe quel autre régime qui lui succèderait. Puis le mufti sunnite de Syrie ne parle au nom d'aucun libanais, sauf quelques sbires, évidemment. Alors qu'il veuille bian ne pas mêler le Liban à ses diatribes et ses "menaces".

    Halim Abou Chacra

    02 h 30, le 11 octobre 2011

  • - - Monsieur le Mufti de Syrie , parlez pour la Syrie et non au nom du Liban SVP , réglez vos comptes avec qui vous voudrez , mais ne nous incluez pas dans ces règlements de comptes , qui nous sont étrangers . Avant de vous prendre à l'occident , qui ne vous bombardera pas j'en suis sûr , regardez à côté de chez vous , pas très loin , pour trouver les assassins de votre fils . Ce n'est ni l'Europe ni les USA qui l'ont tué .

    JABBOUR André

    01 h 28, le 11 octobre 2011

Retour en haut