L’image est double : « complémentaire », diraient d’incorrigibles optimistes ; « antinomique », diraient les autres. D’une part, le patriarche Béchara Raï, ponctuant d’appels au dialogue ses étapes sudistes aux noms si évocateurs et poursuivant, en filigrane, son entreprise de « rééquilibrage » de la politique de Bkerké auprès de ses hôtes chiites.
De l’autre, la messe des FL à Jounieh et le discours incendiaire de Samir Geagea, refusant que les chrétiens d’Orient soient transformés en « sacs de sable pour protéger des régimes odieux et arriérés ». Et, pour présider cette cérémonie, un autre patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, celui-là même dont on cherche à rééquilibrer la politique.
Triomphalement acclamé durant de longues minutes par un public définitivement acquis, ce dernier n’en a pas moins célébré la messe « au nom » du patriarche Raï, lequel recevait presque au même moment les vivats d’un public nouvellement acquis, rassemblé sous la houlette du tandem Amal-Hezbollah.
Et les deux événements avaient été précédés d’une réunion intermaronite consacrée à la loi électorale, au cours de laquelle les marques d’harmonie avaient pris le dessus sur les signes de division.
Au-delà des apparences d’union ou de désunion entre eux, le fait est que les chrétiens d’Orient, et donc ceux du Liban, traversent à l’heure actuelle une phase cruciale de leur histoire, impliquant rien de moins que la redéfinition de leurs rapports globaux avec leur entourage et leurs compatriotes des autres confessions.
En ce sens, les propos parisiens du patriarche Raï, quelle que soit la façon dont on les a rapportés, ont été à la fois déclencheurs et révélateurs d’une dynamique propre à une phase de cette importance. Et qui dit dynamique dit forcément divergences, désaccords, crises, etc., le seul élément d’accord ne pouvant être que l’objectif ultime de cette dynamique : la pérennité de la présence chrétienne en Orient.
Tous les observateurs ont vu dans le discours de M. Geagea une réplique directe aux déclarations du patriarche maronite en France. Certes, une phrase comme « la peur d’une montée de l’extrémisme est légitime, mais elle ne doit pas servir d’excuse pour justifier la répression et les massacres » reflète parfaitement ce constat. Mais il existe tout de même un autre constat : le chef des FL, qui, quelques jours après les remous suscités par les propos de Mgr Raï, avait évoqué un « nuage d’été vite dissipé », a diablement manœuvré samedi pour éviter toute atteinte, non seulement à la personne du patriarche, mais aussi à sa prestation en tant que chef de l’Église maronite, tout en donnant à son discours un caractère cinglant et incendiaire.
C’est que M. Geagea a visiblement cherché à aller bien au-delà d’une réponse critique à des « inquiétudes » exprimées par le patriarche, d’abord pour atteindre sa vraie cible, le camp de l’alliance des minorités (chrétien et non chrétien) et ensuite pour marquer de façon claire le positionnement d’une grande partie des chrétiens libanais contre cette alliance et pour l’interaction positive avec l’océan sunnite qui les entoure, à la condition que ce dernier tourne le dos à l’extrémisme et se montre résolument moderniste.
Les efforts du chef des FL pour épargner le patriarche Raï ne font pas d’émules à Washington. La capitale fédérale semble devoir, en effet, être exclue du prochain périple américain du prélat. Selon des informations de presse, cette décision aurait été prise à la suite de contacts entrepris par l’ambassadrice des États-Unis à Beyrouth, Maura Connelly, avec Bkerké, et la certitude acquise que Mgr Raï n’allait pas réviser la teneur de ses déclarations parisiennes.
Ce développement n’est pas sans rappeler un précédent, celui de la visite pastorale du patriarche Sfeir aux États-Unis, en 2001. Les rencontres officielles à haut niveau avaient aussi été exclues, mais pour les raisons exactement contraires à celles d’aujourd’hui : à l’époque, Washington ne réclamait pas encore des comptes à la Syrie.
Ah!! Christian, parfois je me demande si tu fais pas expres, juste pour m'entendre t'expliquer des choses que tu ne peux pas ignorer. Les falashas, n'ont pas ete admis entierement en tant que juifs en israel, il a fallu les reconvertir donc aux yeux des juifs d'israel , les laver religieusement. C'est pas moi qui les trouvaient "sales", mais bien ceux qui de facon hollywoodienne les ont receuillis pour mieux s'en servir.Eh oui, parfois il m'arrive de pas etre naif.
07 h 41, le 27 septembre 2011