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À La Une - Révolte

Le temps est compté pour Assad en Syrie, estime Erdogan

Treize civils tués à Homs et Hama; jets d'œufs et de pierres par les chabbiha contre l'ambassadeur de France à Damas.

"Les régimes dictatoriaux s'effondrent", selon le Premier ministre turc. Don Emmert/

Le temps est compté pour le président syrien Bachar al-Assad qui ne pourra se maintenir indéfiniment au pouvoir par la "cruauté", estime le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. "Vous ne pouvez pas vous maintenir contre la volonté du peuple", dit-il dans une interview que la chaîne de télévision américaine CNN doit diffuser dimanche et dont Reuters a obtenu la transcription. "La situation actuelle peut durer encore quelque temps mais, tôt ou tard, il faudra bien répondre aux demandes du peuple syrien. Comme cela s'est passé en Egypte, en Tunisie, en Libye. Les peuples veulent la liberté (...) Les régimes dictatoriaux s'effondrent", a-t-il ajouté, précisant avoir fait preuve de "beaucoup de patience" vis-à-vis du maître de Damas sans parvenir à le convaincre de mettre fin à la répression.

S'exprimant vendredi soir devant des journalistes en marge de l'Assemblée générale de l'Onu, M. Erdogan a dit que son pays a saisi un bateau battant pavillon syrien et qu'il interceptera toute livraison d'armes à destination de la Syrie. "Nous avons déjà pris la décision d'arrêter et d'empêcher tout véhicule transportant des armes d'arriver en Syrie. Nous les avons informées (les autorités syriennes) de notre décision et en avons fait part à nos voisins", a dit Erdogan, cité par l'agence de presse anatolienne.

 

A Damas, la répression du mouvement de contestation contre le régime s'est poursuivie samedi au lendemain de la mort de neuf civils tués par les forces de sécurité. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), treize civils ont été tués samedi par les forces de sécurité syriennes dans la région de Homs, à 160 km au nord de Damas, et à Hama.

Par ailleurs, les corps de deux personnes disparues depuis quelques jours ont été remis par les autorités à leurs familles, tandis qu'un autre civil est décédé des suites de blessures infligées vendredi. Les forces de sécurité ont également arrêté samedi matin à Marqeb, près de Banias (ouest), neuf personnes, "dont certaines étaient blessées par balles aux jambes en essayant de s'enfuir". Selon l'ONU, la répression de la contestation a fait plus de 2.700 morts depuis le début du mouvement à la mi-mars, et selon l'OSDH, 15.000 personnes sont actuellement détenues.

 

Sur un autre plan, l'agence officielle Sana a annoncé le décès du chef d'état-major adjoint de l'armée syrienne, le général Bassam Najmeddine Antakiali, d'une "crise cardiaque aiguë". "Son enterrement aura lieu au cimetière des martyrs à Damas", ajoute l'agence. L'opposition syrienne a annoncé sur la page Facebook "Syrian Revolution 2011" qu'elle soupçonne le régime d'avoir assassiné le général Antakiali pour avoir voulu démissionner de son poste pour dénoncer la répression exercée par l'armée contre le peuple.

 

Parallèlement, toujours en Syrie, l'ambassadeur de France Eric Chevallier a été agressé samedi matin à l'issue d'un entretien avec le patriarche grec-orthodoxe Ignace IV dans le quartier chrétien de la vieille ville de Damas, ont indiqué des témoins. Selon eux, des jeunes et des femmes, scandant des slogans en faveur du président Assad, ont jeté des oeufs et des pierres sur la délégation française à la sortie de l'entretien au moment où l'ambassadeur regagnait sa voiture.

Interrogé par l'AFP, Eric Chevallier a confirmé que "des chabiha (milices pro-régime), dont certains avaient des barres à la main, et des femmes ont lancé des oeufs puis des pierres en ma direction et en direction de mon équipe et se sont montrés menaçants au moment où nous regagnions nos deux voitures".

Jeudi, l'ambassadeur de France s'était rendu à l'entrée de quatre écoles à Damas et dans sa banlieue pour exprimer "sa vive inquiétude" à la suite d'informations faisant état de manifestations lycéennes réprimées. Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a dénoncé vendredi la répression syrienne qui s'exerce, selon lui, aussi dans des écoles contre des enfants, en évoquant d'autre part la possibilité d'une guerre civile.

Le 13 septembre, M. Chevallier s'était rendu avec son collègue américain à Darayya, dans la banlieue de Damas, pour présenter leurs condoléances après le décès du militant Ghiyath Matar qui, selon Human Rights Watch, est mort sous la torture, avaient indiqué des militants. Les deux diplomates avaient déjà irrité Damas en effectuant deux visites séparées le 8 juillet à Hama (centre), théâtre début juillet de deux manifestations monstres contre le président Assad.

 

L'attaque contre M. Chevallier intervient alors que les sanctions renforcées de l'UE contre le régime syrien, qui interdisent notamment tout nouvel investissement dans le secteur pétrolier et la fourniture au pays de pièces et billets de banques, sont entrées en vigueur samedi avec leur publication au Journal officiel européen. Deux personnes et six sociétés seront ajoutées à la liste des sanctions européennes incluant gel d'avoirs et interdiction de visa. Au total, 56 personnes et 18 sociétés sont désormais visées. Comme indiqué dès vendredi par le ministère français des Affaires étrangères, les deux personnes visées sont les ministres syriens de la Justice et de l'Information. Le premier, Taysir Qala Awwad, est sanctionné pour avoir notamment "soutenu les politiques et les pratiques d'arrestation et de détention arbitraire", tandis que le second, Adnan Hassan Mahmoud, est visé pour avoir contribué à la "politique d'information" du régime syrien, selon le JO.

 

Le temps est compté pour le président syrien Bachar al-Assad qui ne pourra se maintenir indéfiniment au pouvoir par la "cruauté", estime le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. "Vous ne pouvez pas vous maintenir contre la volonté du peuple", dit-il dans une interview que la chaîne de télévision américaine CNN doit diffuser dimanche et dont Reuters a obtenu la...

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