En milieu d’après-midi, des obus se sont abattus sur le nord de la place du Changement, épicentre de la contestation, et sur le siège du commandement des forces du général dissident Ali Mohsen el-Ahmar, rallié à la contestation, selon une source de l’opposition. « L’attaque a fait des tués et des blessés », a-t-elle ajouté sans autres détails.
Dans la capitale, les habitants se sont terrés chez eux et les commerces et les banques ont baissé leurs rideaux. Des milliers d’automobilistes étaient bloqués sur les routes menant à Sanaa, les accès à la capitale étant fermés, selon des automobilistes contactés au téléphone.
Avant la reprise des combats, les forces de sécurité et l’armée étaient déployées en masse, notamment dans les quartiers « sensibles », avant les obsèques des victimes de la répression prévues dans l’après-midi sur la place du Changement, a indiqué le comité d’organisation de la révolution.
La veille, les deux camps s’étaient accusés mutuellement de ne pas respecter la trêve, décrétée à l’appel de M. Hadi qui assure l’intérim du chef de l’État soigné depuis plus de trois mois en Arabie saoudite après avoir été blessé le 3 juin dans une attaque contre son palais à Sanaa. Un respect du cessez-le-feu aurait favorisé les efforts diplomatiques entrepris par l’ONU et le médiateur du Golfe, Abdellatif Zayani, pour une transition du pouvoir au Yémen. Face à la violation du cessez-le-feu décrété la veille par M. Hadi, M. Zayani a quitté Sanaa bredouille en disant qu’il reprendrait ses efforts lorsque « les conditions seront favorables » à un règlement du conflit. M. Hadi a rencontré hier séparément M. Zayani et l’émissaire de l’ONU Jamal Benomar à Sanaa. M. Hadi a, selon l’agence officielle SABA, averti que le Yémen est « à la croisée des chemins » et qu’« il n’y a d’autre moyen pour sortir de la crise que le dialogue national ».
M. Saleh, au pouvoir depuis 1978, a chargé la semaine dernière M. Hadi de négocier et de signer avec l’opposition un transfert du pouvoir conformément à un projet élaboré par les monarchies du Golfe et prévoyant son départ. Mais l’opposition exige la signature préalable du plan du Golfe pour engager le dialogue. Les États-Unis ont demandé l’émergence d’une « solution politique » afin que cessent les violences au Yémen, et l’Union européenne a jugé nécessaire de « signer et de mettre en œuvre » rapidement le plan de sortie de crise.
(Source : AFP)