Iran : la libération des deux Américains toujours suspendue à une signature

La libération des deux Américains condamnés pour espionnage en Iran était toujours suspendue mardi à la signature d'un juge « en congé », selon leur avocat. « Je suis allé au tribunal ce matin mais on m'a dit que le juge était absent », a expliqué à l'AFP Me Masoud Shafii, avocat de Shane Bauer et Josh Fattal, 29 ans, arrêtés en juillet 2009 à la frontière irano-irakienne et condamnés en août dernier à 8 ans de prison pour espionnage et entrée illégale en Iran. Un responsable avait affirmé dimanche à l'avocat, qui se rend tous les jours au tribunal, que le juge devait revenir ce mardi.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi, a réaffirmé dimanche que « le pouvoir judiciaire avait l'intention de réduire la peine » des deux Américains, sans évoquer de date pour une éventuelle décision.

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a quant à lui réaffirmé que la libération des deux détenus aurait lieu « très bientôt ». « J'ai dit (qu'ils seraient libérés) d'ici quelques jours et je continue de dire la même chose », a assuré le président iranien, selon des extraits d'un entretien à la chaîne de télévision ABC qui sera diffusé en partie mardi soir et dans sa totalité mercredi matin. « Et si Dieu le veut, ils seront libérés très bientôt », a-t-il ajouté. La chaîne américaine a interviewé M. Ahmadinejad après l'arrivée de celui-ci lundi soir à New York, où se tient l'Assemblée générale annuelle de l'ONU.

« Nous agissons en fonction de ce que nous disons. Et si nous ne voulons pas agir, nous ne disons rien. Nous n'avons pas pris cette décision sous la pression », a assuré M. Ahmadinejad, selon les extraits de son entretien à ABC. « Il s'agit d'une décision humanitaire », a-t-il indiqué, soulignant qu'elle allait intervenir malgré le fait que de « nombreuses personnes sont détenues aux États-Unis, en Europe » sans qu'elles n'aient « pu bénéficier d'un procès juste ».

La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton s'est affirmée confiante, la semaine dernière, du fait que la décision annoncée par M. Ahmadinejad finirait par être appliquée. L’Iran et les États-Unis, que Téhéran considère toujours comme « le grand Satan » occidental, n'entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1980.