Le roi de Jordanie s'est dit inquiet d'un "retour en arrière" dans les relations entre Israéliens et Palestiniens, qui vont demander une admission de leur Etat à l'ONU, et a accusé Israël de pratiquer la politique de l'autruche, dans un entretien au Wall Street Journal. "Si nous n'arrivons pas à réunir les Israéliens et les Palestiniens dans les prochains jours, alors quel sera le signal pour l'avenir du processus" de paix?, s'est interrogé le roi Abdallah II à New York où il participe aux réunions de l'ONU. "Si nous revenons à la case départ, cela signifie un retour en arrière encore plus important et je pense que cela aura un impact très négatif sur nous tous", a-t-il dit dans l'édition du WSJ de mardi.
Selon le WSJ, le roi de Jordanie, seul pays arabe avec l'Egypte à avoir signé un accord de paix avec l'Etat hébreu, a affirmé avoir été encouragé parfois par des déclarations du Premier ministre israélien mais, selon lui, Benjamin Netanyahu n'a pas été à la hauteur de sa rhétorique. "Tout ce que nous avons vu sur le terrain a été complètement le contraire", a déclaré Abdallah II, en évoquant sa "frustration croissante, parce qu'ils (les Israéliens) mettent la tête dans le sable et prétendent qu'il n'y a pas de problème".
Les propos du roi interviennent alors que le président palestinien Mahmoud Abbas a informé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon de son intention de lui remettre vendredi la demande d'adhésion d'un Etat de Palestine, pour qu'elle soit soumise au Conseil de sécurité. Le gouvernement israélien ainsi que les Etats-Unis s'opposent à la démarche de M. Abbas, en affirmant qu'un Etat palestinien ne peut être créé que dans le cadre d'un accord de paix avec Israël.
Le monarque jordanien a par ailleurs affirmé avoir parlé à deux reprises plus tôt cette année avec le président syrien Bachar al-Assad, "mais à cette époque, les Syriens n'étaient pas intéressés par ce que nous avions à dire".
Quant à l'avenir politique de son propre pays, le roi s'est déclaré "optimiste", alors que des manifestations ont appelé à des réformes et à la lutte contre la corruption. Abdallah II, qui a approuvé en juillet des propositions d'amendements de la Constitution, a affirmé qu'il reconnaissait la légitimité d'un grand nombre des revendications des manifestants, qui souhaitent notamment que le Premier ministre soit choisi par la majorité parlementaire au lieu d'être désigné par le roi. Se montrant confiant, il a souligné que son pays était "en avance parce qu'il a un plan". "Je ne sais pas si cela s'applique à de nombreux pays dans la région. Certains d'entre eux pourraient même passer d'un printemps arabe à un été arabe et à un hiver arabe", a-t-il dit, sans nommer ces pays.
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