Avant d’ouvrir cette nouvelle brèche dans les rares régions encore fidèles à Mouammar Kadhafi, les pro-CNT sont entrés jeudi soir à Syrte, la région natale de l’ex-leader située à 360 km à l’est de la capitale, six jours après l’expiration de l’ultimatum lancé par les nouvelles autorités aux pro-Kadhafi. Les combats se sont poursuivis avec notamment de lourds combats autour de l’aéroport. Plusieurs dizaines de pick-up lourdement armés et trois chars des renforts pro-CNT venus de l’Ouest sont entrés dans la ville. « Les révolutionnaires contrôlent déjà la moitié de Syrte », a déclaré Ibrahim Sweyib, un combattant des forces du CNT qui ont jusque-là déploré 11 morts et 34 blessés. Selon un étudiant de 20 ans, Abdel Moutaly, il n’y a « pas d’électricité » à Syrte depuis un mois, et « les gens ignoraient complètement ce qui se passait à l’extérieur » de la ville, notamment la chute de Tripoli.
Le porte-parole du dirigeant déchu, Moussa Ibrahim, également en fuite, a assuré que les pro-Kadhafi étaient « très bien préparés » et déterminés à « résister jusqu’à la victoire », dans une intervention par téléphone sur la chaîne ar-Raï basée en Syrie.
Sur le plan diplomatique, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté vendredi à l’unanimité une résolution qui lève en partie le gel des avoirs libyens et prévoit l’envoi d’une mission pour aider le nouveau pouvoir à organiser des élections et rédiger une nouvelle Constitution.
Parallèlement, deux responsables du CNT ont affirmé qu’un nouveau gouvernement de transition de 30 membres, représentatif de l’ensemble des Libyens, serait annoncé dimanche. Déjà reconnu par environ 90 pays, le CNT s’est de plus vu attribuer par l’Assemblée générale de l’ONU le siège de la Libye lors d’un vote qui permet à son chef, Moustapha Abdeljalil, de participer à la réunion annuelle à New York, en marge de laquelle il rencontrera mardi le président américain Barack Obama.
Dans ce même contexte, l’ambassade du Portugal a rouvert ses portes hier à Tripoli, selon le ministère des Affaires étrangères portugais.
Enfin, le président bissau-guinéen Malam Bacaï Sanha a désavoué son Premier ministre qui avait dit que Mouammar Kadhafi serait accueilli « à bras ouverts » à Bissau, selon un communiqué de la présidence. « La présidence n’ira pas dans la même direction que cette déclaration » et veut « intensifier le dialogue avec les nouvelles autorités libyennes », selon le texte. Le Niger a quant à lui exclu pour l’instant de renvoyer en Libye Saadi Kadhafi, l’un de ses fils réfugié sur son sol et interdit de voyage par l’ONU.
(Source : agences)