Nous sommes accueillis par une hôtesse souriante qui nous installe dans la salle principale du restaurant aux voûtes peintes en rouge et décorées de personnages en mouvement au plafond. Une autre salle plus petite, une sorte de jardin d’hiver sous une verrière, est située juste à côté.
Le serveur nous présente le menu qui n’est en fait qu’une simple feuille blanche imprimée avec une quinzaine de plats répartis entre « Antipasti e Insalate » (entrées et salades), « primi piatti » (comprenant ici pâtes et risottos), « le Zuppe » (« les » soupes mais qui par ailleurs ne se limitent qu’à une seule) et les « Secondi di carne o pesce » (les viandes ou poissons). Le serveur semble connaître sa page par cœur et déclame avec une élocution parfois hasardeuse mais à une vitesse déconcertante les spécialités du jour qui semblent plus nombreuses que les plats proposés sur la carte. Il récite en français et arabe en parsemant ses phrases de termes italiens. Il est professionnel et souriant et n’hésite pas à se répéter plusieurs fois. La carte des vins est quand à elle assez développée avec des vins italiens, français ou régionaux.
Une fois la commande prise, nous recevons un minuscule risotto dans une très grande assiette en guise d’amuse-bouche. L’ambiance est chaleureuse. Le serveur nous explique que « Giovanni », est le prénom du chef italien également propriétaire du restaurant. Ce dernier ne tarde pas à apparaître dans la salle, affublé de son tablier de travail. Il accueille ses clients, distribue ses instructions en salle et passe de table en table. La clientèle, visiblement composée d’habitués, semble bien le connaitre. Arrivé à notre table, il nous souhaite la bienvenue et précise en réponse à une question qu’il n’est pas italien mais Napolitain (« avec un N majuscule »).
Les entrées arrivent. La « burrata » (fromage frais italien à base de mozarella et crème) est excellente, servie avec une petite salade de tomates cerises, huile d’olive et poivre proposé au moulin. Les « médaillons croquants de thon rouge mi-cuit, confiture d’oignons rouges » ainsi que le « tartare de filet de dorade rosée et blanc d’aubergines, émulsion de tomates cerises Pachino » sont délicieux. Les plats principaux suivent et une mention spéciale va pour les « tagliolini fatti in casa con tartufo nero di Norcia » (tagliolini maison de pates fraiches à la truffe noire de Norcia). Les linguini à la boutargue (« batrakh » en arabe) sont très bonnes.
Les desserts ne sont pas sur la carte. Le serveur doit donc les énumérer à la volée avec, toujours, cette rapidité déconcertante. La salade de fruits rouges et son sorbet basilic est rafraîchissante, le tiramisu et le macaron pistache sont également réussis.
L’addition arrive avec un « limoncello » fait maison, probablement pour nous aider à digérer la « douloureuse ». Les prix sont certes élevés mais le rapport qualité prix reste très bon.
Da Giovanni n’est pas un restaurant italien de plus à Beyrouth mais une adresse qui vaut le détour. À recommander.
Email :
michelinezok@hotmail.com
Adresse Rue Georges Haddad, Saïfi
Capacité 80 personnes
Prix moyen par personne 140 000 LL
Qualité de la nourriture ****
Rapport qualité/prix ****
Ambiance ****
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