Al-Falamanki est situé rue de Damas, dans le quartier Sodeco. D’après le menu, le lieu est « un café traditionnel servant de la cuisine libanaise authentique et un jardin de narguilé (shisha garden) plein de charme ». Tout un programme ! Le jardin (qui est en fait une grande terrasse) est effectivement un des plus beaux de Beyrouth.
Personne pour nous accueillir, sinon les voituriers qui officient dans le parking devant le lieu et profitent du large espace pour garer et regarer les voitures en prenant soin de les classer selon la marque, le modèle et la couleur. Une fois entrés, nous nous promenons dans le jardin à la recherche d’un coin (« aadé ») confortable parmi les nombreux que le lieu propose : tables et chaises, canapés bas, coussins, chaises longues.
Le cadre est très agréable, soit, mais le service est, dès le départ, mauvais et trop familier. Nous devons attendre 15 bonnes minutes avant de voir notre table nettoyée. Quand le serveur se décide, il l’essuie en jetant les miettes et autres déchets au sol en manquant de viser nos affaires de peu. Nous décidons de passer l’éponge, mais les erreurs se multiplient : le serveur qui a pris notre commande arrive avec nos plats posés sur un plateau. Il demande sèchement à une serveuse de nous les servir prétextant qu’il est occupé ailleurs. La serveuse obéit en l’insultant et nous sert, visiblement à contrecœur, en marmonnant. Nous demandons du pain à une autre serveuse qui hurle à une collègue : « Tokbriné, jibilon khebbez » (ma chérie, amène-leur du pain).
Le menu est plein d’humour, de photos et surtout d’imagination. Il consacre une page entière à « l’histoire de papa », alias Khalil al-Falamanki, racontée par son fils Anis. On y apprend que Khalil, lutteur de haut niveau et par la suite garde du corps, est devenu au fil des ans l’ami de stars telles que Brigitte Bardot, John Wayne ou Grace Kelly, pour ne citer qu’elles. L’histoire imaginaire est tellement détaillée et illustrée de photos montées que nous sommes presque tentés d’y croire. Une dispute entre serveurs nous ramène brutalement à la réalité.
La carte est celle d’un restaurant libanais traditionnel proposant des mezzés (entrées froides, chaudes et fritures), ainsi que des grillades qui semblent être la spécialité du lieu, d’où le slogan du restaurant « mich min ma haoua sar shawa », que l’on pourrait traduire par « il ne suffit pas de venter pour devenir un chef en grill ».
La section « manakich » est très développée, avec pas moins de 30 « manouché » proposées au four ou au « saj » avec une pâte préparée « sans lait, ni sucre, ni huile ». La carte des boissons est assez fournie avec une sélection de jus de fruits frais, des « smoothies » et des « mocktails », sans oublier bien entendu l’arak « al-Falamanki » et le vin local. Les narguilés sont très présents sur la carte avec une sélection de parfums différents qui vont du musc à la fraise, en passant par le « zaghloul » ou la rose.
Al-Falamanki vend également des cartes à jouer avec un conseil maison imprimé sur le menu : « Votre meilleure chance d’obtenir un royal Flush dans un casino est aux toilettes » (sic). De quoi ouvrir l’appétit...
La nourriture est de bonne qualité sans plus. Le rapport qualité/prix est acceptable. Nous retraversons le jardin pour quitter les lieux parmi les joueurs de backgammon et les fumeurs de narguilé.
E-mail: michelinezok@hotmail.com
Adresse Rue de Damas, Sodeco
Capacité 250 personnes
Prix moyen 75 000 LL
Qualité de la nourriture ***
Rapport qualité/prix ***
Ambiance ***
Les plus commentés
Élias Murr est de retour... mais il a bien changé
Le chef de la SG chargé de coordonner avec Damas le sort des 2 500 détenus syriens au Liban
Les EAU et l’Égypte se prépareraient à « coordonner » avec Israël l’évacuation de Rafah