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À La Une - Répression

A Istanbul, les opposants syriens présentent leur « Conseil national »

« Nous sommes massacrés et plus que jamais déterminés », affirment les contestataires alors que Ban Ki-Moon appelle la communauté internationale à prendre des mesures cohérentes contre la Syrie.

La communauté internationale doit réellement prendre des mesures cohérentes contre la Syrie affirme Ban Ki-Moon. Bradley Ambrose/

A la veille d'un énième vendredi depuis le début de la contestation, les manifestants ont réaffirmé leur volonté de poursuivre le mouvement. Aujourd'hui, les militants ont appelé à manifester vendredi sous le slogan « nous avançons jusqu'à la chute du régime ». « Nous sommes massacrés et plus que jamais déterminés. La Révolution a éclaté, elle ne s'arrêtera que lorsque le régime sera renversé », ont-ils écrit sur leur page Facebook « The Syrian Revolution 2011 ».

Sur le terrain, les forces de sécurité poursuivent une violente répression, les autorités affirmant vouloir « extirper les terroristes armés » qu'ils accusent d'assassiner manifestants et forces de l'ordre pour semer le chaos. A Zabadani et à Madaya, à une cinquantaine de km de Damas, les forces militaires et de sécurité procèdent depuis mardi à des perquisitions et ont arrêté 126 personnes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Une vaste opération militaire se poursuivait également jeudi dans la région de Jabal el-Zaouia (nord-ouest) après la mort mercredi de huit personnes, selon l'OSDH. A Homs (centre) deux jeunes ont succombé jeudi après avoir été blessés lors d'opérations de sécurité les jours passés.

Parallèlement, des opposants syriens ont présenté jeudi à Istanbul la liste des 140 membres d'un « Conseil national » destiné à coordonner leur lutte contre le régime de Damas, a constaté une journaliste de l'AFP. Ils ont également affiché, au cours d'une conférence de presse, leur unité derrière trois principes : la continuation de la lutte jusqu'à la chute du régime de Bachar el-Assad, le recours à des moyens pacifiques et le maintien de l'intégrité territoriale de la Syrie. Les jeunes révolutionnaires représentent plus de la moitié du Conseil a signalé Ahmed Ramadan, un membre du Conseil. M. Ramadan a précisé que le Conseil envisageait de lancer une chaîne de télévision par satellite pour relayer les demandes du peuple syrien.

« Il n'y a pas encore de président élu. Parce que nous sommes dans un processus démocratique. Il s'agit d'une réunion inaugurale », a déclaré à l'AFP Yaser Tabbara, un autre membre du Conseil. « Dans un premier temps, les révolutionnaires en Syrie veulent que nous (le Conseil) nous occupions des relations internationales de la révolution », a souligné M. Tabbara, tout en concédant que, pour l'heure, le conseil « ne représente pas officiellement la révolution ».

 

Des membres de l'opposition syrienne devaient, par ailleurs, être reçus à Paris au ministère français des Affaires étrangères, a par ailleurs annoncé Bernard Valero, porte-parole du ministère. « Nous avons toujours eu des contacts avec l'opposition, en Syrie et à l'extérieur. Comme le ministre d'Etat (Alain Juppé) l'a souligné, notre intention est de développer ces contacts », a déclaré M. Valero, au cours d'un point de presse. Dans le même temps, le président français Nicolas Sarkozy, dédiait sa première visite en Libye depuis la révolte qui a renversé Mouammar Kadhafi « à tous ceux qui espèrent » une « Syrie libre ». « Je rêve que les jeunes Syriens aient les mêmes chances que les jeunes Libyens » et qu'ils puissent se dire aussi que « la démocratie, c'est pour nous », a affirmé aujourd’hui M. Sarkozy.

 

De son coté, le Parlement européen a demandé « au président Bachar el-Assad et à son régime d'abandonner immédiatement le pouvoir », selon une résolution adoptée jeudi à Strasbourg. Dans cette résolution, les députés dénoncent également « l'escalade dans le recours à la force contre des manifestants pacifiques et les persécutions brutales et systématiques à l'encontre des militants réclamant la démocratie, des défenseurs des droits de l'homme et des journalistes ». Ils demandent une enquête « indépendante, transparente et effective » sur les « meurtres, arrestations, détentions arbitraires et cas de disparition forcée ou de torture dont sont accusées les forces de sécurité syriennes ». « Alors qu'il n'a pas tenu ses promesses, trop c'est trop, et la communauté internationale doit réellement prendre des mesures cohérentes et parler d'une seule voix », a souligné quant à lui le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon, alors que Moscou et Pékin s'opposent à l'adoption d'une résolution au Conseil de sécurité prévoyant des sanctions contre Damas.

 

Pour sa part, le régime syrien, qui ignore les condamnations internationales, est décidé à se battre jusqu'au bout. « La priorité aujourd'hui est de ramener la sécurité et la stabilité et d'avancer dans les réformes », a ainsi affirmé la conseillère du président Assad Bouthaïna Chaabane, dans des déclarations publiées par la presse locale. « Les pressions occidentales exercées sur la Syrie font partie de vastes plans visant à effriter le monde arabe », a-t-elle affirmé.

A la veille d'un énième vendredi depuis le début de la contestation, les manifestants ont réaffirmé leur volonté de poursuivre le mouvement. Aujourd'hui, les militants ont appelé à manifester vendredi sous le slogan « nous avançons jusqu'à la chute du régime ». « Nous sommes massacrés et plus que jamais déterminés. La Révolution a éclaté, elle ne s'arrêtera que...

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