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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Les Frères musulmans égyptiens réservés face à Erdogan

Le Premier ministre turc a été acclamé au Caire, apparaissant comme une nouvelle figure charismatique dans le monde arabe.
La Turquie ne doit pas chercher à dominer le Proche-Orient, ont dit hier les Frères musulmans d’Égypte à Recep Tayyip Erdogan, reçu en grande pompe la veille au Caire. Le Premier ministre turc a été acclamé mardi dans la capitale égyptienne, apparaissant comme une nouvelle figure charismatique dans le monde arabe balayé par le vent du changement dans un contexte de tensions avec Israël. Sa rencontre avec les Frères musulmans égyptiens a été plus fraîche. Leurs dirigeants historiques ne partagent pas l’admiration de leurs jeunes membres pour le chef du gouvernement turc. « Nous apprécions la Turquie et nous considérons Erdogan comme un dirigeant de grande importance, mais nous ne pensons pas que lui ou son pays doivent diriger seuls la région ou dessiner son futur », a dit Essam el-Eriane, chef adjoint du parti de la Liberté et de la Justice, mouvement politique créé après la chute de Hosni Moubarak en février dernier. Le parti d’Erdogan, aux racines islamistes et fort de grands succès électoraux, est un modèle pour la plupart des Frères musulmans et d’autres partis qui se préparent aux premières élections législatives en Égypte depuis la chute du « raïs ». Mais les Frères musulmans cherchent à éviter toute ingérence étrangère. Le projet de chaque pays « doit émerger des nouveaux systèmes internes aux pays arabes qui, après les révolutions (...), seront démocratiques », a dit Eriane, qui était incarcéré sous le règne de Moubarak.

« Nous pouvons vous aider »
Selon un haut responsable du ministère turc des Affaires étrangères, Erdogan a dit aux Frères musulmans qu’il les aiderait uniquement si ceux-ci le désiraient. L’engouement pour Erdogan traduit également la place économique grandissante prise par la Turquie et son succès politique dans la conciliation de l’islamisme et de la démocratie. Cet équilibre pourrait inspirer les pays arabes, tels que l’Égypte, ayant mis fin à un régime autocratique. Mardi, Erdogan a tenu un discours en faveur de la démocratie et de la liberté. « Le message de liberté parti de la place
Tahrir (du Caire) a été une lumière d’espoir pour tous les opprimés à Tripoli, Damas et Sanaa », a dit le Premier ministre turc, salué debout à plusieurs reprises.
Le responsable du parti des Frères musulmans a cependant reconnu et salué le succès politique d’Erdogan et son apport à l’économie turque, comme son soutien aux causes des pays arabes. « Il s’est impliqué avec succès dans le problème central du monde arabe et musulman, qui est le cas palestinien », a-t-il expliqué. Ankara a par ailleurs adopté une position ferme envers Israël après la mort de neuf militants turcs propalestiniens lors de l’arraisonnement par l’armée israélienne d’un bateau humanitaire à destination de la bande de Gaza en mai 2010. Jusqu’à récemment, sa politique étrangère était centrée sur un rapprochement avec l’Union européenne et un alignement sur les intérêts stratégiques des États-Unis. Ankara affichait sa volonté à entrer dans l’Europe et montrait peu d’intérêt pour ce qui se passait dans son arrière-cour au Proche-Orient.

(Source : Reuters)
La Turquie ne doit pas chercher à dominer le Proche-Orient, ont dit hier les Frères musulmans d’Égypte à Recep Tayyip Erdogan, reçu en grande pompe la veille au Caire. Le Premier ministre turc a été acclamé mardi dans la capitale égyptienne, apparaissant comme une nouvelle figure charismatique dans le monde arabe balayé par le vent du changement dans un contexte de tensions avec Israël. Sa rencontre avec les Frères musulmans égyptiens a été plus fraîche. Leurs dirigeants historiques ne partagent pas l’admiration de leurs jeunes membres pour le chef du gouvernement turc. « Nous apprécions la Turquie et nous considérons Erdogan comme un dirigeant de grande importance, mais nous ne pensons pas que lui ou son pays doivent diriger seuls la région ou dessiner son futur », a dit Essam el-Eriane, chef adjoint du parti...
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