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Économie - Finance

L’hypothèse d’une faillite de la Grèce affole les Bourses mondiales

Les responsables européens adoptent des déclarations se voulant apaisantes.

Les Bourses mondiales dégringolaient à nouveau hier, affolées par l’hypothèse de plus en plus ouvertement évoquée d’une faillite de la Grèce. « Les événements qui se déroulent en Europe affectent de plus en plus les marchés avec un tourbillon d’informations angoissantes », a relevé Patrick O’Hare, du site d’analyse financière Briefing. « Les marchés anticipent des scénarios très noirs et ne veulent retenir que les hypothèses les plus sombres », a renchéri Yves Marçais, de Global Equities.
Toutes les Bourses européennes ont terminé la journée profondément dans le rouge, Paris, Milan et Madrid finissant même au plus bas en deux ans et demi. La chute a brièvement dépassé les 5 % en début d’après-midi à Paris en raison d’inquiétudes particulières pour les banques françaises, sous la menace d’une dégradation de leur note par l’agence d’évaluation Moody’s. Les Bourses européennes, qui avaient déjà connu un vendredi noir, ont continué à plonger. En clôture, Paris a dévissé de 4,03 %, Milan de 3,89 %, Madrid de 3,41 %. Francfort a cédé 2,27 % et Londres 1,63 %. En Asie, Tokyo a fini en recul de 2,31 % et Hong Kong de 4,21 %. Wall Street résistait en milieu de séance : en fin d’après-midi; l’indice Dow Jones ne cédait que 0,75 %. Mais la tendance restait fragile et les pertes étaient susceptibles de s’accélérer d’un moment à l’autre, soulignaient des courtiers.
L’hypothèse d’une faillite de la Grèce, voire de sa sortie de la zone euro, ne cesse de gagner du terrain et de peser sur les marchés. « Les responsables européens tentent d’adopter une position de plus en plus ferme vis-à-vis de la Grèce, face à un ras-le-bol grandissant en Europe du Nord contre les plans de sauvetage et dans le sud contre l’austérité », a commenté Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. Ce week-end, le ministre allemand de l’Économie Philipp Rösler n’a pas exclu une faillite ordonnée de la Grèce pour sauver la monnaie unique, avant que son ministère ne vienne rappeler hier que ce pays avait toute sa place dans l’euro. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et la chancelière allemande Angela Merkel ont de leur côté tenté de ramener le calme en assurant, dans un communiqué commun à l’issue d’une rencontre à Berlin, que le FESF, dans sa version renforcée, serait opérationnel dès la fin du mois. Ce Fonds européen de stabilité financière créé l’an dernier, qui porte secours aux pays en difficulté, doit notamment être autorisé à racheter des obligations souveraines sur le marché secondaire. Athènes, qui tente désespérément de rassurer ses créanciers, s’est engagé dimanche quant à elle à prendre des mesures supplémentaires d’économies d’un montant de deux milliards d’euros en 2011.
La Commission européenne a salué ces annonces et a fait savoir que les bailleurs de fonds de la Grèce réunis au sein d’une troïka – Commission européenne, Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international (FMI) – allaient retourner dans le pays « dans les prochains jours ». L’atmosphère s’est nettement dégradée depuis le départ inopiné de Grèce d’une mission de la troïka début septembre.
Les valeurs bancaires, surtout en France, ont été particulièrement chahutées hier, plombées par leur exposition aux dettes souveraines et par des craintes sur leur solvabilité. BNP Paribas a dévissé de 12,35 %, Crédit agricole de 10,64 % et la Société générale de 10,75 %. « Quels que soient le scénario grec et les provisions à passer, les banques françaises ont les moyens d’y faire face », a tenté de rassurer le ministre français de l’Économie et des Finances, François Baroin, réaffirmant un message adressé dans la matinée par le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer. « Nous sommes prêts à fournir aux banques les liquidités demandées » en « quantité illimitée » et à « taux fixe » pour la zone euro, a réaffirmé pour sa part le gouverneur de la BCE Jean-Claude Trichet, en sa qualité de porte-parole du groupe des principales banques centrales.
La semaine s’annonce cruciale. Mercredi, une réunion d’urgence du FMI sur la Grèce doit avoir lieu et les ministres des Finances de la zone euro, puis de l’Union européenne, se réuniront vendredi et samedi en Pologne pour tenter de boucler le deuxième plan d’aide à la Grèce de près de 160 milliards d’euros, promis au pays le 21 juillet.
Les marchés semblent néanmoins douter des capacités des politiques à se mettre d’accord et donc à reprendre la main face à la crise, notamment après la réunion du G7 de vendredi et samedi dernier, qui n’a débouché sur « aucune mesure concrète », selon un analyste. Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des sept pays les plus riches de la planète (G7) ont simplement promis vendredi dernier à Marseille d’apporter une réponse « forte » et « coordonnée » à la crise, mais sans préciser leur stratégie.
Considéré comme une valeur à risque dans ce contexte, l’euro était fortement malmené : il a touché un plus bas depuis mi-février face au dollar et depuis 10 ans face au yen.
           (Source : AFP)
Les Bourses mondiales dégringolaient à nouveau hier, affolées par l’hypothèse de plus en plus ouvertement évoquée d’une faillite de la Grèce. « Les événements qui se déroulent en Europe affectent de plus en plus les marchés avec un tourbillon d’informations angoissantes », a relevé Patrick O’Hare, du site d’analyse financière Briefing. « Les marchés...

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