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L'armée égyptienne va élargir le champ de la loi sur l'état d'urgence

Le champ de la loi sur l'état d'urgence va être élargi en Egypte après l'attaque contre l'ambassade d'Israël et les affrontements meurtriers avec les forces de l'ordre vendredi au Caire, a déclaré lundi un membre du conseil militaire qui dirige le pays.

Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a adopté un décret après cette "rupture de la sécurité publique" pour faire en sorte que la loi sur l'état d'urgence puisse s'appliquer aux grèves et à la "diffusion de fausses rumeurs", a déclaré le général Mamdouh Chahine, cité par l'agence officielle Mena.

La loi sur l'état d'urgence, en vigueur depuis trente ans en Egypte, prévoit des dispositions policières et judiciaire hors du droit commun, en particulier le recours à des tribunaux d'exception et des restrictions aux libertés publiques.

L'ancien président Hosni Moubarak avait décidé l'an dernier de la renouveler pour deux ans tout en s'engageant à en limiter l'application à la lutte anti-terroriste et au trafic de drogue.

La loi pourra désormais concerner aussi les "perturbations du trafic", a rapporté la Mena, une disposition qui pourrait s'appliquer aux manifestations qui se déroulent au Caire et ailleurs dans le pays depuis la chute de M. Moubarak le 11 février sous la pression de la rue.

"Elargir le champ des crimes passibles de relever de la loi d'urgence en plus du terrorisme et de la drogue résulte de la situation sécuritaire que traverse le pays et des atteintes à l'ordre public", a déclaré le général Chahine.

Il a mis l'accent sur la "nécessité de faire face au hooliganisme et à tout ce qui menace la sécurité de l'Egypte et porte atteinte à sa réputation à l'étranger".

La loi sur l'état d'urgence est régulièrement dénoncée par les organisations de défense des droits de l'Homme, et les mouvements issus de la révolte contre M. Moubarak réclament son abrogation.

Les militaires avaient promis il y a quelques mois que cette loi serait levée avant les élections législatives prévues à l'automne.

Vendredi soir, 3 personnes ont été tuées et un millier d'autres blessées dans les affrontements avec les forces de l'ordre qui ont accompagné l'attaque sans précédent contre l'immeuble abritant la mission diplomatique israélienne au Caire, dont une partie des archives a été déversée dans la rue.

Le pouvoir avait déjà déclaré après ces événements qu'il entendait utiliser toutes les dispositions de la loi d'urgence pour assurer l'ordre.

Le ministre de l'Information Oussama Heikal avait estimé samedi que les "circonstances exceptionnelles exigent des mesures juridiques décisives".

Pour Hossam Baghat, directeur d'une ONG, l'Initiative Egyptienne pour les droits de la Personne, "il s'agit d'une catastrophe pour les droits de l'Homme".

"Cela ne revient pas seulement à renier la promesse de lever la loi, cela fait ressurgir l'un des pires aspects de l'ère Moubarak", a-t-il déclaré à l'AFP.

Pour Heba Morayef, représentante au Caire de l'organisation Human Rights Watch (HRW), la mesure est "inutile, beaucoup trop large et disproportionnée".

Essam el-Erian, vice-président de l'influent mouvement des Frères musulmans, a rappelé la promesse des militaires de lever l'état d'urgence avant les élections. "Cela veut dire soit que les élections auront lieu sous état d'urgence, soit qu'elles seront reportées", a-t-il estimé.
Le champ de la loi sur l'état d'urgence va être élargi en Egypte après l'attaque contre l'ambassade d'Israël et les affrontements meurtriers avec les forces de l'ordre vendredi au Caire, a déclaré lundi un membre du conseil militaire qui dirige le pays.Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a adopté un décret après cette "rupture de la sécurité publique" pour faire en sorte que...