Syrie: une femme tuée dimanche, un adolescent blessé samedi succombe

Une femme a été tuée dimanche par les tirs des forces de sécurité qui menaient une opération dans l'est de la Syrie alors qu'un adolescent a succombé à des blessures subies samedi lors de funérailles d'un militant dans la région de Damas, ont rapporté des militants.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) fait également état de mauvais traitements infligés à un militant sexagénaire en détention à Homs (centre).

"Une femme de 40 ans a été tuée dimanche à midi par une balle perdue alors que les forces de sécurité traquaient des personnes recherchées dans la ville de Boukamal", à la frontière irakienne, a annoncé l'OSDH, basée au Royaume-Uni, citant un militant de la ville de Deir Ezzor (est).

D'autre part, "un jeune de 17 ans a succombé dimanche à des blessures subies la veille lorsque les forces de sécurité ont tiré sur la foule participant aux funérailles de Ghiyat Matar à Darayya" dans les environs de Damas, rapporte l'OSDH dans un communiqué.

Agé de 26 ans, Ghiyat Matar avait joué un rôle clé dans l'organisation de manifestations contre le régime de Bachar al-Assad. Il est décédé en détention à la suite de tortures, selon l'organisation Human Rights Watch. Son corps a été remis à sa famille samedi, couvert d'ecchymoses et de blessures, selon des proches et des militants cités par HRW.

Ghiyat Matar avait disparu le 6 septembre avec un de ses amis, Yahya Charbaji, organisateur de rassemblements pacifiques contre le régime. Les deux hommes avaient été pris en chasse par les forces de sécurité alors qu'ils circulaient en voiture dans le quartier de Sehnaya à Damas, selon un proche.

En outre, l'OSDH a affirmé que l'état de santé du militant Najati Tayara (66 ans) était "très mauvais" en raison "de mauvais traitements" subis dans une prison de Homs où il "a été frappé" lors d'un interrogatoire.

M. Tayyara "a été arrêté dans la ville de Homs le 12 mai après avoir fait des déclarations aux médias, et il a été déféré à la justice pour atteinte à l'image de l'Etat avant d'être libéré le 31 août, et de nouveau arrêté à la porte de la prison par les renseignements des forces de l'air", selon l'OSDH.

Selon l'organisation, les services de sécurité ont arrêté "plus de 70.000 personnes" dans le cadre de leur campagne contre le mouvement de contestation déclenché à la mi-mars, et "15.000 d'entre eux sont toujours en détention".

Samedi, au moins 12 personnes avaient été tuées dans des opérations des forces de sécurité à travers le pays, dont huit à Homs (centre), d'après l'OSDH et des militants.

La Syrie est secouée depuis le 15 mars par un mouvement de contestation contre le régime du président Assad durement réprimé par les autorités. Selon l'ONU, les violences ont fait plus de 2.200 morts, principalement des civils.