Dans ce film donc Heat où Al Pacino et Robert de Niro s’amusent à jouer à policier et voleur, les deux acteurs se cherchent tout au long de l’action comme chat et souris. Là encore, si le spectateur remarque bien, les deux ne sont jamais confrontés dans un même plan. On dirait que ces deux se donnent la réplique comme en écho l’un de l’autre.
Plus encore, pour garder cette magie intacte, Michael Man a veillé à ce qu’ Al Pacino et Robert de Niro ne soient pas visibles simultanément sur l’écran. C’est au bout d’une heure trente de poursuites que les deux monstres sacrés, tous deux initiés à la discipline de l’Actor’s Studio, vont se retrouver autour d’un café. Dans ce morceau d’anthologie, les deux acteurs font preuve d’une grande sobriété au niveau de leur jeu : le ton bas et la voix douce, même si Al Pacino témoigne d’une plus grande gravité dans le timbre (c’est probablement pour cette raison qu’il ne s’est pas encore mis à la comédie comme son partenaire) ; tous deux ont des regards qui s’affrontent et des sourires à peine esquissés. Enfin une tension sous-jacente se profile dans ce dialogue qui révèle certes une grande complicité, et mais aussi une certaine concurrence dans le but non de rivaliser jalousement avec l’autre, mais de faire mieux, et d’aller plus haut.
On avait longtemps eu l’impression que ces deux-là avaient beaucoup tourné ensemble. Mais il n’en était rien. Les réalisateurs rêvaient pourtant de les voir réunis sur un même plateau. Plus tard, John Avnet réalisera ce rêve en les confrontant dans le film Righteous Kill en 2008. Mais comme le dit le bon vieux dicton « le mieux est l’ennemi du bien », ce...
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