Les opposants à la démocratie dans le monde arabe sont "les hommes", selon Peres

Les principaux opposants à la démocratie dans le monde arabe sont "les maris" qui refusent d'accorder des droits aux femmes, a estimé dimanche le président israélien Shimon Peres, qui relativise en revanche le danger du jihad, incapable selon lui de répondre aux attentes. "Un jour le président Barack Obama m'a demandé : qui sont les principaux opposants à la démocratie au Moyen-Orient ? Je lui ai répondu : les maris, les hommes. Ils ne veulent pas donner de droits aux femmes. Or leur liberté est essentielle pour la liberté de la société", observe le Prix Nobel de la Paix dans une interview au quotidien Repubblica.
Interrogé sur le changement de régime en Libye et la présence d'anciens combattants jihadistes dans les nouvelles classes dirigeantes, Shimon Peres estime qu'ils n'ont pas joué le rôle principal, et "espère" que le nouveau gouvernement saura limiter leur influence. "Il est possible que les jihadistes aient joué un rôle, mais le rôle principal dans la révolution, c'est Mouammar Kadhafi qui l'a eu. (...) Il a traité un pays comme sa propriété privée", déclare-t-il. "Je n'ai jamais cru aux prophéties sur le choc des civilisations. Il y a par contre un choc des générations, partout dans le monde. J'ai confiance dans la nouvelle génération. Le futur est global, confié à la science, et construit sur des relations pacifiques", ajoute-t-il.
"Le problème du Moyen-Orient est la nourriture, le bien-être, la vie des citoyens. Le jihad peut-il répondre à ces problèmes ? Peut-on manger des projectiles pour le petit-déjeuner ? Je ne le crois pas. Seulement des politiques correctes de développement économique peuvent leur offrir des réponses", remarque encore le dirigeant israélien.