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Liban

Décès du grand historien Kamal Salibi

Le Liban a perdu hier en Kamal Salibi l’un de ses plus lucides mémorialistes.

Kamal Salibi (1929- 2011).

Le grand historien libanais Kamal Sleiman Salibi est décédé hier à l’âge de 82 ans. Salibi était professeur honoraire à l’Université américaine de Beyrouth (AUB) au département d’histoire et d’archéologie. Il était également président honorifique (autrefois, directeur de fondation) de l’Institut royal jordanien pour les études interconfessionnelles, à Amman. Un institut à la création duquel il avait participé.
Né en 1929 à Bhamdoun, de confession protestante, Kamal Salibi avait obtenu une licence en histoire de l’AUB, avant de poursuivre ses études à l’université de Londres où il a obtenu son doctorat sous la direction du professeur Bernard Lewis, de renommée mondiale. Il était également archéologue et philologue.
Sa thèse, publiée en 1959, était intitulée Les historiens maronites du Liban médiéval (Maronite Historians of Medieval Lebanon).
Après ses études à Londres, il était rentré à Beyrouth et avait rejoint l’AUB, d’abord en tant que bibliothécaire, puis en tant que professeur d’histoire. En 1965, il avait rédigé son premier ouvrage, L’Histoire moderne du Liban (The Modern History of Lebanon), qui a été suivi par trois autres ouvrages publiés avant 1982 (Crossroads to Civil War, Lebanon 1958-1976 ; Syria under Islam : Empire on Trial 634-1097 ; A History of Arabia).
Les deux ouvrages les plus connus de Kamal Salibi sont The Bible came from Arabia et A House of Many Mansions : The History of Lebanon Reconsidered.
C’est en 1982, pendant l’invasion israélienne du Liban, que Kamal Salibi a finalisé La Bible est née en Arabie, un livre controversé qui est plutôt une hypothèse historique qu’un livre d’histoire proprement dit. Dans ce livre, il affirme que les villes citées dans l’Ancien Testament se trouvent actuellement au sud-ouest de l’Arabie saoudite. Le nom de ces villes aurait ensuite était utilisé pour nommer des villes en Palestine au deuxième siècle avant J.-C. La théorie développée par l’auteur dans cet ouvrage a cependant été très critiquée.

Lucidité
Par la suite, M. Salibi avait rédigé plusieurs ouvrages sur le Liban et la Jordanie, dont le plus important – et le plus connu – est Une maison aux nombreuses demeures : l’identité libanaise dans le creuset de l’histoire (A House of Many Mansions : The History of Lebanon Reconsidered), publié en 1988.
Dans cet ouvrage, l’historien aborde avec une lucidité inégalée l’histoire du Liban et montre comment les Libanais ont toujours manqué d’une vision commune de leur passé, et comment ils sont en désaccord fondamentalement sur la légitimité historique de leur patrie, les chrétiens l’affirmant avec force, alors que les musulmans l’insèrent dans une histoire arabe plus large.
Pour Salibi, les deux groupes ont utilisé le nationalisme dans un jeu destructeur impliquant des loyautés archaïques et des rivalités tribales. Mais le Liban, explique Salibi, ne peut se permettre ces visions conflictuelles s’il doit se développer et constituer une communauté politique. Dans son ouvrage, il offre des points de vue pertinents sur le conflit libanais et met en évidence les soubassements communautaires du Liban contemporain.
Le grand historien libanais Kamal Sleiman Salibi est décédé hier à l’âge de 82 ans. Salibi était professeur honoraire à l’Université américaine de Beyrouth (AUB) au département d’histoire et d’archéologie. Il était également président honorifique (autrefois, directeur de fondation) de l’Institut royal jordanien pour les études interconfessionnelles, à Amman. Un institut...

commentaires (2)

Je suis un de ces milliers de Libanais qui furent contraint de fuire le Liban en 1975 à cause de la guerre civile, pour porter ma famille en sécurité. J'ai lu le livre de Monsieur le grand historien Kamal Salibi. Notre cher Docteur, né chrétien maronite, a dû embrasser le protestanntisme pour des intêrets scolaires. Dans son livre, K.S. a pataugé dans la boue. Car il a oublié que le nom du Liban figure 75 fois dans la Bible, comme le nom des Cèdres du Liban ou Cèdres de Dieu figurent aussi 75 fois dans la Bible. Voire chez Hézékiel, les noms des villes phéniciennes de Sayda, de Sour, du mont Hermon, de Quana et tant d'autres, sont-ils venus du pays de Quassir le long de la côte est de la Mer Rouge comme le prétend notre cher Docteur. Que les grands et petits prophètes de la Bible prient pour le repos de son âme. Un sujet qui mérite beaucoup plus de 1500 lettres pour le traiter convenazblement. Néanmoins!

Eid Gabriel

21 h 15, le 01 septembre 2011

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Commentaires (2)

  • Je suis un de ces milliers de Libanais qui furent contraint de fuire le Liban en 1975 à cause de la guerre civile, pour porter ma famille en sécurité. J'ai lu le livre de Monsieur le grand historien Kamal Salibi. Notre cher Docteur, né chrétien maronite, a dû embrasser le protestanntisme pour des intêrets scolaires. Dans son livre, K.S. a pataugé dans la boue. Car il a oublié que le nom du Liban figure 75 fois dans la Bible, comme le nom des Cèdres du Liban ou Cèdres de Dieu figurent aussi 75 fois dans la Bible. Voire chez Hézékiel, les noms des villes phéniciennes de Sayda, de Sour, du mont Hermon, de Quana et tant d'autres, sont-ils venus du pays de Quassir le long de la côte est de la Mer Rouge comme le prétend notre cher Docteur. Que les grands et petits prophètes de la Bible prient pour le repos de son âme. Un sujet qui mérite beaucoup plus de 1500 lettres pour le traiter convenazblement. Néanmoins!

    Eid Gabriel

    21 h 15, le 01 septembre 2011

  • Au revoir,M.Salibi,et MERCI!

    GEDEON Christian

    19 h 39, le 01 septembre 2011

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