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À La Une - Syrie

Sarkozy : Assad a commis l’irréparable

Washington dénonce "des sévices odieux" dans les prisons syriennes ; L'avocat général de Hama démissionne.

La France, avec ses partenaires, fera tout ce qui est légalement possible pour que triomphent les aspirations du peuple syrien à la liberté et à la démocratie", a déclaré le président français. /

Le président français Nicolas Sarkozy a affirmé que le président syrien Bachar el-Assad avait "commis l'irréparable" contre les manifestants dans son pays. "Le pouvoir à Damas aurait tort de croire qu'il est protégé de son propre peuple. Le président syrien a commis l'irréparable. La France, avec ses partenaires, fera tout ce qui est légalement possible pour que triomphent les aspirations du peuple syrien à la liberté et à la démocratie", a déclaré le président français, au cours de la Conférence annuelle des ambassadeurs de France à Paris.

De son côté, l'administration américaine a dénoncé mercredi "des sévices odieux" dans les prisons syriennes, en réaction à un rapport d'Amnesty international évoquant 88 décès sous la torture. "Un gouvernement qui assassine et torture ses propres citoyens, notamment des enfants, ne peut être considéré comme légitime par aucun d'entre nous", a affirmé Victoria Nuland, la porte-parole de la diplomatie américaine. Mme Nuland a observé que la fête du Fitr, qui conclut le ramadan, avait été cette année "une période de chagrin et de deuil pour de nombreuses familles syriennes, en raison des attaques implacables du régime contre son propre peuple". Appelant M. Assad à quitter le pouvoir, l'administration américaine a interdit le 18 août l'importation de pétrole et de produits pétroliers de Syrie aux Etats-Unis. La porte-parole américaine a par ailleurs réitéré sa condamnation du ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, dont le nom avait été ajouté mardi à une liste noire de responsables de Damas sanctionnés par Washington. Le diplomate en chef du président Bachar al-Assad "a joué un rôle-clé pour tenter de protéger le régime des conséquences de sa brutalité", a-t-elle asséné, dans un jugement inhabituellement vif de la part de diplomates américains. "Mouallem reste un convaincu, il demeure un outil de communication éhonté au service d'Assad et de son régime", et il a été essentiel dans l'aide apportée par l'Iran à la répression des Syriens, a-t-elle ajouté.

Face aux pressions internationales accrues contre Damas, la répression ne faiblit pas sur le terrain. Pour protester contre les exactions et les atrocités du régime syrien, l'avocat général de la ville de Hama, la plus haute autorité judiciaire de la ville, Adnane Bakkour, a présenté mercredi soir sa démission, rapporte la chaîne satellitaire al-Jazeera, qui a diffusé une vidéo montrant l'avocat général lisant un communiqué annonçant sa démission et dénonçant les pratiques du régime. Il s'agit du première haut responsable du régime qui démissionne en dénonçant les pratiques du régime baasiste. L'avocat général a accusé le régime de Damas d'avoir exécuté 72 détenus dans la prison centrale de Hama et de les avoir enterrés dans une fosse commune dans la région de cette ville.

Il a par ailleurs dévoilé que les autorités syriennes lui avaient demandé de falsifier des rapports se rapportant à des civils tués par les "chabbiha" (milice loyale à Assad). Il a également accusé ces derniers d'avoir détruit plusieurs maisons sur leurs habitants dont les corps sont restés plusieurs jours sous les décombres. M. Dakkour a également fait état de plusieurs cas de tortures dans la prison de Hama.

Selon un bilan rapporté par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, quatre cent soixante-treize personnes auraient été tuées lors de manifestations au cours du ramadan. Parmi ces morts, figurent 25 personnes âgées de moins de 18 ans, 14 femmes et 28 personnes ayant péri en détention ou sous la torture, la plupart dans la province de Homs, a précisé l'ONG dans un communiqué.

La province de Homs était le théâtre mercredi d'opérations des forces de sécurité et de l'armée qui ont lancé un assaut sur la localité de Houlé, à 20 km de la ville de Homs, arrêtant 16 personnes, a d'autre part indiqué l'OSDH. Dans cette même localité, les autorités avaient remis lundi à leurs familles 13 corps de personnes enlevées par les forces de sécurité début août, provoquant la colère des habitants, a ajouté l'OSDH.

Les Comités locaux de coordination (LCC), un groupe qui anime les manifestations en Syrie, ont indiqué pour leur part que les forces de sécurité avaient mis le feu à Houlé aux domiciles de deux hommes et menacé d'arrêter leurs épouses et enfants s'ils ne se rendaient pas.

Dans le village d'Aqrab, les forces de sécurité ont aussi lancé un assaut, incendiant une maison, menant des perquisitions et arrestations, et terrorisant les habitants, selon les Comités.

Dans la province de Hama (centre), Moustapha Rostom, une figure de l'opposition, a été arrêté chez lui la nuit dernière dans la localité de Salamyeh par les services de renseignements militaires, selon les LCC. M. Rostom, dont l'état de santé est instable, n'a pas été autorisé à prendre ses médicaments.

L'armée syrienne a fouillé des maisons dans cette ville à la recherche d'opposants dans la nuit de mardi à mercredi, ont rapporté plusieurs habitants. "Plusieurs chars légers et des dizaines de bus, grands et petits, se sont garés sur le pont al Hadid à l'entrée est de Hama", a dit Abdelrahmane, un militant de la ville, à Reuters. "Des centaines de soldats sont partis dans les quartiers de Al Kussour et Hamdia. On pouvait entendre des coups de feu", a-t-il dit.

Un autre habitant a raconté que des pick-up équipés de mitrailleuses et des bus remplis de soldats s'étaient rassemblés dans la nuit près du quartier d'Al Dahiria, à l'entrée nord de Hama.

 

Le président français Nicolas Sarkozy a affirmé que le président syrien Bachar el-Assad avait "commis l'irréparable" contre les manifestants dans son pays. "Le pouvoir à Damas aurait tort de croire qu'il est protégé de son propre peuple. Le président syrien a commis l'irréparable. La France, avec ses partenaires, fera tout ce qui est légalement possible pour que triomphent...

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