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À La Une - Iran

La libération de prisonniers politiques saluée par les réformateurs

Le pouvoir semble vouloir rouvrir le jeu politique, constatent les observateurs.

La plupart des prisonniers graciés avaient été condamnés pour des « délits liés à la sécurité », la plupart en lien avec les manifestations antigouvernementales qui avaient suivi la réélection contestée d'Ahmadinejad en juin 2009. Behrouz Mehri/

La libération de cent prisonniers politiques annoncée samedi par le pouvoir iranien a été saluée par l'opposition réformatrice, marginalisée par deux ans de répression mais qui pourrait revenir dans le jeu politique à la faveur des élections législatives de mars 2012. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a gracié cent prisonniers condamnés pour des « délits liés à la sécurité », la plupart en lien avec les manifestations antigouvernementales qui ont secoué l'Iran pendant plusieurs mois après la réélection contestée du président conservateur Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009. Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées et des milliers d'autres arrêtées lors de ces troubles, et des centaines de manifestants mais aussi de responsables réformateurs, de journalistes, d'avocats, de leaders étudiants ou d'autres activistes ont été condamnés à des peines de prison sévères. Aucune des figures de l'opposition réformatrice arrêtées depuis 2009 ne figure cependant parmi les prisonniers libérés cette semaine, et ses deux principales figures, l'ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi et l'ancien président du Parlement Mehdi Karoubi, accusés d'être les chefs d'une « sédition » visant à renverser le régime, sont toujours maintenus en résidence surveillée.

« La libération des prisonniers politiques est un geste positif, qui répond aux demandes des réformateurs. Si ce processus continue et que des responsables réformateurs sortent également de prison, cela permettra de détendre le climat politique », a estimé l'ancien ministre de l'Intérieur Abdolvahed Moussavi Lari cité par les journaux réformateurs. Cette décision peut aider à « créer l'unité pour régler les problèmes sérieux auxquels le pays fait face », a déclaré de son côté Mohammad Reza Tabesh, un proche de l'ancien président Mohammad Khatami qui dirige le groupe parlementaire des députés réformateurs. Le réformateur Khatami et le modéré Akbar Hachemi Rafsandjani, deux anciens présidents, ont réclamé à plusieurs reprises depuis deux ans la libération des prisonniers politiques, la restauration de la liberté d'expression et des garanties pour les prochaines élections pour permettre une normalisation de la vie politique.

La presse réformatrice, dont plusieurs titres interdits ont été autorisés à reparaître au cours des derniers mois, a unanimement salué ces libérations qui « créent une vague d'espoir » sur une possible libération prochaine de tous les prisonniers politiques, a noté le quotidien réformateur Etemad.

Après la grave crise qui a secoué le camp conservateur au printemps, le pouvoir semble vouloir rouvrir le jeu politique, constatent les observateurs. A six mois des législatives de mars 2012, les réformateurs sont de plus en plus souvent appelés à participer au scrutin par une partie des conservateurs, inquiets du risque de voir une partie des électeurs modérés déserter les urnes. « Les réformateurs qui croient à la Constitution et au régime de la République islamique peuvent et doivent participer aux élections. Nous les prions même de participer aux élections », a récemment déclaré le vice-président du Parlement iranien Mohammad Reza Bahonnar.

Du côté des réformateurs, très divisés jusqu'à présent sur l'opportunité de participer au scrutin, le débat a été relancé. « Nous ne pouvons pas évaluer aujourd'hui l'effet de la libération des prisonniers sur la question des élections, mais cette libération va dans le sens de la création d'un climat politique plus modéré dans le pays », notait lundi le quotidien réformateur Arman. Pour sa part, le député réformateur Mostafa Kavakebian, favorable à une participation de son camp aux élections, a dit espérer que cette mesure allait « créer un climat permettant une forte participation électorale ».

La libération de cent prisonniers politiques annoncée samedi par le pouvoir iranien a été saluée par l'opposition réformatrice, marginalisée par deux ans de répression mais qui pourrait revenir dans le jeu politique à la faveur des élections législatives de mars 2012. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a gracié cent prisonniers condamnés pour des «...

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