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À La Une - Révolte

Crise entre Damas et la Ligue arabe

Nouvelle loi sur la presse en Syrie ; Ankara « n'a plus confiance » dans le régime

Cette photo tirée d’une vidéo postée par des militants sur Facebook montre un rassemblement lors des funérailles des deux personnes tuées hier à Harasta, dans la banlieue de Damas.

Une crise a éclaté dimanche entre Damas et la Ligue arabe qui a appelé ce pays à « suivre la voie de la raison avant qu'il ne soit trop tard ». Le communiqué de la Ligue arabe représente « une violation (...) claire des principes de la charte de la Ligue et des fondements de l'action arabe conjointe », a indiqué une note syrienne envoyée au secrétariat général de la Ligue. Le chef de la Ligue arabe, Nabil El-Arabi, doit aussi se rendre en urgence à Damas porteur d'une initiative pour résoudre la crise dans ce pays, mais il a affirmé dimanche qu'il attendait toujours l'accord de la Syrie.

Les délégués syriens protestent contre le fait que ce communiqué ait été rendu public « bien que la réunion se soit terminée par un accord sur le fait de ne pas publier de communiqué ou faire de déclarations à la presse ». Les Syriens agissent « comme si ce communiqué n'avait pas été publié, d'autant plus qu'il contient (...) un langage inacceptable et biaisé ».

La Ligue arabe a tenu samedi soir une réunion extraordinaire sur la Syrie et la Libye. Les ministres ont appelé à « mettre fin à l'effusion du sang et à suivre la voie de la raison avant qu'il ne soit trop tard », exprimant leur « inquiétude face aux développements graves sur la scène syrienne qui ont fait des milliers de victimes et de blessés ». Ils ont également appelé à « respecter le droit du peuple syrien à vivre en sécurité et à respecter ses aspirations légitimes à des réformes politiques et sociales ».

Pour sa part, le président syrien Bachar al-Assad a signé dimanche une loi sur les médias, dans le cadre des réformes qu'il a annoncées pour juguler la contestation contre son régime, alors que ses opposants ont appelé à une journée mondiale de prière pour les « martyrs » dans les mosquées et les églises dans 32 villes autour du monde. La nouvelle loi sur les médias assouplit partiellement une législation très répressive. Selon Elias Mrad, président de l'Union des journalistes syriens, elle supprime les peines de prison auparavant prévues pour les journalistes reconnus coupables d'avoir attaqué « le prestige et la dignité de l'Etat, l'unité nationale et le moral de l'armée, l'économie et la monnaie nationale ». Toutefois, la nouvelle loi n'autorise qu'une « liberté d'expression responsable », ce qui signifie, selon un analyste cité par le mensuel anglophone Syria Today, que « la liberté sera conditionnelle ». En pratique, les journalistes pourront être condamnés à des amendes allant jusqu'à 21 000 dollars pour diffamation.

Sur le terrain, « deux personnes ont été tuées et neuf autres blessées dans la localité de Khan Cheikhoun, près d'Idleb, lors d'une incursion des forces de sécurité et de l'armée », a déclaré Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), en évoquant un bilan provisoire. Pour sa part, l'agence Sana a affirmé dans sa version que les gardiens de la Banque agricole dans cette ville avaient tué deux membres d'une « bande terroriste armé » et en ont blessé deux alors qu’ils cherchaient à cambrioler l'établissement. Par ailleurs, un manifestant a été tué lors d'une manifestation dimanche à Inkhel (sud), selon l'OSDH.

Sur le plan international, le président turc Abdullah Gül a affirmé que « Désormais (la situation en Syrie) a atteint un tel niveau que tout est trop infime et trop tardif ». « Nous n'avons plus confiance », a-t-il ajouté dans une interview à l'agence turque Anatolia, désavouant encore un peu plus le régime.

Moscou, allié de M. Assad, a annoncé l'envoi lundi à Damas d'un émissaire, vraisemblablement le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, alors que la Russie s'oppose à l'adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de sanctions envers le régime.

Une crise a éclaté dimanche entre Damas et la Ligue arabe qui a appelé ce pays à « suivre la voie de la raison avant qu'il ne soit trop tard ». Le communiqué de la Ligue arabe représente « une violation (...) claire des principes de la charte de la Ligue et des fondements de l'action arabe conjointe », a indiqué une note syrienne envoyée au secrétariat général de la Ligue. Le chef...

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