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À La Une - Impressions sur images ou images impressionnantes

Robert de Niro, un chauffeur de taxi inoubliable

Robert de Niro : « You talkin’ to me ? »  (DR)

Miroir, miroir ! Non, ce n’est pas de Blanche Neige qu’il s’agit ni de sa marâtre interrogeant le miroir sur sa beauté, mais bien de Robert de Niro, jadis chauffeur de taxi chez Martin Scorsese devenu président du Festival de Cannes en 2011.
Travis Bickle est un ancien marine du Vietnam insomniaque. Devenu chauffeur de taxi de nuit, il sera le témoin de la ville de New York sujette à toutes les violences et les corruptions.
La scène-phare du film qui constitue le tournant de l’œuvre se passe dans la chambrette de Travis Bickle. En pleine crise de paranoïa, il est devant le miroir. Il dégaine alors son arme et menace : « You talkin’ to me ? You talkin’ to me ? You talkin’ to me ? Then who the hell else are you talking... » (Tu t’adresses à moi ? Bon sang à qui tu t’adresses), dira-t-il avant de se transformer en un punk à la coupe « mohawks ». Un personnage terrifiant lequel, inconsciemment, inspira l’homme qui tenta d’assassiner Ronald Reagan, Juger Hinckley, en 1981.
Comment la scène du miroir est-elle devenue une scène culte et la réplique, pourtant très simple du grand Bob, encore plus cultissime ? C’est le résultat non seulement d’une atmosphère pesante et hypnotique créée par Martin Scorsese, mais d’un grand talent appelé Robert de Niro en quête incessante de perfection.
Cet instant filmique est donc le point culminant du film Taxi Driver écrit par Paul Schrader en 1973, à l’époque journaliste free-lance au Time. Cette scène représente tout le traumatisme de l’Amérique et sa descente aux enfers après la guerre du Vietnam. Sur le tournage, Martin Scorsese l’a ajoutée au planning, alors que le film avait déjà du retard. Julia Phillips, la productrice, écrira cependant dans ses Mémoires que si cette œuvre compliquée a été tournée en 40 jours, c’est parce que tout le monde sur le plateau était « dans les vaps ». Ce jour-là, entre deux prises, Pete Scoppa, l’assistant à la réalisation, met la pression : « Il faut y aller ! Il faut y aller ! Vous la tournez en deux minutes, c’est excellent ! » Scorsese, hors champ, souffle à son comédien : « Dis juste quelque chose. »
Robert de Niro, alors devant sa glace, improvise totalement. Regard-caméra reflété avec ambiguïté par le miroir, cette scène demeurera indélébile dans les annales des cinéphiles et marquera à jamais le début de la grande amitié entre le cinéaste et l’acteur, entre Scorsese et de Niro. Le film obtiendra la Palme d’or à Cannes mais, nominé aux oscars cette année-là, de Niro ne pourra pas affronter Jack Nicholson et son Vol au-dessus d’un nid de Coucou qui raflera toutes les récompenses !

Miroir, miroir ! Non, ce n’est pas de Blanche Neige qu’il s’agit ni de sa marâtre interrogeant le miroir sur sa beauté, mais bien de Robert de Niro, jadis chauffeur de taxi chez Martin Scorsese devenu président du Festival de Cannes en 2011. Travis Bickle est un ancien marine du Vietnam insomniaque. Devenu chauffeur de taxi de nuit, il sera le témoin de la ville de New York...

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