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Lifestyle - Environnement

Algues vertes et sangliers morts empoisonnent la Bretagne

Un militant désigne l’agriculture intensive comme principal responsable de la pollution.

La plage de Saint-Michel en Grève a été fermée au public après la mort inexpliquée de 36 sangliers. Benoît Tessier/Reuters

Certains jours, lorsqu’on descend sur la plage de Morieux (Bretagne), où ont été retrouvés en juillet 36 cadavres de sangliers, l’odeur est caractéristique : un mélange de grand large et d’œuf pourri.
Interdite au public après des échouages d’algues vertes, la plage a été débarrassée de la plus grande partie de ses « laitues de mer », mais certaines se sont mélangées au sable et à la vase, dégageant ces puanteurs.
Après la mort d’un cheval en 2009 sur la plage de Saint-Michel en Grève (Côtes d’Armor), celle des sangliers, qui reste inexpliquée même si une forte suspicion pèse sur les algues vertes, est venue à nouveau empoisonner l’atmosphère du littoral breton.
Fin juillet, un militant écologiste a mis en évidence dans la vase de la plage de Morieux des poches de sulfure d’hydrogène, un gaz potentiellement mortel dégagé par les algues vertes en décomposition, à des taux pouvant être très toxiques. « Les gens sont excédés. On a dépensé depuis dix ans des millions d’euros pour la reconquête de la qualité de l’eau, sans jamais s’attaquer aux véritables causes des pollutions », dit André Ollivro, président de l’association Sauvegarde du Penthièvre, qui désigne l’agriculture intensive comme principal responsable.
Les agriculteurs invitent pour leur part à la prudence concernant la cause de la mort des sangliers. Ollivier Allain, président de la Chambre d’agriculture des Côtes d’Armor, dénonce une « manipulation de certains représentants d’associations » qui auraient accusé sans preuves les algues vertes. Il a souligné qu’un des animaux ayant fait l’objet de recherche d’hydrogène sulfuré (H2S), sur les six soumis à cette analyse, n’en présentait aucune trace.
De son côté, la préfecture des Côtes d’Armor a formellement démenti une information parue jeudi dernier dans la presse faisant état de l’abandon de recherches d’H2S sur d’autres animaux, dont un ragondin dont ont a aussi retrouvé le cadavre.
Du haut d’une colline qui domine la baie de Saint-Brieuc, André Ollivro observe chaque matin le flux et le reflux des algues vertes qui, depuis des années maintenant, sont chaque été fidèles au rendez-vous. Les causes de la prolifération des algues vertes, qui prospèrent dans des baies aux eaux peu profondes, peu agitées et alimentées par des cours d’eau chargés de nitrates provenant des engrais agricoles – organiques et chimiques –, sont désormais bien connues. Mais le remède reste difficile à trouver.
En février 2010, l’État a lancé un plan de lutte de 134 millions d’euros, dont 40 millions fournis par les collectivités. « Ce plan présente un volet curatif avec le ramassage sur les plages et un volet préventif mais, même si les pratiques agricoles changeaient du jour au lendemain, avec le temps de réponse des sols, on n’aurait pas de résultat tout de suite », souligne Thierry Burlot, vice-président du conseil régional chargé du dossier.
Huit baies en Bretagne – dont la majeure partie du littoral reste épargné par le phénomène – ont été identifiées comme particulièrement touchées par les marées vertes. Deux d’entre elles, les baies de Lannion et de Saint-Brieuc, font l’objet d’un contrat de baie visant à promouvoir de meilleures pratiques agricoles.
Joseph Cabaret, producteur de lait près de Morieux, est pessimiste. « Tant qu’on ne s’attaquera pas aux volumes de production, on ne fera que contourner le problème et le traiter à la marge », estime ce solide barbu qui a privilégié les surfaces d’herbe, moins gourmande en engrais, dans son exploitation.
Selon le dernier relevé de la préfecture de région, cette année, quelque 37 500 tonnes d’algues vertes avaient été ramassées sur les plages du Finistère et des Côtes d’Armor au 29 juillet, une quantité comparable aux 36 000 tonnes récoltées en 2009 sur la même période.
       (Source : Reuters)
Certains jours, lorsqu’on descend sur la plage de Morieux (Bretagne), où ont été retrouvés en juillet 36 cadavres de sangliers, l’odeur est caractéristique : un mélange de grand large et d’œuf pourri.Interdite au public après des échouages d’algues vertes, la plage a été débarrassée de la plus grande partie de ses « laitues de mer », mais certaines se sont...

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