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Économie - Dette

Fitch se démarque de S&P et confirme la note « AAA » des États-Unis

L’agence de notation considère que les piliers fondamentaux de l’exceptionnelle solvabilité des USA demeurent intacts.

Dotée d’un siège à New York et d’un autre à Londres, Fitch Ratings est une filiale de Fimalac, société de participation de l’homme d’affaires français Marc Ladreit de Lacharrière. Miguel Medina/AFP

Fitch Ratings, la moins américaine des trois grandes agences d’évaluation financière, a confirmé hier que les États-Unis restaient à ses yeux éminemment solvables en maintenant la note de leur dette publique à « AAA », la meilleure possible.
L’agence a pris le contre-pied de sa concurrente Standard & Poor’s, qui avait abaissé la note du pays d’un cran au début du mois, provoquant un séisme sur les marchés financiers. Alors que S&P envisage un nouvel abaissement de la note américaine, Fitch a indiqué qu’elle ne pensait pas la modifier à moyen terme.
Pour Fitch, « les piliers fondamentaux de l’exceptionnelle solvabilité des États-Unis demeurent intacts : son rôle pivot dans les systèmes financiers mondiaux et une économie flexible, diversifiée et riche ».
La première économie mondiale, estime-t-elle, est capable de s’adapter aux chocs grâce à la flexibilité de sa politique monétaire et de ses taux de change, elle devrait retrouver du rythme et sa croissance devrait pouvoir dépasser sa moyenne de long terme avant de se stabiliser sur la durée au-dessus de 2,25 % l’an.
L’agence de notation souligne toutefois qu’elle pourrait être amenée à envisager un éventuel abaissement du « triple A » des États-Unis si le comité parlementaire bipartite, dont les conclusions sont attendues pour la fin novembre, n’arrivait pas à se mettre d’accord sur un plan crédible de réduction de la dette publique.
Une telle décision impliquerait une probabilité supérieure à 50 % que le pays perde dans les deux ans son précieux talisman, qui lui permet de bénéficier de conditions de refinancement très avantageuses. Un abaissement pur et simple de la note du pays pourrait aussi intervenir à cette occasion, même si ce scénario est « moins probable », note Fitch.
Standard and Poor’s avait abaissé le 5 août la note de solvabilité des États-Unis, leur accordant un « AA+ » signifiant qu’ils restent un émetteur de qualité dont la capacité à rembourser ses dettes est à l’abri des changements de conjoncture. S&P avait justifié cette décision par les « risques politiques » qui existent selon elle de voir le pays prendre des mesures insuffisantes contre son déficit budgétaire. Pour elle, le débat politique sur ces questions n’est pas à la hauteur des problèmes causés par une dette publique de plus de 14 500 milliards de dollars.
Dotée d’un siège à New York et d’un autre à Londres, Fitch Ratings est une filiale de Fimalac, société de participation de l’homme d’affaires français Marc Ladreit de Lacharrière.
La troisième grande agence de notation, Moody’s, a indiqué le 7 août qu’elle continuait de noter les États-Unis « Aaa », mais qu’elle n’excluait pas d’abaisser leur note. Un de ses responsables a cependant précisé qu’une telle décision était pour l’instant « prématurée ».
Surgissant dans un environnement d’inquiétudes sur la viabilité de la croissance économique aux États-Unis et en Europe et les problèmes liés à la dette de certains pays du Vieux Continent, la décision de S&P a ébranlé pendant plusieurs jours les Bourses mondiales. Paradoxalement, cette nouvelle tempête financière a comme confirmé le statut spécial dont jouissent les États-Unis puisque les investisseurs tourmentés sont venus en nombre chercher refuge dans les obligations du Trésor américain. C’est ce que redit Fitch hier : pour l’agence, « les émissions de l’État fédéral américain, qu’il s’agisse du dollar ou des obligations du Trésor, restent la référence mondiale et, en conséquence, le pays bénéficie d’une flexibilité financière hors pair et d’une tolérance accrue vis-à-vis de sa dette ».
Fitch prévoit que le ratio de la dette publique américaine au PIB des États-Unis, qui avoisine 100 %, se stabilisera à 105 % entre 2006 et 2010, soit « plus haut que pour tout autre État actuellement noté “AAA” ». L’agence prévient que c’est la limite maximale permettant au pays de conserver cette note.

           (Source : AFP)
Fitch Ratings, la moins américaine des trois grandes agences d’évaluation financière, a confirmé hier que les États-Unis restaient à ses yeux éminemment solvables en maintenant la note de leur dette publique à « AAA », la meilleure possible.L’agence a pris le contre-pied de sa concurrente Standard & Poor’s, qui avait abaissé la note du pays d’un cran au début...

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