Les Frères musulmans égyptiens organisent un vote interne en public

Le mouvement égyptien des Frères musulmans a procédé samedi à un vote interne public pour la première fois de son histoire afin de marquer sa volonté d'ouverture en prévision des élections législatives de novembre. Beaucoup considèrent la confrérie islamiste comme le mouvement le mieux préparé aux élections de novembre, où son nouveau parti Liberté et justice briguera la moitié des sièges parlementaires.

Fondée dans les années 1920, la confrérie a connu des années de répression tout en développant son assise populaire dans la société musulmane conservatrice d’Égypte, notamment par le biais de son programme social. Elle avait obtenu le cinquième des sièges aux législatives de 2005, alors que ses candidats se présentaient en tant qu'indépendants. Le mouvement souffre toutefois depuis quelque temps de dissensions internes et se voit reprocher des projets économiques et politiques trop flous. On lui tient aussi rigueur de déclarations publiques par lesquelles il a pris fait et cause pour le Conseil suprême des forces armées qui a pris la relève de Hosni Moubarak, plutôt que pour des groupes réformistes.

Le vote de samedi, auquel étaient invités des journalistes, visait à pourvoir trois postes au sein de l'exécutif du mouvement, leurs titulaires ayant démissionné en avril. Les trois démissionnaires sont le dirigeant du parti Mohamed Moursi, son numéro deux Essam Elarian et le secrétaire général Mohamed Saed Elkatatny. La consultation a permis de désigner leurs successeurs, qui sont Abdel Azim Abou Seif, Mohamed Ahmed Ibrahim et Hossam Abou Bakr. « Les élections organisées dans cet esprit d'ouverture sont l'un des gains de la révolution bénie qui a donné la liberté d'expression et garanti la liberté à tous les citoyens égyptiens, y compris aux Frères musulmans », a déclaré le Guide du mouvement, Mohamed Badie, dans un discours prononcé à l'occasion du vote dans un hôtel cairote.