Ramadan : conseils aux diabétiques qui observent le jeûne

Observer le jeûne du ramadan, malgré son diabète, est une affaire courante dans le monde arabe, malgré les conseils médicaux et les avis religieux qui exemptent les diabétiques du jeûne. Pour mieux accompagner les malades tout au long de ce mois sacré et pour éviter autant que possible les complications qu’ils pourraient encourir, une série de recommandations a été établie par un comité consultatif international à l’intention des diabétiques dans le monde.
Ces recommandations ont fait l’objet d’une conférence de presse organisée récemment par les laboratoires Sanofi, avec la participation du cheikh Ahmad el-Kurdi, de Dar el-Fatwa, du professeur Ibrahim Salti, chef du département d’endocrinologie, de lipides et de diabète au Centre médical de l’Hôpital américain de Beyrouth, et de Mlle Nicole Maftoum, diététicienne.
Selon ces recommandations, il est déconseillé aux diabétiques de type 1 de jeûner :
l S’ils prennent entre trois et quatre doses d’insuline par jour.
l S’ils utilisent une pompe à insuline.
l S’ils prennent plus de trois ou quatre doses d’insuline par jour et souffrent d’acidocétose, c’est-à-dire d’évanouissement et de sommeil persistant à cause de l’hypoglycémie ou de l’hyperglycémie.
l S’ils vivent seuls, et cela par crainte qu’ils ne trouvent personne pour les aider au cas où ils seraient sujets à des crises rénales ou à un infarctus du myocarde.
Les risques sont moindres chez les personnes qui prennent deux injections, ou moins, d’insuline par jour, qui prennent leur médicament régulièrement et qui n’ont pas d’épisodes d’acidocétose (élévation excessive de l’acidité du sang) ou d’hypoglycémie. Toutefois, il est préférable que ces personnes s’abstiennent elles aussi de jeûner.
Les patients souffrant de diabète de type 2 ne peuvent pas jeûner :
l S’ils souffrent d’une insuffisance rénale ou d’une rétinopathie (troubles de la rétine) ou s’ils souffrent de troubles du système nerveux.
l S’ils ont des épisodes
d’hypoglycémie.
l S’ils ont déjà souffert d’une crise cardiaque ou nerveuse.
l S’ils ont des épisodes d’hyperglycémie, si le taux de glucose dans le sang est supérieur à 300g/dl au début du mois ou ceux qui prennent des injections multiples.
Selon ce comité consultatif international, le jeûne est également déconseillé aux femmes enceintes et à celles qui allaitent, même si elles ne sont pas atteintes de diabète, ainsi qu’aux patients diabétiques souffrant en plus d’un ulcère, de troubles rénaux, d’un cancer, de troubles cardiaques récents ou périodiques, de troubles mentaux ou de problèmes au foie.

Conseils diététiques
Sur le plan diététique, il est conseillé de :
l Prendre le souhour (repas du matin) le plus tard possible. Ce repas doit être l’équivalent d’un petit déjeuner et comprendre des glucides complexes, comme le pain et les toasts au blé complet, des produits laitiers, un fruit.
l Faire deux repas équilibrés (iftar et souhour) entrecoupés par un snack.
l Essayer de ne pas modifier le régime alimentaire qu’on suivait avant le ramadan et de ne pas introduire des aliments qu’on ne mangeait pas, comme les fritures et les pâtisseries.
l Privilégier les fruits et les légumes.
l Boire beaucoup d’eau, au moins deux à trois litres pour éviter la déshydratation, et fuir les boissons sucrées.
l Faire du sport une heure après l’iftar.