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Huis clos à l'Onu sur la répression en Syrie;Hama bombardée de jour comme de nuit

Les chars syriens aux portes de Deir Ez-Zor

Bachar al Assad, son père Hafez, son frère Maher et son cousin Rami Makhlouf sur une pancarte exhibée dimanche lors d'une manifestation devant l'ambassade de Syrie à Nicosie. Patrick Baz/

Au terme d'une longue journée de bombardements ,les chars de l'armée syrienne pilonnaient,à l'aveugle, dans la nuit de lundi à mardi les quartiers résidentiels de Hama, avant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU  au lendemain d'une offensive massive et sanglante qui a déjà fait 104 morts depuis dimanche dans cette ville rebelle du centre de la Syrie. "Dix chars sont en train de bombarder d'une manière indiscriminée notamment Dawar Bilal, un quartier résidentiel à la périphérie de Hama", a déclaré un militant sur place, joint par téléphone, alors que le bruit des obus résonnait derrière lui en ce premier jour de ramadan. Selon Abdel Karim Rihaoui, chef de la Ligue syrienne des droits de l'Homme, des tirs nourris étaient entendus lundi soir dans tous les quartiers de Hama. "L'armée poursuit sa mission dans la ville de Hama, en enlevant les barricades dressées par les groupes de saboteurs aux principales entrées de la ville", a pour sa part annoncé l'agence officielle Sana, évoquant de "vastes affrontements" contre des groupes bien organisés, à l'armement sophistiqué.

L'armée et les forces de sécurité ont déjà tué 100 personnes dimanche et quatre autres lundi à Hama, ainsi que 39 personnes dans le reste du pays dimanche, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de bilans de plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme.

A New York, le Conseil de sécurité de l'ONU était sur le point de tenir à 21H00 GMT des consultations à huis clos sur la crise en Syrie, a indiqué un porte-parole de la présidence du Conseil, dont l'intervention avait été sollicitée par plusieurs puissances occidentales, en particulier par l'Union européenne. "Il est temps pour le Conseil de sécurité de prendre une position claire sur la nécessité de mettre fin à la violence", a ainsi affirmé la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, après avoir annoncé un renforcement "imminent" des sanctions européennes contre Damas.

Le président américain Barack Obama s'est dit "horrifié" par les événements de dimanche et le chef de la diplomatie britannique, William Hague, a demandé "davantage de pression internationale" sur la Syrie tout en rejetant la possibilité d'une action militaire sous l'égide des Nations unies.

Amnesty International a appelé l'ONU a prendre immédiatement "des mesures fermes pour endiguer cette violente campagne de répression": embargo sur les armes, gel des avoirs de M. Assad et d'autres responsables soupçonnés de crimes contre l'humanité, saisine de la Cour pénale internationale.

Parmi les pays plutôt proches de la Syrie, la Russie a appelé le gouvernement syrien et l'opposition "à renoncer aux provocations et à la répression", tandis que la Turquie a condamné les violences et appelé le régime à engager des réformes afin d'éviter une "internationalisation" de la crise.

Les chars aux portes de Deir Ez-Zor

Le président Bachar al-Assad a cependant félicité lundi son armée à l'occasion du 66e anniversaire de sa création.

"Vous tous représentez l'orgueil et la fierté", a affirmé M. Assad selon l'agence officielle Sana, faisant fi des réactions internationales horrifiées après l'une des journées les plus sanglantes depuis le début du mouvement de protestation le 15 mars.

Située à 210 km au nord de Damas, la ville de Hama a été le théâtre d'immenses manifestations contre le pouvoir ces dernières semaines. Le pouvoir, qui s'en était retiré, cherchait depuis à soumettre cette ville déjà symbole de la lutte contre le régime depuis la répression en 1982 d'une révolte des Frères musulmans, qui avait fait 20.000 morts.

Lundi, outre les morts à Hama, les forces de sécurité ont aussi tué deux personnes, dont un enfant de 13 ans, à al-Boukamal (est), selon le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, joint par téléphone en Grande-Bretagne. En outre, des habitants ont vu "plus de 80 chars et des équipements militaires" se diriger vers Deir Ez-Zor (est), où 19 personnes ont été tuées dimanche, faisant craindre "les préparatifs d'une vaste opération militaire", a-t-il ajouté. Les chars sont entrés dans al-Houla, au nord-ouest de Homs (centre), où des tirs nourris ont été entendus et 15 personnes blessées, a expliqué M. Abdel Rahmane. Ils ont aussi encerclé Zabadani, à 60 km au nord-ouest de Damas, où l'armée a dressé des barricades dans la ville, a déclaré M. Rihaoui.

La répression n'a pas empêché les manifestations. Des milliers de personnes ont ainsi défilé dans les rues de Salamiyé, près de Hama, en soutien aux victimes des violences.

 

Au terme d'une longue journée de bombardements ,les chars de l'armée syrienne pilonnaient,à l'aveugle, dans la nuit de lundi à mardi les quartiers résidentiels de Hama, avant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU  au lendemain d'une offensive massive et sanglante qui a déjà fait 104 morts depuis dimanche dans cette ville rebelle du centre de la Syrie. "Dix...

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