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Moyen Orient et Monde - Révolte

Près de 3 000 disparus en Syrie depuis le début de la contestation

Manifestations nocturnes ; l’armée quadrille les banlieues de Damas ; Zawahiri appelle les protestataires au jihad contre Israël.

Un militant de Homs filme de sa fenêtre les chars qui entrent dans la ville pour procéder à des raids contre des habitations, selon cette photo tirée de YouTube.

L’organisation non gouvernementale Avaaz a affirmé hier que le sort de 2 918 Syriens arrêtés par les forces de sécurité depuis le 15 mars demeure inconnu. Une campagne d’opinion pour obtenir leur libération a été lancée par l’ONG qui a précisé avoir établi une liste des personnes disparues et indiqué que sur la seule semaine écoulée, plus de 1 000 personnes avaient été arrêtées, « le régime intensifiant ses efforts pour réprimer la contestation avant le début du ramadan » la semaine prochaine.
L’ONG va également mettre en place un site Internet, avec les photos et de brèves descriptions pour chacun des disparus, qui sera actualisé régulièrement. Elle a indiqué que, selon son décompte et outre les disparus, 1 634 personnes ont été tuées depuis le début du mouvement de contestation, 26 000 arrêtées à un moment ou à un autre et 12 617 sont toujours en détention.
Sur le terrain, les forces de l’ordre ont intensifié la répression, quadrillant la ville de Qatana, dans la région de Damas, après des manifestations nocturnes de soutien aux habitants de Kanaker. Les hommes des forces de sécurité syriennes, arrivés à bord de pick-up et équipés notamment de mitrailleuses, ont procédé à des arrestations et des perquisitions dans la ville, où ils étaient toujours déployés massivement, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « Les militaires ont érigé un barrage à l’entrée de Qatana où deux chars sont également postés, un autre barrage a été installé le long d’une voie ferrée sur la route de Kafarqouq », a précisé l’OSDH.
Mercredi, au moins onze personnes, dont un enfant de sept ans, ont été tuées à Kanaker par des tirs des forces de sécurité, qui avaient auparavant mené des perquisitions et arrêté plus de 250 personnes, selon des militants. Les médias officiels syriens ont de leur côté affirmé hier que « les agents de maintien de l’ordre ont traqué hier (mercredi) des bandes terroristes armées qui terrorisaient les citoyens pacifiques à Kanaker ». « Quatre combattants terroristes armés ont été tués et deux autres blessés dans cette opération qui s’est révélée une réussite », ont-ils ajouté.
Par ailleurs, des manifestations pour « réclamer la chute du régime » ont eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi dans plusieurs quartiers de Damas, a indiqué l’OSDH.
Dans l’est du pays, les habitants de Deir Ezzor ont empêché les forces de sécurité de procéder à des arrestations dans plusieurs quartiers en installant des barrières dans les rues, selon la même source. « Les forces de sécurité syriennes ont mené des perquisitions dans plusieurs quartiers de Deir Ezzor dont al-Joura, al-Hamidiya et al-Jabaliya, et les habitants les ont repoussées en installant des barrières », a affirmé l’OSDH. « Les militaires n’ont réussi à arrêter que deux personnes lors de cette opération, a-t-il ajouté, ensuite ils ont patrouillé dans des pick-up équipés de mitrailleuses ». La page Facebook SNN a néanmoins rapporté que les forces de sécurité ont grièvement blessé un enfant de 10 ans en lui tirant dessus dans cette ville. Toujours selon cette page, malgré la présence des forces de l’ordre, des étudiants ont manifesté contre le régime. Dans la soirée, deux
civils ont en outre été tués par les tirs des forces de sécurité. Peu après, « environ 3 000 manifestants sont descendus dans les rues avant de se rassembler devant le domicile du nouveau gouverneur de Deir Ezzor, Samir Othman al-Cheikh, pour réclamer la fin des tueries », a indiqué Rami Abdel Rahmane, le président de l’OSDH. « Deir Ezzor n’est pas la prison centrale que M. Cheikh dirigeait à Damas avant de d’être nommé gouverneur de Deir Ezzor », a prévenu M. Abdel Rahmane.
À Homs, dans la zone de Qorbat as-Saan, les militaires ont effectué un raid, a également rapporté SNN, précisant qu’il y a eu des défections au sein de l’armée.
En outre, à Idlib, des soldats sont entrés dans plusieurs maisons de manifestants antirégime et ont volé des appareils électroménagers, toujours selon SNN.
Les forces de sécurité ont par ailleurs arrêté mercredi deux opposants syriens connus, Adnane Wehbé et Nizar al-Samadi, membres du comité national de coordination pour le changement démocratique en Syrie, ont annoncé hier des militants. L’OSDH a de son côté condamné « la poursuite des campagnes d’arrestations arbitraires d’opposants politiques, de militants de la société civile et des droits de l’homme et de manifestants pacifistes malgré la levée de l’état d’urgence ».
Par ailleurs, le journal du parti Baas, au pouvoir depuis 1963, a annoncé la tenue avant la fin de l’année d’une conférence du parti pour « mettre en place le projet réformateur porté par le président Bachar el-Assad ». Les autorités, qui avaient promis fin avril une série de réformes portant notamment sur les lois électorales et celles relatives à la presse, ont adopté dans la nuit de dimanche à lundi un projet de loi encadrant la création de nouveaux partis. La Conférence syrienne pour le changement, un groupe d’opposition, a pour sa part annoncé dans un communiqué son « rejet total » des projets de lois portant sur les élections et les partis, appelant à poursuivre la mobilisation.
Enfin, le chef d’el-Qaëda, Aymane al-Zawahiri, accuse dans une vidéo sur Internet les États-Unis d’hypocrisie dans leur soutien aux manifestants syriens, qu’il exhorte à s’en prendre aux Américains et à Israël. L’Égyptien accuse M. Assad d’être un « partenaire de l’Amérique dans la guerre contre l’islam au nom de la lutte contre la terreur ». « Dites à l’Amérique et à Barack Obama : (....) notre soulèvement puissant ne s’arrêtera pas tant que nous n’aurons pas hissé le drapeau victorieux du jihad (...) sur Jérusalem », a ajouté le chef d’el-Qaëda.
(Source : agences)
L’organisation non gouvernementale Avaaz a affirmé hier que le sort de 2 918 Syriens arrêtés par les forces de sécurité depuis le 15 mars demeure inconnu. Une campagne d’opinion pour obtenir leur libération a été lancée par l’ONG qui a précisé avoir établi une liste des personnes disparues et indiqué que sur la seule semaine écoulée, plus de 1 000 personnes...

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