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À La Une - Festival de Byblos

Pour clôturer le festival, une « introduction ludique à l’opéra »...

Après les rythmes et les fureurs des musiques pop-rock-electro-jazz-afro qui se sont succédé tout le long du mois, c’est par un bouquet d’arias célèbres du répertoire lyrique que s’est clôturée en douceur la XXe édition de ce festival résolument éclectique.

Un spectacle pétulant, à l’image de Samar Salamé et ses comparses.

Tout était différent ce soir-là. L’atmosphère était plus intimiste, plus conviviale que celle des soirées précédentes. Sur scène, une formation classique, menée par le violoniste et chef d’orchestre Claude Chalhoub, avait pris le relais de la grosse artillerie instrumentale contemporaine qui a dominé ces quatre semaines. Les gradins, réduits à leur surface centrale, accueillaient un public moins nombreux, plus âgé, mais plus en osmose avec les interprètes. Même le climat s’était mis de la partie, avec moins d’humidité et une petite brise légère qui faisait monter le murmure des vagues et distillait un sentiment de bien-être.
Un état parfaitement approprié pour accueillir Les mystères lyriques, spectacle conçu par la jeune soprano libanaise Samar Salamé, mis en scène par Diana Iliescu et produit par le Festival de Byblos, dans une optique d’« introduction ludique à l’opéra ».
Un spectacle qui s’adresse, bien entendu, à un public plus large que celui des seuls initiés et qui, par sa fantaisie joueuse, veut, sans doute, contribuer à rendre le chant classique plus accessible, en dépoussiérer son image auprès des néophytes et balayer l’idée de performance compassée et dramatique qu’ils peuvent en avoir.
Pari réussi. Moins tant du choix de la forme scénique, construite autour d’une correspondance – parfois confuse et pas vraiment accrocheuse –, entre les airs chantés et les personnages du tarot (des cartes que donnait à tirer au public le comédien et chanteur Gianni Di Feo qui, en queue-de-pie, longs gants et haut-de-forme, jouait le registre de l’humour décalé), que du choix des morceaux interprétés.
Un bouquet d’arias célèbres, en majorité vifs et enlevés, intercalés d’airs d’opérettes (La Périchole d’Offenbach, notamment) qui semblaient taillés sur mesure pour la pétulante Samar Salamé. Laquelle a démontré, au cours de ce concert, l’étendue de ses capacités vocales – notamment celle d’enchaîner les fioritures – comme celle de sa belle énergie scénique.
De la Casta Diva du Norma de Bellini au Habanera du Carmen de Bizet, en passant par le Papagena de La flûte enchantée de Mozart, L’air des bijoux du Faust de Gounaud ou le Da Tempeste du Giulio Cesare de Händel, la jeune soprano, à la voix qualifiée par la critique parisienne « d’habile et joliment timbrée », passera, avec un égal bonheur, des arias aux duets romantiques ou... comiques avec ses partenaires : Fady Jeanbart, jeune baryton prometteur, et Fabrice Di Falco, un contre-ténor (qui offrira une brillante performance, modulant les graves et les aigus, dans The Cold Song du King Arthur du baroque Purcell). C’est avec ce dernier qu’elle interprétera le sympathique Miaou (Duetto bouffe pour deux chats) de Rossini, difficile exercice de duel d’onomatopées qui montent crescendo pour retomber avec la grâce exquise...d’un chat sur ses pattes !
Beaucoup de vivacité et d’allégresse dans ce programme donc, qui réservait aussi des morceaux plus dramatiques, mais ayant l’avantage d’êtres très connus comme le Va, pensiero du Nabucco de Verdi, présenté dans un harmonieux tableau de groupe par la chorale de l’Université antonine (dirigée par le père Toufic Maatouk). Et un excellent accompagnement musical de l’orchestre qui donnait l’impression que le chant participait à la mélodie, tant la cohésion ici était parfaite !
Un intermède de violon Tzigane de Ravel interprété par Claude Chalhoub et une incursion – dansée par Angelo Smimmo – dans l’univers du Tango de Piazzolla auront aussi contribué à rendre ce spectacle moins classiquement opératique. Un rafraîchissement du genre qui, bien évidemment, ne fera pas l’unanimité. Mais ce spectacle, offert par un groupe de passionnés, a le mérite de dévoiler de jeunes talents musicaux libanais.
Tout était différent ce soir-là. L’atmosphère était plus intimiste, plus conviviale que celle des soirées précédentes. Sur scène, une formation classique, menée par le violoniste et chef d’orchestre Claude Chalhoub, avait pris le relais de la grosse artillerie instrumentale contemporaine qui a dominé ces quatre semaines. Les gradins, réduits à leur surface centrale,...

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