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Lifestyle - Exposition

L’histoire du Liban à travers ses voitures

C’est une première, et elle vaut le détour... Le Classic Car Show 2011, au « The Venue » des Souks de Beyrouth*, dévoilé hier en présence de nombreuses personnalités et aficionados de voitures anciennes, est une belle rétrospective de la gloire du Liban d’antan.

Voitures présidentielles, élégantes et imposantes.

L’immense espace polyvalent prend à chaque fois l’identité et le visage de son exposant. Depuis hier, et jusqu’au 31 juillet, seulement, serions-nous tentés de dire, « The Venue » s’est transformé en musée provisoire, où de magnifiques berlines, cabriolets, coupés et autres voitures de 1920 à 1975, de véritables œuvres d’art, témoignent d’un Liban sublime et sublimé. Certaines ont même été placées dans les allées des Souks de Beyrouth...
Pour imaginer un tel projet et réunir toutes ces images du passé, il a fallu que deux... femmes y pensent ! Avec la « virilité » nécessaire pour mettre sur pied un tel évènement, et la subtilité féminine pour y ajouter un regard culturel, historique et nostalgique qui lui confère une autre dimension. Roula Douaidy et Néda Ziadé, directrices générales de Events Production, l’avaient promis, en affirmant que les événements qu’elles organisent, qu’ils soient à l’Hippodrome de Beyrouth, aux Souks de Beyrouth, en ville ou ailleurs, auront toujours un rapport, même indirect, avec notre patrimoine.
Le Classic Car Show est une belle illustration d’une exposition, normalement réservée aux hommes, qui revêt ici un aspect attirant et poétique et s’adresse à tous et à toutes. La mise en scène, avec les photographies des paysages libanais tirées de vieilles cartes postales prêtées par Sami Toubia, celles de la place des Martyrs, les affiches d’époque ou les clichés en noir et blanc récupérées auprès d’Asma Freiha et de Viviane Ghanem, installent une ambiance discrète qui accompagne l’installation des voitures. Elle souligne leur beauté tout en témoignant du contexte de l’époque. La promenade à travers les différentes années est ponctuée de sourires, d’émotions, de surprise, avec un arrêt prolongé devant les voitures présidentielles et l’immense frise composée pour l’occasion. Arrêt historique où figurent tous les présidents de notre République et les Premiers ministres de 1943 à 1975. Les acteurs d’une belle époque élégante et raffinée, même politiquement, lorsque les discours étaient ceux de grands hommes.

Un travail difficile
Recenser une soixantaine de voitures, toutes approuvées par la très exigeante FIVA, Fédération internationale des véhicules anciens, qui n’accepte dans son club fermé que les voitures anciennes en très bon état, restaurées avec des pièces d’origine, était à la fois une partie de plaisir et une tâche difficile. Secondées par Roy Karam, collectionneur et délégué de la fédération au Liban, ces dames ont entamé leur quête il y a trois mois. Le bouche-à-oreille typiquement libanais, l’ami d’un ami, ou encore une connaissance, et la « chaîne de l’amitié » qui agit assez vite. Les personnes contactées s’emballent pour le projet et acceptent de céder pour quelques semaines leur trésor caché. Roula Douaidy et Néda Ziadé se sont adressées aux collectionneurs anonymes ou plus connus et jusqu’aux familles de nos présidents de la République, pour essayer de retrouver certains de leurs véhicules. Ainsi, dans cette belle promenade qui commence en 1921, les visiteurs pourront voir ou revoir la Mercedes 300 noire (1951) ayant appartenu à Béchara el-Khoury, – le drapeau libanais qui y est accroché est également d’origine –. La Bentley 52 gris foncé de Camille Chamoun (1961) qui en possédait 5, et la Chevrolet Impala bleue (1963) de Fouad Chéhab. La Chrysler Imperial noire (1965) de Myrna Bustani, qui fut la première femme députée, dans les années 60 ; la Mercedes 600 (1964) de cheikh Boutros el-Khoury, surnommée « Le Sultan », ou encore la Rolls Royce couleur champagne (1961) de l’ancien ministre de l’Information Mohammad el-Khalil, qui a « marié » plusieurs générations de la famille ! Ils pourront aussi découvrir une Lanchester 1921, une Ford A 1928, des Austin, des BMW, des Cadillac, Ferrari, Jaguar et autres Lotus Elan S3 SE décapotable. Sourire devant une Citroën 1953, désirer une Cadillac Eldorado Biarritz de 1958, verte et convertible, s’étonner devant l’étrange BMW Iseta 1957, surnommée à juste titre « The Egg », ou encore s’attendrir devant les voitures d’enfants, également d’origine.
De très nombreux collectionneurs se sont manifestés durant la préparation du show. Ce qui augure une suite à l’événement qui pourrait, nous promet-on, devenir un rendez-vous annuel.

*The Classic Car Show 2011, du 8 au 31 juillet, au « The Venue », Souks de Beyrouth. Ouvert tous les jours de 16 heures à 22 heures. Entrée gratuite.
L’immense espace polyvalent prend à chaque fois l’identité et le visage de son exposant. Depuis hier, et jusqu’au 31 juillet, seulement, serions-nous tentés de dire, « The Venue » s’est transformé en musée provisoire, où de magnifiques berlines, cabriolets, coupés et autres voitures de 1920 à 1975, de véritables œuvres d’art, témoignent d’un Liban sublime et...

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