Le Syndicat des magistrats (SMT) a "entravé le secteur judiciaire durant trois jours touchant ainsi les intérêts des plaignants", a affirmé le ministère dans un communiqué transmis à l'AFP.
A l'appel du SMT, les magistrats ont entamé mardi trois jours de grève pour obtenir "un changement radical" au sein du ministère de la Justice, l'accusant de "méthodes basses et humiliantes" envers les juges, et protester contre l'adoption d'un décret loi relatif à la profession d'avocat.
La chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis chargé du procès a été "malheureusement obligée" de reporter ce second procès de l'ex-homme fort du pays pour possession d'armes et de cocaïne dans son palais à Carthage (banlieue nord de Tunis), selon le ministère.
"Peut-être que le citoyen tunisien connaît maintenant qui entrave le processus de jugement dans les affaires impliquant les symboles de l'ancien régime", ajoute le ministère pour lequel "cette grève est illégale et infondée et risque de ralentir le cours de la justice".
Mais pour le SMT qui réclame d'être consulté sur ces changements touchant à la profession juridique, le décret-loi accorde l'impunité aux avocats, ce qui est "contraire au principe de l'égalité devant la justice".
"Les principaux membres du gouvernement transitoire sont des avocats et ils cherchent la suprématie de l'avocat au détriment de la magistrature", a protesté jeudi Nadia Ben Khalifa, juge et membre du SMT.
Pour le SMT, le gouvernement transitoire qui devrait être un gouvernement de consensus chargé de la gestion des affaires courantes du pays n'a pas les prérogatives pour organiser la profession d'avocat.
M. Ben Ali et son épouse Leila Trabelsi ont été jugés et condamnés à 35 ans de prison pour détournements de fonds publics le 20 juin lors d'un procès d'une journée qui a été qualifié d'"expéditif" par des ONG de défense des droits de l'Homme.
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