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La drogue, un poison de plus en plus en vogue

JAD : « Mieux vaut prévenir que guérir »

M. Joseph Hawatt, président de l’association Jeunesse antidrogue.

« Il est impossible de mettre totalement fin à l’usage et au trafic de drogue qui ont pris ces dernières années des proportions inquiétantes. L’absence de contrôle strict de l’État est l’une des principales raisons de la consommation galopante de toutes sortes de drogues » (héroïne, haschisch, cocaïne, captagon, ecstasy), déclare M. Joseph Hawatt, président de l’association Jeunesse antidrogue (JAD). De consommateur, le Liban devient un pays producteur et exportateur. « Il fut un temps où la drogue libanaise était très convoitée et réputée pour sa pureté. Actuellement, certaines drogues sont mélangées à des os de bœuf broyés, des débris de glace moulus, de la poudre de craie ou de l’acide de batterie, et se vendent à des prix dérisoires », révèle M Hawatt.
« Six millions de comprimés de captagon, de fabrication locale, ont été découverts dans un pont de construction ferré acheminé du Liban vers l’Arabie saoudite », souligne M. Hawatt. De plus, la consommation a dépassé la ligne rouge. L’absence de lois adéquates, les prix modiques de certains stupéfiants, la situation chaotique des ONG, les médicaments parfois livrés sans ordonnance contribuent à aggraver le problème. Chaque personne de notre société est désormais menacée. Face à cette réalité inquiétante, les campagnes d’information et de sensibilisation restent le seul acte préventif susceptible de dénoncer les risques de la drogue sur la santé et l’avenir de nos enfants. JAD œuvre depuis de longues années à lutter contre l’alcoolisme, le tabagisme et notamment la toxicomanie. Elle conduit un large éventail d’informations et de prévention pour une prise de conscience du danger de la consommation des drogues, et elle veille à la diffusion des connaissances par des conférences tenues dans les écoles, centres de loisirs, des séminaires auprès des agents de municipalité.
Pour apprendre à mieux protéger les enfants, JAD a créé un centre « Parents contre la drogue » où l’on apporte des conseils pratiques et utiles aux parents soucieux de comprendre véritablement ce danger... Joseph Hawatt met l’accent aussi sur les efforts qui doivent être déployés une vue d’une intégration dans les programmes scolaires de thèmes qui illustrent les effets nocifs de la drogue, parallèlement à une mise au point dans les écoles de tests médicaux surprise, systématiques et réguliers pour la détection d’éventuelles prises de drogue.
L’association ne limite pas son action à l’information et à la prévention. Aux usagers de drogue, elle prodigue les soins médicaux, le soutien psychologique et les traitements nutritifs nécessaires. Dans son programme thérapeutique, une démarche complètement naturelle est introduite : la nutrition comme composante essentielle dans le traitement. « Les études ont prouvé que la nourriture a un grand effet sur le système nerveux et le cerveau, ainsi que sur la modification du comportement du toxicomane », déclare Lamice Youssef, diététicienne. D’où l’importance d’un suivi par des nutritionnistes pour remédier aux dégâts et aux carences causés par les produits toxiques. Grâce au travail intarissable des bénévoles de différents domaines (médecins, psychologues, assistantes sociales, avocats, diététiciens...), des centaines de toxicomanes ont été désintoxiqués.

« La résurrection « après la drogue
 « JAD m’a permis de revivre et de retrouver une vie normale, saine et productive », affirme Farid, ancien drogué. Il raconte : « Étudiant en génie, j’ai commencé à fumer du haschisch à 21 ans, lors d’une soirée bien arrosée avec des amis, dans un night-club. Pour mieux nous entraîner, les dealers nous ont offert à table nos premières doses. Stupidement, à la recherche de nouvelles sensations, je succombe. C’est la chute en spirale ! Honteusement, je ne vivais plus que “pour et par” la cocaïne. Ma seule préoccupation était de la trouver avant que l’enfer du sevrage ne s’empare de moi. Au bout de quelques années, mes parents finissent par découvrir “ma double vie”, si soigneusement cachée. Grâce à leur amour, déterminé à “renaître”, je décide de suivre une thérapie. Après l’atrocité des crises de manque, un acharnement de tous les jours, une volonté de revivre et une prise en charge par JAD de longue haleine, je me suis tiré d’affaire. Aujourd’hui, électricien, marié, père de famille, je suis un miraculé ! »
Il est bon de signaler que dans le cadre d’un traitement et d’une réhabilitation sociale, héroïnomanes et cocaïnomanes sévères, référés par JAD, sont pris entièrement en charge, pour une durée de 18 mois, par la Sûreté générale jordanienne, sur base d’un accord de coopération conclu entre les deux organismes.
« Il est impossible de mettre totalement fin à l’usage et au trafic de drogue qui ont pris ces dernières années des proportions inquiétantes. L’absence de contrôle strict de l’État est l’une des principales raisons de la consommation galopante de toutes sortes de drogues » (héroïne, haschisch, cocaïne, captagon, ecstasy), déclare M. Joseph Hawatt, président de...