« L’école se situe au cœur de la société et, par conséquent, elle n’est pas à l’abri des phénomènes qui touchent la société. La victime ici est une population très vulnérable psychologiquement : les jeunes en milieu scolaire et universitaire. Il faut les mettre à l’abri de ce poison », déclare le magistrat Johnny Azzi, militant de l’association bénévole Jeunesse antidrogue (JAD). « En tant que citoyen d’abord et en ma qualité de père de famille ensuite, je ne peux qu’éprouver de l’appréhension et de la peur face à ce fléau, à cet “ outil de destruction massive de notre futur ”. Il n’existe pratiquement plus de zones épargnées ; simplement, selon les régions, le danger de contagion est plus ou moins aigu. Près de 48 % de nos jeunes universitaires ont goûté au moins une fois à ces produits toxiques. Près de 36 %, dont le comportement est à “haut risque”, sont issus de familles aisées où l’argent octroyé au jeune couvre plus que largement ses besoins. Ceux dont l’argent de poche ne dépasse pas les 50 dollars par semaine sont en principe plus à l’abri de ce phénomène dévastateur. » Lors des conférences de sensibilisation et de prévention menées contre la drogue, le juge Azzi a invité les parents à ne pas « hésiter à surveiller de près les jeunes, leurs dépenses, leurs fréquentations, leurs poubelles, leurs habits » (des manches longues sont suspectes en été, car elles peuvent couvrir les traces d’injection sur les bras).
Face à l’expansion de ce fléau, une question se pose : la loi en vigueur répond-elle efficacement aux besoins de sécurité et de protection de la société libanaise ? « La législation sur la drogue au Liban est relativement récente (fin des années 90) et se caractérise par son approche humaine », explique le magistrat Azzi. Elle stipule que « toute personne abusant de substances illicites est passible de trois mois à trois ans de prison. Une grâce peut être accordée si la personne se soumet aux mesures de traitement imposées par le tribunal. » Ainsi, la loi prévoit le choix entre une détention et un traitement thérapeutique dans un centre de soins spécialisés .Cette dernière option permettrait aux toxicomanes de purger leur peine sous traitement et de sortir au bout de quelques mois s’ils sont vraiment guéris. Toute poursuite ou sentence sera alors suspendue.
« La décision d’orienter les personnes arrêtées vers un centre de soins lors d’une première arrestation revient á un comite présidé par un juge et créé á cette fin, indique M. Azzi. Cette possibilité n’est cependant pas systématique. Elle dépend de l’attitude du drogué, de sa conviction et de sa volonté sérieuse de se faire traiter. » Et d’ajouter que « les drogués ne devraient pas être traités comme des criminels, mais plutôt comme des malades, des victimes ayant besoin d’aide et de soins. Ces personnes particulièrement vulnérables, tirant les conséquences de l’échec de la génération parentale, se refugient dans la marginalisation. Il est donc faux de présenter le problème de la drogue comme uniquement une conséquence de l’activité criminelle des trafiquants sans tenir vraiment compte des souffrances et du désespoir de ces jeunes en détresse. Se contenter de les incarcérer, c’est tout simplement les abandonner à leur sort. En dépit de toutes les difficultés thérapeutiques, une société qui se veut humaine n’a d’autre choix que la mobilisation de toutes les aides possibles dans le traitement de la maladie toxicomane », explique M. Azzi. On ne peut s’empêcher dans cette optique de se demander si l’État, pour protéger la santé physique et mentale des citoyens, et maintenir l’ordre social, n’est pas tenu d’attacher plus d’importance á la lutte contre la drogue en créant des centres de désintoxication spécialisés afin de sauver le plus grand nombre de toxicomanes. Quoi qu’il en soit, M. Azzi insiste sur le fait qu’il est urgent de procéder á un amendement de la loi et á un renforcement des législations pour imposer des sanctions et des mesures plus restrictives à l’encontre des trafiquants : mesures touchant tant à la liberté corporelle (travaux forcés à perpétuité) qu’aux peines pécuniaires (paiement de plus grosses amendes). Reste à voir si l’État réussit à veiller à une bonne application de la législation.
Face à l’expansion de ce fléau, une question se pose : la loi en vigueur répond-elle efficacement aux besoins de sécurité et de protection de la société libanaise ? « La législation sur la drogue au Liban est relativement récente (fin des années 90) et se caractérise par son approche humaine », explique le magistrat Azzi. Elle stipule que « toute personne abusant de substances illicites est passible de trois mois à trois ans de prison. Une grâce peut être accordée si la personne se soumet aux mesures de traitement imposées par le tribunal. » Ainsi, la loi prévoit le choix entre une détention et un traitement thérapeutique dans un centre de soins spécialisés .Cette dernière option permettrait aux toxicomanes de purger leur peine sous traitement et de sortir au bout de quelques mois s’ils sont vraiment guéris. Toute poursuite ou sentence sera alors suspendue.
« La décision d’orienter les personnes arrêtées vers un centre de soins lors d’une première arrestation revient á un comite présidé par un juge et créé á cette fin, indique M. Azzi. Cette possibilité n’est cependant pas systématique. Elle dépend de l’attitude du drogué, de sa conviction et de sa volonté sérieuse de se faire traiter. » Et d’ajouter que « les drogués ne devraient pas être traités comme des criminels, mais plutôt comme des malades, des victimes ayant besoin d’aide et de soins. Ces personnes particulièrement vulnérables, tirant les conséquences de l’échec de la génération parentale, se refugient dans la marginalisation. Il est donc faux de présenter le problème de la drogue comme uniquement une conséquence de l’activité criminelle des trafiquants sans tenir vraiment compte des souffrances et du désespoir de ces jeunes en détresse. Se contenter de les incarcérer, c’est tout simplement les abandonner à leur sort. En dépit de toutes les difficultés thérapeutiques, une société qui se veut humaine n’a d’autre choix que la mobilisation de toutes les aides possibles dans le traitement de la maladie toxicomane », explique M. Azzi. On ne peut s’empêcher dans cette optique de se demander si l’État, pour protéger la santé physique et mentale des citoyens, et maintenir l’ordre social, n’est pas tenu d’attacher plus d’importance á la lutte contre la drogue en créant des centres de désintoxication spécialisés afin de sauver le plus grand nombre de toxicomanes. Quoi qu’il en soit, M. Azzi insiste sur le fait qu’il est urgent de procéder á un amendement de la loi et á un renforcement des législations pour imposer des sanctions et des mesures plus restrictives à l’encontre des trafiquants : mesures touchant tant à la liberté corporelle (travaux forcés à perpétuité) qu’aux peines pécuniaires (paiement de plus grosses amendes). Reste à voir si l’État réussit à veiller à une bonne application de la législation.
« L’école se situe au cœur de la société et, par conséquent, elle n’est pas à l’abri des phénomènes qui touchent la société. La victime ici est une population très vulnérable psychologiquement : les jeunes en milieu scolaire et universitaire. Il faut les mettre à l’abri de ce poison », déclare le magistrat Johnny Azzi, militant de l’association bénévole Jeunesse antidrogue (JAD). « En tant que citoyen d’abord et en ma qualité de père de famille ensuite, je ne peux qu’éprouver de l’appréhension et de la peur face à ce fléau, à cet “ outil de destruction massive de notre futur ”. Il n’existe pratiquement plus de zones épargnées ; simplement, selon les régions, le danger de contagion est plus ou moins aigu. Près de 48 % de nos jeunes universitaires ont goûté au moins une fois à ces...