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Culture - Exposition

Instantanés de la vie urbaine de Tripoli

Cinq talents photographiques s’approprient Tripoli pour en reconstruire une image d’ouverture et exposent leurs œuvres à la Fondation Safadi.

« Scènes de cafés » par Samira Baroudi.

Malgré son charme de ville portuaire surplombant la grande bleue et ses innombrables trésors patrimoniaux, force est de constater que la deuxième ville du Liban souffre d’un certain isolement. Un éloignement accru (malheureusement) ces derniers temps par les troubles sécuritaires qui secouent certains quartiers. En dépit de ces remous sporadiques qui empoisonnent le quotidien, des initiatives privées se multiplient pour sortir Tripoli d’un oubli forcément nuisible. Les campagnes pour sauver la Foire de Tripoli, ce joyau architectural signé Oscar Niemeyer, la gare ferroviaire ou encore le théâtre Injea sont là pour prouver qu’un mouvement de résistance existe pour faire face aux affres du temps et de la négligence.
Dans un registre plus culturel, donc plus «diplomate» et, évidemment, plus imagé, signalons l’initiative de cinq talents photographiques passionnés d’explorations urbaines qui réunissent leurs œuvres à la Fondation Safadi le temps d’une exposition. L’occasion pour eux de déclarer haut et fort leur amour indéfectible pour leur ville natale. Mais aussi et surtout pour en reconstruire une image d’ouverture. Et présenter les couleurs de son quotidien populaire ou unique. Maya Alameddine, Samira Baroudi, Hanane Kazma Finge, Bilal el-Soussi et Badr Safadi ont capté des images artistiques et saisissantes qui résument pour eux l’esprit de la ville. Ils jouent sur les textures de ses vieux murs, sur les lignes de ses monuments ou sur l’animation de ses places. Certains jonglent sur l’esthétisme, d’autres sur l’expérimentation, et d’autres encore sur le caractère spontané de la vie urbaine.
Chaque artiste présente dix photographies pour former, en tout, cinquante clichés en noir et blanc ou en couleurs d’une ville aux multiples visages.
Formant un collectif qui espère faire circuler son message patrimonial et ses œuvres à travers le pays, les exposants se sont rencontrés à l’occasion d’un atelier de photographie dirigé par l’artiste français Pierre Volot.
Samira Baroudi, jeune étudiante de 21 ans en arts graphiques à l’ALBA Balamand, présente des scènes de cafés d’une vision expérimentale pour illustrer «ces vies oubliées» qui évoluent en marge du quotidien.
Hanane Kazma Finge, dentiste de profession, se déclarant passionnée de la vie, a choisi le mode abstrait pour exprimer des réalités «aussi amères qu’artistiques». Ses clichés de la ville superposent, en surimpression, un maelström de vues aériennes, de routes et de voitures toutes en transparences, formant une vision onirique étourdissante.
Bilal el-Soussi s’exprime en toute simplicité. Son objectif suit un rai de lumière presque fantomatique s’échappant d’une obscurité ouateuse. Une façon de raconter la ville qui invite à la méditation.
Les clichés de Badr Safadi rendent hommage au vécu de la ville, à son quotidien qui se trouve magnifié par des couleurs rendues invisibles.
Amoureuse de «l’instant voilé», Maya Alameddine traduit des histoires que son objectif, sa caméra et son cœur «ont eu le privilège de rencontrer». Des scènes baignant dans un silence éloquent, dans l’espoir que l’oubli de sa chère ville natale puisse céder la place à une reconnaissance méritée.
Ou quand la photographie urbaine devient un passeport culturel.
Malgré son charme de ville portuaire surplombant la grande bleue et ses innombrables trésors patrimoniaux, force est de constater que la deuxième ville du Liban souffre d’un certain isolement. Un éloignement accru (malheureusement) ces derniers temps par les troubles sécuritaires qui secouent certains quartiers. En dépit de ces remous sporadiques qui empoisonnent le quotidien, des...
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