Libye : le ministre français de la Défense prudent quant à une issue rapide

Le ministre français de la Défense Gérard Longuet s'est montré mercredi très prudent en ce qui concerne la possibilité d'une issue rapide à l'opération réalisée par l'Otan en Libye à cause de ce qu'il estime être l'"irrationnalité" du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
L'isolement diplomatique grandissant du numéro un libyen "fait penser à un certain nombre de pays" de l'Otan "que tout cela peut s'accélérer", a-t-il déclaré à la presse à l'issue de débats avec ses homologues de l'Alliance atlantique sur l'intervention militaire en Libye.
"Je ne le pense pas", a-t-il rétorqué, en soulignant que l'Otan faisait face à "un système particulier qui peut conqduire à l'imprévisible".
"L'irrationalité dont je parle est celle de Kadhafi", a-t-il confirmé.
"Sa démarche est totalement irrationnelle. Il entraîne ses équipes, ses systèmes dans une impasse absolue", a insisté le ministre français, selon qui les équipes en question "se délitent".
C'est pourquoi, a expliqué M. Longuet, "je suis d'une prudence paysanne".
"Ma motivation n'est pas +allez encore un petit effort et ça tombe+, ma motivation est celle de la France, c'est-à-dire de long terme", qui consiste à empêcher que les opposants soient menacés par l'armée libyenne.
Le ministre --qui a reconnu que l'opération "Protecteur unifié" "s'éternise" du fait du recours quasi exclusif à l'aviation-- a conclu: "Je ne crois pas que cela va s'accélérer".
M. Longuet a cependant exprimé une satisfaction certaine à constater que plus aucun pays de l'alliance ne contestait le bien fondé de l'intervention en Libye alors que certains, comme l'Allemagne, y étaient au départ opposés et ont refusé de s'y joindre.
"Ce qui est nouveau, c'est que nous n'avons pas d'opposition à cette question à l'intérieur de l'Otan", a-t-il observé, notant que "les pays les plus réservés, compte tenu de la façon dont Kadhafi gère ses relations avec son peuple, ont rejoint les positions qui étaient à l'origine celles de la France et de la Grande-Bretagne", pays en pointe dans la campagne militaire en cours.
Les ministres de la Défense de l'Otan ont affirmé mercredi leur détermination à poursuivre leur intervention en Libye "aussi longtemps que nécessaire" et avec "les moyens nécessaires", estimant que M. Kadhafi devait s'effacer et qu'il fallait se préparer à son départ.