« Qu'es qui étoit arrivé ? What was it arrived ? » s'interroge l'empereur défait à Waterloo en juin 1815 dans un anglais douteux. « Combien étoint-ils. How many were they ? ». « To run. Courir », poursuit l'élève débutant, prisonnier de la colonie anglaise de Sainte-Hélène, une île perdue dans l'Atlantique sud où il mourra en mai 1821 à l'âge de 51 ans.
C'est sur le vaisseau anglais qui l'emmenait à Sainte-Hélène entre août et octobre 1815 que Napoléon avait manifesté le désir d'apprendre la langue de ses ennemis. Le fidèle comte de Las Cases, qui avait émigré à Londres sous la Révolution, connaissait bien l'anglais. Il lui donna ses premières leçons lors d'une escale à Madère, en août 1815. En janvier 1816, Napoléon souhaita reprendre les leçons sérieusement. « Il est venu à remarquer qu'il était honteux qu'il ne sût pas encore lire l'anglais », écrit le comte de Las Cases dans son Mémorial de Sainte-Hélène, publié en 1823. L'acquisition de l'anglais devint pour lui une véritable conquête. Napoléon travailla régulièrement jusqu'en avril 1816, au point de pouvoir lire l'anglais et de l'écrire plus ou moins bien. Parler était une autre affaire.
Parmi les près de 400 œuvres présentées aux enchères dimanche, le musée parisien a également acheté d'autres précieux manuscrits rédigés à Sainte-Hélène par l'empereur déchu pour ses Mémoires, notamment son récit de la bataille du pont d'Arcole en 1796 pour la somme de 53 750 euros.
(Source : AFP)
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