Prenant la parole devant des milliers de personnes rassemblées au mausolée de l'imam Khomeini dans la banlieue de Téhéran, l'ayatollah Khamenei a affirmé que le père de la République islamique avait prédit les événements qui ont secoué ces derniers mois le Proche-Orient et l'Afrique du Nord et la révolte des populations arabes contre des régimes autocratiques.
L'Iran s'était réjoui en février de la chute du président égyptien Hosni Moubarak, un allié des États-Unis dont le pays a été le premier État arabe à signer la paix avec Israël.
Téhéran a également apporté son soutien aux mouvements pro-démocratie dans la région, notamment à Bahreïn, où la monarchie sunnite a reçu l'appui de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour faire face aux manifestations de la majorité chiite du pays.
LE CAS SYRIEN
Mais les autorités iraniennes, qui ont elles mêmes écrasé les manifestations de l'opposition après l'élection présidentielle contestée de juin 2009, n'ont pas appuyé les manifestants syriens qui contestent le pouvoir du président Bachar el-Assad qui a succédé il y a onze ans à son père à la tête du pays.
"Notre position est claire: là où il y a un mouvement islamique, populaire et anti-américain, nous le soutenons", a dit Khamenei devant une foule qui scandait "Mort à l'Amérique!".
Sans mentionner directement la Syrie, il a poursuivi: "Si quelque part un mouvement est suscité par l'Amérique et les sionistes, nous ne le soutenons pas. À chaque fois que l'Amérique et les sionistes entrent en scène pour renverser un régime et occuper un pays, nous sommes dans le camp opposé."
Washington accuse Téhéran d'aider la Syrie a réprimer le mouvement insurrectionnel contre le gouvernement de Damas, qui aurait fait plus de mille morts depuis onze semaines.
Les adversaires de l'Iran craignent que les troubles qui secouent la région depuis cet hiver ne renforcent l'influence des chiites iraniens au Proche-Orient.
Les États-Unis et Israël soupçonnent l'Iran de se servir de la Syrie pour fournir des armes aux groupes islamistes au Liban et dans la bande de Gaza.
Évoquant la situation intérieure iranienne, l'ayatollah Khamenei a déclaré que des voix discordantes pouvaient très bien se faire entendre dans le pays à condition qu'elles ne remettent pas en cause le système islamique.
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