Car l'ingénieur industriel, par ailleurs compositeur et guitariste-percussionniste devenu directeur de label à plein temps, entend faire de DRM une «expérience», selon l'acception anglaise du terme: «Les gens vont venir écouter de la bonne musique et passer un bon moment dans une ambiance décontractée, pas hautaine. Nous avons porté notre attention tant sur le système d'extraction de fumée que sur le menu, qui sera dynamique et varié à l'image des trois concerts hebdomadaires, ou sur l'accueil.»
Une program-mation qui a son prix
La salle de concerts elle-même est au sous-sol, «en amphithéâtre et en L, près du bar. L'acoustique a été étudiée pour une bonne insonorisation intérieure, sans réverbération». La programmation, forcément très attendue, sera internationale, «world», à l'image des disques produits jusqu'ici par Forward Music: «Quand j'ai lancé le label, nous composions un réseau de musiciens produits, mais pas diffusés. À ce jour, la production de copies de disques s'élève à 60, dont Charbel Rouhana, Soumaya Baalbaki, Ziyad Sahhab, Mustafa Said, la voix égyptienne de la révolution actuelle, et Fareeq el-Atrash, tandis que nous avons la licence de Toufic Farroukh, qui inaugurera ce soir et demain la programmation de DRM (lire l'interview en encadré), de Tania Saleh. Nous avons les droits de reproduction exclusifs de La Collection, lancée par Incognito.» Programmation donc: «Nous choisissons des artistes très forts dans leur catégorie et qui acceptent notre invitation par curiosité, le Liban n'étant pas un marché lucratif pour eux», poursuit Ghazi Abdel Baki, qui tenait à installer DRM à Ras-Beyrouth: «C'est le seul endroit vraiment cosmopolite de la ville, où tout est représenté.» Diversité, cosmopolitisme: le leitmotiv d'une salle de concerts qui porte avec ambition et fierté son «démocratisme». «Certains ont voulu le comprendre au sens de populisme et nous ont reproché nos tarifs (entre 20 et 100$), poursuit-il. Je n'ai rien contre ce mouvement et la gauche en général, d'une part, et, d'autre part, nos prix sont variés et très étudiés.»
Ce risque de faire venir, à titre d'exemple, Tony Allen et ses 11 musiciens, il le prend: «Quelqu'un doit bien le faire! Beaucoup d'amateurs avertis ne sortent presque plus parce qu'il n'y a pas grand-chose d'intéressant. DRM, avec son festival à l'année, veut attirer des gens avec des goûts et des cultures différents, dont ceux qui vont jusqu'à Istanbul pour écouter un bon live. Notre axe principal, c'est notre contenu.» Vu la situation, qui tire vers le bas, de la musique en concert en ville durant l'année, DRM se positionne clairement comme le concurrent, à sa manière propre, d'un Music-Hall les soirs de Liban Jazz ou du très regretté Blue Note Café de la rue Makhoul: tiendra-t-il ses promesses, de programmation et d'acoustique pour une gamme de prix élevée? Réponse dès ce soir.
* www.drmlebanon.com
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