Le secteur des cours privés représente un chiffre d'affaires annuel d'au moins 400 millions de dollars de HK (36,58 millions d'euros), selon la presse locale. La moitié des élèves en dernière année du lycée ont suivi des cours particuliers à un moment donné, indiquent les chiffres officiels. « Hong Kong a une culture scolaire focalisée sur les examens, et les cours particuliers sont considérés comme un investissement » par les parents, déclare Kelly Mock, enseignante au King's Glory, l'un des plus gros établissements de cours privés du territoire.
Le nombre des places dans les universités est limité et la compétition féroce. « Les universités ne proposent que 20 000 places chaque année à Hong Kong, alors que 100 000 jeunes finissent le lycée », explique Richard Eng, l'une des vedettes du secteur. « Quand vous savez cela, vous comprenez les raisons de cette obsession pour la réussite aux examens, et notamment ceux qui déterminent l'entrée à la fac », ajoute-t-il.
Cette obsession a fait sa fortune. Il possède une Lamborghini, des montres de valeur et une vaste maison dans un quartier chic de Hong Kong. « Le nombre d'inscriptions à des cours privés est incroyablement élevé. Environ 100 000 chaque année », déclare-t-il. Son établissement, Beacon College, emploie une centaine d'enseignants. Richard Eng réfléchit à une introduction en Bourse.
Des dizaines d'adolescents étaient rassemblés, un jour de printemps, pour écouter une de ses conférences sur la meilleure façon de réussir les examens d'anglais réservés aux lycéens de 16 ans. Jean serré, chemise grise chatoyante et ceinture Gucci à large boucle, l'enseignant de 47 ans s'adresse à son auditoire dans un mélange d'anglais et de cantonais, parle sur un ton animé et fait défiler les fiches PowerPoint. Les élèves sont sous le charme.
Kelly Mock, talons hauts et minijupe, estime que ses cours doivent séduire les étudiants, tout en leur apprenant des choses. « C'est un peu comme un spectacle. Il faut se souvenir que nos élèves sont las et fatigués après une journée d'école. Notre boulot est de rendre ces cours supplémentaires excitants », dit-elle. « Quel mal y-t-il à rendre nos leçons plus plaisantes ? »
Plusieurs de ces profs sont devenues des célébrités. Le prof d'économie Alex Lam joue dans un soap opera sur Internet, sous la forme de Web-séries, qu'il finance lui-même pour attirer les clients. Autre façon de séduire le chaland : l'école King's Glory attribue des points à ses étudiants qu'ils peuvent ensuite échanger contre des cadeaux.
Les cours privés sont populaires pas seulement à Hong Kong, mais aussi en Chine continentale, au Japon, en Corée du Sud, à Taïwan... « L'éducation est quelque chose qui ne mourra jamais en Asie », déclare Richard Eng. « Ce sera toujours une priorité car chaque parent ici souhaite pour son enfant d'aller plus haut que la génération d'avant. »
(Source : AFP)
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